Webdiffusion
Charo Foo Tai Wei + Winnie Ho
EN DIRECT
23 JANVIER 2021 - 17H
EN REPRISE
25 AU 31 JANVIER 2021
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Discussion avec les artistes pendant l'entracte
Initialement, le programme devait inclure deux chorégraphes de l’Ontario et deux du Québec. En raison de la situation actuelle, nous ne présentons que les chorégraphes du Québec.
L’événement KickStart de CanAsian Dance, en collaboration avec Tangente et le Festival Accès Asie, a comme mission d’inciter les chorégraphes canadiens à développer et à présenter une œuvre de courte durée qui propose une nouvelle orientation ou un changement constructif dans leur approche de la chorégraphie.
Jury
Khosro Berahmandi
Directeur artistique et développement et Directeur général par intérim
Festival Accès Asie
Denise Fujiwara
Directrice artistique
CanAsian Dance
Susan Lee
Assistante professeure
Département de danse
École des arts, médias, performance et design
York University
Marco Pronovost
Commissaire
Tangente
L’ordre des pièces peut être modifié sans avis préalable.
Charo Foo Tai Wei
Jin Gu Bang (The Golden Stick Ritual)
Explorant le passé taoïste de sa famille, Charo revisite différents rituels de guérison qu’elle a vécus à travers sa vie. Elle partage la souffrance causée par la cohabitation de langages enfouis la tiraillant depuis longtemps: d’un côté, le shēn yùn — rationnel; et de l’autre, le butō. Risquer une rencontre entre les deux formes revient à mélanger l’eau et l’huile. Si relever le défi est impossible, la quête demeure riche et surprenante. Des impulsions saccadées, une recherche intérieure incarnée dans une série de mouvements désintéressés dans un paysage sonore invitant le public à un voyage spirituel.
Chorégraphe et interprète Charo Foo Tai Wei
Concepteur sonore David Blouin
Concepteur lumière Rodolphe St-Arneault
Dramaturge Dulcinea Langfelder
Conceptrice des costumes Julie Pichette
Formée à la danse moderne et à la danse traditionnelle chinoise, Charo Foo Tai Wei s’installe à Québec en 2005 où elle étudie la danse contemporaine à l’École de danse de Québec. De 2007 à 2013, elle participe au projet Le dragon bleu de Robert Lepage (Ex Machina) en tant que comédienne, danseuse et chorégraphe. Depuis 2010, Charo est invitée en Amérique du Nord, en Europe et en Asie pour donner des ateliers de danse classique chinoise et se produire dans des festivals. En 2015, elle découvre la danse butō auprès de Natsu Nakajima, Yukio Waguri, Atsushi Takenouchi, Yumiko Yoshioka et Rizhome Lee. Après un atelier avec Tadashi Endo, elle dirige sa recherche vers l’initiation désintéressée du corps. Aujourd’hui, elle combine la danse traditionnelle chinoise et le butō afin de développer son propre langage chorégraphique.
Établi à Montréal, David Blouin œuvre dans le milieu de la danse, du théâtre et de la musique en tant qu’ingénieur du son, concepteur sonore et directeur technique depuis plus de 12 ans. Il a collaboré avec l’Usine C, Elektra, Mayday Danse, Le carré des Lombes, l’orchestre d’hommes-orchestres pour ne nommer que ceux-ci. Il a aussi travaillé à l’international pour la compagnie de Dimitris Papaioannou. Parallèlement, il est musicien multi-instrumentiste ayant une pratique musicale inspirée de l’énergie existentialiste. Il explore des compositions sonores soutenues par d’intenses basses fréquences invitant le corps physique et spirituel à s’ouvrir à des états évasifs.
Rodolphe St-Arneault est diplômé de l’École de théâtre du Cégep de Saint-Hyacinthe. Il est concepteur d’éclairage et régisseur de spectacle spécialisé dans en cirque et en danse. Il fait des projets théâtraux à l’occasion. Depuis sa sortie de l’école, il a travaillé notamment avec Julie Vincent, Yves Dagenais, Johanne Madore et Jamie Adkins, pour l’École nationale de cirque et a conceptualisé plusieurs évènements privés d’envergure tant au Québec qu’à l’international. Il explore aussi la lumière à travers la photographie artistique comme un projet parallèle à la scène.
Née à Brooklyn, Dulcinea Langfelder a étudié la danse, le théâtre et le mime avec Étienne Decroux. En 1978, elle s’installe à Montréal pour se joindre à la troupe Omnibus. Elle fonde sa compagnie en 1985 et crée des spectacles interdisciplinaires acclamés par la critique à l’international. Ses œuvres majeures sont: Cercle Vicieux (1985), La Voisine (1988), Hockey! Ok? (1991), Portrait d’une femme avec valise (1994), Victoria (1999), La Complainte de Dulcinée (2008), Confidences sur l’oreiller, un essai sur les rêves (2016) et Cheek to Cheek; l’amour avec un grand C (2019), en plus d’une collaboration musicale avec Philippe Noireaut. Elle a à son actif créé une vingtaine de chorégraphies pour le théâtre, la comédie musicale, la télévision et le cinéma.
Julie Pichette est une artiste multidisciplinaire dont les champs exploratoires sont la danse, les arts visuels et les costumes scénographiques. Diplômée de l’École de danse de Québec, Julie se perfectionne en danse japonaise butō et en Bharatanatyam. Interprète, chorégraphe, scénographe et costumière, elle participe à divers événements artistiques. En 2011, elle termine une maitrise d’arts visuels en création à l’Université Laval (costume scénographique, arts visuels et danse butō). Son travail s’oriente vers la création chorégraphique solo pour elle-même à partir des costumes scénographiques qu’elle conçoit et fabrique et, depuis quelques années, elle explore les chorégraphies de groupe teintées de butō.
Winnie Ho
aWokening
Comment réussir à se connecter à ses racines une fois installée dans un nouveau terreau? Winnie plonge dans sa relation distante et brouillée avec Hong Kong, son lieu de naissance, en naviguant à travers les complexités de sa diaspora et de son identité queer. Elle explore un instrument de cuisson chinoise traditionnelle, le wok, et s’immerge dans le wok chi – l’énergie du wok – qui donne à la cuisine cantonaise son gout singulier. Comment le corps peut-il devenir le cuisinier et la recette à la fois? En examinant les méthodes et les matières utilisées dans la cuisine cantonaise à travers les sens, elle cherche à écouter, à se connecter et à bouger de façon intime avec l’externe: matière, espace et public.
Chorégraphe et interprète Winnie Ho
Dramaturge Hanako Hoshimi-Caines
Conceptrice lumière Karine Gauthier
Conceptrice sonore Moe Clark
Remerciements particuliers à Nate Yaffe, Clara Furey et Geneviève Allard
Winnie Ho (Superhova) est une interprète et une performeuse qui cherche à explorer et à développer des idées d’intimité, d’empathie et d’érotisme incarné. Elle continue d’explorer ces sujets en interagissant avec la matière organique/inorganique et en se connectant avec sa diaspora chinoise et son identité queer. De plus, elle conteste le rôle conventionnel du spectateur dans la performance et crée des pratiques dans des espaces spécifiques où les frontières entre spectateur et interprète peuvent être dissoutes et redéfinies dans la présence ressentie d’une expérience immédiate. Winnie cherche à activer davantage le moment présent de la performance par rapport au temps, à l’espace et au spectateur.
Hanako Hoshimi-Caines s’engage dans la danse, la création de performances et la philosophie comme moyen de voir, de ressentir et d’aimer mieux. Et ce qu’elle entend par amour, c’est une sorte de connaissance ambigüe qui est nécessairement incarnée, transformatrice et qui implique du temps et une intimité avec les choses. Intéressée par la performativité et l’humour des logiques alternatives, elle tire beaucoup d’inspiration et de matériel de la radicalité et de la désobéissance des sens de son enfant. Ses œuvres ont été présentées au Canada et à l’international.
Initiée très jeune à l’art visuel et à la performance, Karine Gauthier a développé sa passion pour la lumière très vite. Elle a collaboré à plusieurs réalisations de projets, et ce, dans des villes de différents pays (Barcelone, Chicago, Helsinki, Mexico, New York, Oslo, Paris, San Francisco, Sao Paulo, Séoul, Stockholm, Tokyo, Vienne…). Elle a conçu des éclairages pour Dana Michel (Lion d’argent, Biennale de Venise 2017), Clara Furey, Nicolas Cantin, Daina Ashbee , Gérard Reyes, Marie B, Alan Lake Factori(e), Estelle Clareton (prix Parcours danse 2019), Audrée Juteau, Andrew Turner, Andrew Tay, Sarah Élola, Maria Kefirova, Emmanuelle Calvé, Elsianne, Suzanne Miller & Allan Paivio, Blanca Arrieta, Fredéric Marier, George Stamos, Caroline Laurin-Beaucage et Martin Messier. Elle navigue aussi entre les arts du cirque et la musique avec les artistes Marco Calliari, la NEF, Throw2Catch et Krin Haglund. Elle participe aussi à la coconception d’Émile Proulx-Cloutier et Florence K avec le concepteur Jean-François Couture. De plus, elle a assuré la direction technique pour plusieurs compagnies de danse à Montréal. Elle a de plus tourné avec les artistes Richard Séguin et Jorane. Après 20 ans de carrière, Karine Gauthier est toujours aussi passionnée par cette voie lumineuse.
Artiste métisse nomade et multidisciplinaire inspirée par les cercles de chant et le spoken word, Moe Clark est originaire du Traité 7 en Alberta et réside aujourd’hui à Tio’tia:ke (Montréal). En plus d’être directrice artistique de nistamîkwan, Moe participe à de nombreuses collaborations artistiques, donne des ateliers sur l’écriture et l’expression orale, organise des festivals et est productrice artistique. En collaboration avec Katia Makdissi-Warren, Moe est co-directrice de «Transcestal», une rencontre des musiques Gnawa, Sufi et autochtones. Elle se produit en solo en plus de chanter dans plusieurs formations, incluant le groupe Solawa avec Cheryl L’Hirondelle et Joseph Naytowhow, dont le projet est de composer des chansons en langue cri des plaines. Avec deux albums de musique et un livre de poésie bilingue à son actif, Moe s’est produite autour du monde au Lincoln Centre (US), au festival de poésie du Queensland (AU) et au festival planète IndigenUs (CA), notamment.
Mon processus créatif implique l’utilisation de mes sens (le toucher, la vue, l’odorat, le goût, le son) et l’incarnation de matériaux inspirés par mes recherches qui sont en relation avec mon identité queer et celle de la diaspora chinoise, en plus de la notion du plaisir et du jeu. Je continue à explorer ces thèmes en les connectant à ma culture chinoise et, plus précisément, je cherche à fusionner la technique et les méthodes de la cuisine cantonaise (sud de la Chine), ma quête diasporique et le processus de création de danse. Ainsi, je me demande si le processus de la cuisine cantonaise peut être traduit en une chorégraphie de danse? Je suis également curieuse de savoir si je peux incarner les concepts tels que braiser 燉, cuire à la vapeur 蒸, poêler 炒, mariner 醃 et le caisson au wok (‘wok-chi’) 鑊氣 (la saveur, les goûts et «l’essence» transmise par un wok, une poêle spéciale en fer utilisée exclusivement dans la cuisine cantonaise.)
En examinant avec discernement les méthodes et les matériaux utilisés dans la cuisine cantonaise, je cherche à établir un lien, écouter et bouger intimement avec l’externe: le matériel, l’espace et le public.