Programme double

Lauranne Faubert-Guay + Alejandro Sajgalik

Veuillez noter que certaines parties de ce spectacle sont uniquement en anglais.

L’ordre des pièces peut être modifié sans avis préalable.

ÉDIFICE WILDER | ESPACE VERT

17 SEPTEMBRE 2022 - 19H

18 SEPTEMBRE 2022 - 16H

19, 20 SEPTEMBRE 2022 - 19H

-

Discussion avec les artistes le 19 septembre

1re œuvre

Lauranne Faubert-Guay

D’une montagne sans sommet (ponos II)

Debout au pied de l’immensité, elle est prête à s’affronter. Elle se met à l’épreuve: gravir sa propre montagne, devenir une montagne. À travers une gestualité marquée par l’effort et la persévérance, elle puise et dilate la force qui la compose. L’ascension est puissante. Nous y rencontrons un être humble et ordinaire qui parvient enfin à se sentir vivant, à se donner la vie. C’est une quête d’élévation, un cri contre la pesanteur qui cloue les êtres au sol et empêche leurs élans créateurs, une démarche d’émancipation par la mise au défi du corps; parce que nous sommes des montagnes infinies.

35 minutes

Chorégraphe et interprète Lauranne Faubert-Guay

Concepteur sonore Yann Villeneuve

Répétitrice Stéphanie Decourteille

Conceptrice lumière et scénographe Tiffanie Boffa

Conseillère au mouvement Camille Dubé-Bouchard

Œil extérieur Marijoe Foucher

Artiste transdisciplinaire, Lauranne Faubert-Guay détient un baccalauréat en arts visuels et une maîtrise en sociologie. Elle œuvre dans le milieu de la danse contemporaine comme interprète et chorégraphe. Sensible face à l’urgence de changer notre façon d’être au monde, notamment par l’adoption d’un mode de vie minimaliste, elle développe un grand intérêt pour le corps-ascétique. Au cœur de son travail se trouvent donc les notions d’autosuffisance, d’épreuve, d’émancipation et d’autonomie corporelle. Elle aborde chacune de ses créations Ponos – à l’épreuve du poids (Tangente, 2019), D’une montagne sans sommet (ponos II) (Tangente, 2022), Tu es le vent (autodiffusion, 2022) et Quand j’ai accouché d’un arbre, j’ai été grande comme une forêt (ponos III) (travail en cours), comme des outils d’empuissancement. Lauranne enseigne les arts visuels au Cégep de l’Outaouais et anime des ateliers de philo-danse (Nous Sommes L’Été, BIG BANG). Elle est également fondatrice de l’organisme Devenir(s) corps, un lieu de résidence et de pratique des arts vivants situé en Outaouais.

Yann Villeneuve est un artiste multidisciplinaire de Montréal. Entre théâtre et musique, il s’appuie sur l’art pour comprendre son monde intérieur. Inspirée par des artistes tels que Laurie Anderson et Jean Cocteau, sa musique navigue entre mélancolie et sexualité, laideur et beauté. Il a récemment pris part au spectacle de La Fratrie Les étoiles tomberont (Montréal Complètement Cirque) ainsi qu’à différents festivals artistiques (Gamik, LUNES, Mode + Design, SOIR). Il est également appelé à travailler sur la conception sonore de spectacles de théâtre et de danse, dont Nous serons éternels (Théâtre La Chapelle) et PONOS – à l’épreuve du poids (Tangente).

Chorégraphe, interprète et pédagogue, Stéphanie Decourteille est sollicitée pour son langage chorégraphique singulier, fougueux et physiquement exigeant, ainsi que pour son enseignement rigoureux. Elle est appelée par de nombreux chorégraphes et institutions culturelles pour offrir des classes de maître, des formations de perfectionnement aux danseurs et des ateliers. Elle multiplie notamment les interventions dans les domaines de la danse contemporaine, du cirque et de la danse urbaine. En 2018, Stéphanie a créé BIG BANG, une formation intensive en danse contemporaine développée en étroite collaboration avec les artistes, un programme visant à renforcer les acquis physiques et expressifs de chacun.

Artiste de la scène, scénographe et conceptrice lumière, Tiffanie Boffa utilise ses multiples ressources pour créer des univers visuels et sensoriels. À ses débuts dans l’univers de la danse, elle performe pour Kimberley de Jong, Benoît Lachambre, Laura Acosta et Chloé Bourdages-Roy. Après quelques années, elle développe un intérêt particulier pour la scénographie. Diplômée en design pour le théâtre à l’Université Concordia (2019), elle réalise des conceptions d’éclairage pour les milieux de la danse et du théâtre. Elle travaille notamment avec Jon Lachlan Stewart, Cathia Pagotto, le Youtheatre et pour les chorégraphes Erin Robinsong, Sybille Hanna Müller, Brice Noeser et George Stamos. Elle collabore aussi avec d’autres concepteurs lumière tels que Paul Chambers, Hugo Dalphond et Cédric Delorme-Bouchard.

Peu après l’obtention de son diplôme à l’EDCM (2015), Camille Dubé-Bouchard s’envole pour Paris et collabore en tant qu’interprète avec le collectif (LA)HORDE. Elle peaufine ses acquis en jumpstyle et part en tournée européenne avec la pièce To Da Bone (2018). Pendant cette tournée, Camille enseigne le jumpstyle à travers le monde. Passionnée par le corps humain et l’entraînement physique, elle prend part à l’entraînement des danseurs de la troupe et à celui d’artistes issus de différentes disciplines. Elle est diplômée en kinésiologie (UdeM) et collabore avec plusieurs professionnels de la santé pour trouver les meilleurs exercices et mouvements pour leurs patients.

Pourquoi nous imposons-nous l’épreuve? Peut-elle nous rendre plus autonomes, plus émancipé·es, plus libres? Cette pièce est une épreuve philosophique, une danse, une performance qui cherche à comprendre ce mystérieux interstice entre l’épreuve et l’émancipation, entre l’effort et la satisfaction, entre la douleur et le plaisir. C’est au moyen d’un mouvement répété jusqu’à l’épuisement que je tente de trouver la force et la ténacité qui m’habitent. À la manière des ascètes antiques, je pars à la recherche de ma capacité d’adaptation et j’accueil ma transformation. Je vous invite à vivre cette épreuve avec moi. Ce processus se veut honnête et transparent. Je désire partager un moment vrai et singulier avec vous, un espace-temps de grande vulnérabilité, lequel pourra toucher et interpeller celles et ceux qui, comme moi, à tort ou à raison, se mettent à l’épreuve pour se réapproprier leur corps et leur existence.

2de œuvre

Alejandro Sajgalik

Materia Prima

La technologie nous donne de l’espoir pour l’avenir, mais elle peut facilement nous duper. L’interprète s’insère dans une installation sonore qu’il active avec sa voix et ses pas. L’espace s’anime lorsqu’il danse. Le son capté par les micros est acheminé à un ordinateur qui le manipule et le soumet à des boucles de rétroaction jusqu’à ce que le son initial devienne méconnaissable. Le danseur peut bien tenter de se délivrer de l’emprise de cette machine, c’est elle qui l’anime. Ce duel asymétrique explore le voyage de tout esprit libre qui souhaite devenir maître de lui-même.

35 minutes

Chorégraphe et compositeur Alejandro Sajgalik

Interprète Jack Dexter

Conceptrice lumière Tamara Andrea Gonzalez-Mora

Alejandro Sajgalik est chorégraphe et compositeur. Sa pratique explore la bataille perpétuelle entre les multiples visions du monde, auscultant les forces qui devraient définir l’être humain. La voix et les échantillons électroacoustiques forment la matière première de ses compositions, à partir desquels il crée des performances sonores spatiales. Jouant avec le pouvoir ensorcelant de la technologie, il observe la manière dont cette dernière transmute le système nerveux et ainsi façonne les valeurs sociétales. Sa dernière pièce chorégraphique Cantos para los insaciables fut un voyage dans la quête de vérité transcendantale de l’ascète, typiquement caractérisée par la violence envers soi-même. Présentée à Montréal et en Europe, son œuvre comprend performances, musiques, vidéos, installations et écrits.

Jack Dexter est un performeur qui crée avec la danse et la voix. Originaire du Connecticut, aux États-Unis, il a suivi une formation en danse contemporaine à l’Université Concordia, où il a également obtenu un baccalauréat en sociologie (2019).  En tant qu’interprète, il a travaillé avec des créateurs·rices tel·les que Nien Tzu Weng, Abe Simon Mijnheer et Alejandro Šajgalík. Son travail aborde les thèmes de la mortalité, de l’autodestruction et de la tentative de répondre à des questions existentielles plus vastes que la vie et qui ne manqueront pas de l’écraser au passage. Construisant avec une franchise et une honnêteté sans compromis, ses pratiques improvisées s’efforcent de susciter un sentiment de camaraderie parmi tous ceux et celles qui y assistent.

Dans l’Antiquité, la materia prima représentait la substance primordiale sous-jacente à toute matière. Cet état de chaos initial pouvait être altéré afin d’acquérir la «Connaissance». Armé de cette science de l’esprit, l’alchimiste désire imposer son ordre sur le chaos du monde, être «dieu». Le monde est son laboratoire. Les humains, sa matière première.

Un jeune homme est isolé dans ce labo. Lorsqu’il danse, le son de sa voix et de ses pas est extrait, manipulé et coagulé en formes dénaturées. Le marionnettiste sait comment étancher la soif de vie du danseur: avec des chants et de la musique héroïque. Ce dernier est hypnotisé par cette symphonie. Il se laisse séduire par le chant des sirènes exigeant une énième guerre.

Se mettra-t-il au diapason de son époque pour finir en chair à canon? L’alchimiste réussira-t-il à l’envoûter encore longtemps, afin de pouvoir continuer à le contrôler? Ou ce dernier aura-t-il le courage de trouver sa vraie nature?

Résidence offerte en partenariat avec