Film d’art diffusé sur le web

27 MARS AU 4 AVRIL 2021

23 minutes

Sarah Wendt & Pascal Dufaux

Quelque part dans l’inachevé

Inspiré·e·s par leur pratique conjointe en studio, Sarah et Pascal mixent et remixent la sculpture, la danse, la musique et les arts multimédia dans cette collection d’expériences sonores et visuelles immersives. Ce laboratoire dédié au processus devient le théâtre de nouveaux rituels transcendantaux tandis que d’étranges personnages jouent des instruments inventés et manipulent des bio-objets. Les spectateur·rice·s sont transposé·e·s dans un «univers pop-apocalyptique» où le temps devient aussi tangible que du miel s’égouttant dans un sablier.

Réalisation, direction artistique, musique, performance, sculptures, costumes, colorisation Sarah Wendt et Pascal Dufaux

Interprétation et collaboration à la création Lucy Fandel

Collaboratrice à la création vidéo et montage Nina Vroemen

Conception d’éclairage Sophie Robert

Performances et tournages extérieurs réalisés dans les Tablelands, Parc national du Gros-Morne, à Terre-Neuve Sarah Wendt et Pascal Dufaux

Autres performances Dominique Pétrin et Bartleby le chat

Programmation de la caméra robotisée Guillaume Arseneault

Programmation du robot lumière Patrice Coulombe

Collaboration au son moon moon

Projet réalisé grâce au soutien du Conseil des arts et des lettres du Québec, Conseil des arts du Canada, Recto-Verso, Musée du Centre de la Confédération, AXENÉO7, The Rooms, Parcs Canada

Quelque part dans l’inachevé est le titre de l’oeuvre, mais aussi un thème actif au sein de notre pratique et méthodologie de création. Tiré d’un poème de Rainer Maria Rilke, ce vers évoque pour nous le potentiel créatif d’une chose inachevée: une phrase laissée en suspens, un dessin à moitié fini, un glitch technique, une performance ratée.

D’abord présenté sous la forme d’une exposition à Axenéo7 (Gatineau) et à la Maison des Artistes de Winnipeg et comme performance au Confederation Centre Art Gallery (Île-du-Prince-Édouard), cette nouvelle itération, créée spécialement pour Tangente, est la plus ambitieuse à ce jour: elle amalgame film, installation immersive et performances.

L’épicentre de ce travail est le film The Mountain moves while my fingernails grow, dans lequel des personnages-créatures élaborent des rituels kinesthésiques oniriques dans des paysages déserts de roches et de ciel. Ce film a été tourné dans les immenses formations géologiques des Tablelands au Parc National de Gros Morne à Terre-Neuve. Le titre réfère à la vitesse de déplacement des plaques tectoniques, similaire à la vitesse de pousse des ongles. C’est l’étude scientifique, dans les années 1960, des singularités géologiques de la région qui a fourni les preuves de la théorie de la dérive continentale.

Dans cette version installation, créée dans le contexte des projets hybrides de Tangente, le quelque part (somewhere) est aussi un espace temps indéfini (sometime). Passé lointain, présent et future spéculatif se mélangent. Des assemblages libres de gestes, d’objets protéiformes et de boucles médiatiques suggèrent des nouveaux systèmes de langage possibles. Nous apparaissons comme des personnages-opérateurs, performant la trame sonore, faisait des ajustements, mélangeant images et sons. Une créature-roche se déplace lentement dans l’espace, allusion à l’évolution inachevée d’un solide en geste. Une collection de sabliers de miel mesure le passage du temps.

Sarah Wendt est une artiste multidisciplinaire originaire de l’Île du Prince Édouard, qui vit à Montréal. Elle a étudié la danse contemporaine à MainDance à Vancouver et la musique à l’université de Victoria. Elle a travaillé sur de nombreuses collaborations avec entre autres, Chloe Lum & Yannick Desranleau, Stéphane Gilot, Sophie Castonguay, Julie Favreau, Coral Short et Lin Snelling. Son travail a été présenté à la Galerie de l’UQAM, la Galerie Hugues Charbonneau, l’OEil de Poisson, Québec, Art in the Open à Charlottetown, Encuentro Hemispheric Institute for Performance and Politics, Anode Festival à Melbourne, OK Quoi!? Contemporary Arts Festival à Sackville (N.B.) et OFFTA festival d’arts vivants.

Pascal Dufaux, né en France, vit à Montréal et a étudié en scénographie et en art visuel à Concordia. Il a été résident à la Christoph Meriam Stiftung en Suisse et à la Finnish Artists’ association en Finlande. Son travail a été présenté au Mexique, à travers le Canada et en Europe, incluant des expositions à Créteil, Maubeuge, Lille et Marseille et des festivals tels que Mapping à Genève, BIAN à Montréal, Lab30 à Augsburg en Allemagne et le Mois de la Photo à Montréal. Récemment son travail a été montré à la Carl Solway Gallery à Cincinnati, à la Galerie Bellemare et Lambert à Montréal, au Musée d’Art de la Confédération à Charlottetown, au Feature Art Fair Toronto, au Perimeter Institute for Theoretical Physics, Waterloo, ainsi qu’au Festival Images de Vevey en Suisse.

Sarah et Pascal collaborent depuis 2015. Leurs projets récents incluent: Work of the dancer: a short term archival device, Flotilla-biennale of ARCA, Charlottetown, Mixing Ghosts, Symposium de Baie St. Paul, Kinetic Studio, Halifax, Verticale, Laval, QC., Strange moods and dissonant feelings, Mois Multi, Québec, Centre Canadian de l’architecture, produit par Viva Art Action!, OFFTA festival d’arts vivants et The mountains move while my fingernails grow au Musée des Arts de la Confédération.

Nina Vroemen est une artiste interdisciplinaire basée à Montréal qui travaille avec la vidéo, la danse, les installations multimédia et l’expérimentation sonore. Elle recherche des projets qui font vibrer le cœur, qui s’engagent dans une recherche critique, une enquête sensorielle et un travail de terrain immersif. Ses recherches actuelles portent sur l’écologie queer, la magie de la vie réelle, les communautés du Nord circumpolaire (humaines et non humaines) et le lourd héritage de l’extraction d’uranium et de l’ère atomique. Nina collabore à deux projets de performance interdisciplinaires centrés sur l’intersection de la spéculation, de l’imagination et de la justice écologique: HEaD: Hypercosmic Earth and Dirt, avec l’artiste Krista Davis basée au Yukon, et Horizon Factory, avec la danseuse et auteure Erin Hill.

Lucy Fandel est une artiste en danse et rédactrice basée à Tio’tia:ke/Montréal qui a grandi entre le Massachusetts et la France. Son travail explore souvent l’intersection des mouvements sociaux, scientifiques et artistiques. Elle a présenté ses œuvres dans le cadre de Montréal en Lumière, du Festival international du film ethnographique du Québec et, avec le collectif Daughter Product, au Camden People’s Theatre à Londres (R.U.) et au Wildside Festival au Théâtre Centaur. Sa pratique in situ se développe à travers des collaborations interdisciplinaires ainsi que dans des résidences rurales et de conscience écologique telles qu’au Ross Creek Centre for the Arts (Nouvelle-Écosse), à PLAYA Summer Lake (Oregon) et au Centre d’Arte Contemporani i Sostenibilitat (Espagne).

Artiste trans interdisciplinaire aux origines mixtes, né·e et élevé·e parmi les forêts, les lacs et les rivières de la région du Témiscouata et vivant actuellement à Tio’tia:ke (Montréal), moon moon a une formation en arts visuels et est passé·e à des études cinématographiques puis en production et postproduction filmique. En ce moment, iel touche principalement la production sonore et musicale ainsi qu’à l’étalonnage (correction couleur). Sa pratique artistique brute et vulnérable est fortement influencée par ses relations avec les territoires, la nature et la communauté.

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