Les Soirées 100Lux 2022

Yannice Ouellet + Krystina Dejean

Espace Orange

24, 25, 26 MARS 2022 - 19H

27 MARS 2022 - 16H

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Discussion avec les artistes le 25 mars

FB

L’ordre des pièces peut être modifié sans avis préalable.

1re œuvre

Yannice Ouellet

L’art de la confrontation

Vous voulez savoir comment on se sent lorsqu’on participe à un battle? C’est l’un des aspects majeurs qui différencie les danses de rue de la danse contemporaine. Épousant la méthodologie pour entrer dans un battle, quatre danseurs de krump confrontent le public, immiscé dans la peau de l’adversaire. Ils introduisent leurs personnages et leurs émotions, l’atmosphère qu’ils veulent explorer à travers leur style individuel. Ils croisent le regard des spectateurs, établissant la confiance avant de les affronter. L’énergie monte. Impliqué, le public expérimente et comprend le battle, ressentant l’excitation vécue lorsqu’on s’y engage.

20 minutes

Production 100Lux

Chorégraphie Yannice Ouellet

Interprétation Olivier Clermont, Williams Cogue, Mathilde Mercier-Beloin, Jules Talavera

Musique Big Rulez («Kid NY Anthem», «Just Krump»)

Conception d’éclairage Sophie Robert

Consultation Valérie Chartier

C’est en 2010 que Yannice Ouellet prend son premier cours de krump après s’être formé en différents styles de danses de rue. Elle participe à plusieurs spectacles et tournois de danse à travers le monde et se forme avec des ateliers donnés par l’élite du krump. Yannice transmet ses connaissances du krump dans le Grand Montréal. Elle agrandit son parcours artistique en participant à des laboratoires de création avec plusieurs compagnies canadiennes. Elle apparaît dans la saison 2 de l’émission de danse Révolution en solo. C’est en 2019 qu’elle débute son aventure de chorégraphe pour sa pièce L’art de la confrontation. Elle est également interprète et co-chorégraphe avec Valérie Chartier, sa mentore, pour la pièce Dualis.

Marie-Ève Canuel, née à Baie-Comeau, a commencé par une carrière de gymnaste durant son enfance et son adolescence. À 19 ans, elle entre dans le monde de la danse, qu’elle contemplait depuis quelques années. Elle danse à Urban ElementZone, école spécialisée en street dance à Montréal, où elle explore le hip-hop, la house et le dancehall. On intègre à l’occasion du krump aux chorégraphies, ce qui lui fait découvrir le style. En 2017, elle commence le krump en rejoignant le programme Leadhers, pour ensuite intégrer la Famille Triple C sous le mentorat de Valérie «Taminator» Chartier.

Olivier Clermont a  longtemps eu un intérêt et un plaisir à  s’exprimer avec le physique. Du karaté à l’improvisation, en passant par différents styles de danse et techniques de scène, bouger en racontant une histoire a rarement été étrange pour lui. En 2017, son parcours aboutit au krump, dans lequel il se plonge tête première, allant jusqu’à  participer à un camp de perfectionnement en Russie l’année suivante. Trouvant confort et amis au sein de la communauté de danse de Montréal, Olivier passe rarement une opportunité d’expérimenter et d’évoluer dans cet art.

Williams Cogue a passé ses 20 premières années de vie au Bénin en Afrique de l’Ouest. Il s’intéresse au hip-hop depuis l’âge de 12 ans. Il a participé à de nombreuses compétitions africaines ainsi qu’à des spectacles avec son groupe de hip-hop KBI/IamAfro. C’est en 2017, à Montréal, qu’il découvre le krump, un style qui l’accroche. Après un an d’entraînement intensif dans ce style, il entre dans la famille de krump Westrock. Depuis, il participe à de nombreux battles, spectacles, compétitions et évènements. Le jeune danseur de 25 ans tente d’évoluer davantage en tant qu’interprète pour le projet L’art de la confrontation, dirigé par Yannice Ouellet.

Pendant son enfance, Chantal Grimes a suivi des cours de ballet et de claquettes, mais s’est sérieusement intéressée à la danse à l’âge de neuf ans lorsqu’elle a commencé à explorer son héritage à travers la danse irlandaise. Elle a concouru aux États-Unis pendant neuf ans dans ce style de danse, atteignant son objectif de devenir une championne. Elle est tombée amoureuse du krump après avoir déménagé à Montréal et a été présentée aux pionniers canadiens du krump, Vladimir «7Starr» Laurore et Valérie «Taminator» Chartier. Depuis 2014, elle approfondit sa connaissance du style en suivant leurs cours et ateliers, et en se formant avec des krumpers de renommée internationale.

Originaire de Sherbrooke et désormais établie à Montréal, Mathilde Mercier-Beloin est entrée dans le monde de la danse à l’âge de 8 ans. Sa passion pour la danse l’amène à se perfectionner en danse au Cégep de Sherbrooke (2013-2015) ainsi qu’à l’École de danse contemporaine de Montréal, dont elle est diplômée en 2019. Mathilde participe également à plusieurs stages de perfectionnement aux États-Unis, en Australie, au Canada et en France. Elle consacre maintenant sa carrière à deux styles de danses en particulier, soit le contemporain et le krump. Elle pratique le krump depuis 2018 et n’a jamais cessé depuis de développer ce style auprès de différents professeurs et mentors canadiens et internationaux.

Établi depuis son enfance à Montréal, déjà passionné par la danse depuis l’âge de 7 ans, Jules Talavera est un artiste qui se dévoue corps et âme quotidiennement à l’art. En commençant par le hip-hop, il parcourt plusieurs écoles telles que le studio Newdance, MPschool puis finalement Urban Element Zone. Il s’implique en rejoignant plusieurs troupes de compétition junior. Il commence un peu après une formation en ballet classique à l’École supérieure de ballet du Québec. En 2013, il fait la rencontre de Kevin «Jr Maddripp» Gohou, qui initie Jules au krump. Cette rencontre le plonge très vite dans l’univers du krump et dans les tournois de danses. Jules est officiellement pris sous l’aile de son mentor Jr Maddripp en 2016, année où Jules décide de ce dédié particulièrement au krump. Depuis 2020, Jules entre en contact avec le monde de la danse contemporaine à l’EDCM, puis approfondi cet intérêt avec l’aide de Stéphanie Decourteille et Alexia Martel. Il a aussi repris le ballet avec Manon Forget. Depuis 2021, Jules intègre l’EDCM, où il cherche à s’épanouir dans le milieu de la danse.

Valérie Chartier cumule une large expérience en danse depuis 38 ans, allant du ballet, jazz, contemporain, hip-hop, house et waacking au krump. Valérie alias Taminator alias Lady Maddripp est une pionnière du krump au Canada et une leader influente et reconnue mondialement dans ce mouvement. Elle a voyagé à travers le monde pour participer à des compétitions, enseigner et juger des événements. Taminator est également vice-présidente de l’organisme à but non lucratif Montreal Krump Alliance et directrice du programme éducatif et artistique LeadHers, qui se dédie aux femmes. Elle est également interprète et chorégraphe. Elle a dernièrement été candidate à la saison 3 de l’émission Révolution.

L’idée générale de ma création est d’inviter le public à expérimenter une branche de la méthodologie du krumper: le battle. L’objectif donné à mes interprètes était de mettre le spectateur dans la peau de notre adversaire et le faire voyager à travers différents concepts et sensations vécues par un danseur de krump en situation de confrontation. Mon processus de création consistait donc à guider mes interprètes dans une recherche d’interprétation et de mouvement dans le thème de la confrontation. Je les ai amenés à explorer l’implantation d’une atmosphère en travaillant l’intention du regard et le contacte visuel. J’ai aussi apporté le concept du langage dans nos recherches et travaillé la confiance à travers divers exercices. Je les ai aussi fait jouer avec la parole, l’utilisation de la voix pour recréer la hype qui est un aspect important dans le krump mais également dans le but de faire interpréter avec le corps ce qui sort de notre bouche. L’expression du visage fait déjà partie de notre krump, considérant l’intensité de ce style. Je les ai fait sortir de leur zone de confort en explorant les possibilités dans l’exagération des expressions faciales ainsi que l’intention et les émotions derrière celles-ci. Je les ai fait explorer le sol et travailler en partenariat pour approcher notre danse différemment. Ce travail m’a également permis de travailler sur l’homogénéité du groupe. Mon approche était basée sur beaucoup de recherches pour en inspirer ma création, avec des lignes directrices claires.

2de œuvre

Krystina Dejean

Conjuguer crise et empathie

L’empathie est le superpouvoir des êtres humains. Depuis deux ans, nous avons vu à maintes reprises combien les individus et la collectivité souffrent. Ayant entamé leur processus pendant le confinement imposé par la pandémie, les quatre interprètes ont d’abord dû se créer un espace de bienveillance à travers leurs écrans d’ordinateur. Le waacking, une danse de rue créée par des jeunes queers afro- et latino-américain·es dans les années 70 afin de trouver une communauté qui les accepterait, leur permet de s’exprimer avec authenticité et vulnérabilité. Ce style de danse étant fortement inspiré par le cinéma, la chorégraphe plonge les interprètes dans l’univers des films d’horreur, exutoires pour explorer les sentiments et les pensées qui nous effraient.

30 minutes

Production 100Lux

Chorégraphie Krystina Dejean

Interprétation Éloïse Caza, Jessica Gauthier, Alexe Lebel-Faille, Taylor Yeung

Composition et interprétation musicale Enora «EƎNO» Trebern

Conception sonore Diana Reyes

Conception de costumes Gabrielle O’Hara Normandin

Conception d’éclairage Sophie Robert

Conception des décors Émilie Hamel

​​Conseils artistiques Marie-Reine Kabasha

Krystina Dejean, également connue sous le nom de Mystique, est une danseuse spécialisée en freestyle et en danses de rue, en particulier en waacking et en hip-hop. En 2015, avec Taylor «Tales» Yeung et Fanny «Blue Velvet» Bergeron-Labrecque, elle crée le collectif de waacking Savage Queens dans le but de développer leur propre style et d’avoir un impact dans la communauté de waacking de Montréal. Au cours de leurs années actives, le collectif a créé des pièces qui ont été présentées par la compagnie de théâtre Les Désaxées (Anima Fissa, 2016), ainsi que par le festival HomeRun (Qu’est-ce qui mijote?, 2017) et Les Soirées 100Lux (STUMBLE!, 2017). En 2019, Krystina se joint au collectif de waacking Asymmetry, dirigé par Axelle «Ebony» Munezero. Au sein du collectif, elle a présenté des pièces comme chorégraphe (Poetry, 2019), interprète (Tourment, 2020) et co-conceptrice avec d’autres membres du collectif (Seul.e.s Ensemble : Club Edition, 2021). Elle demeure aussi active dans la scène de street dance en participant à des battles locaux et internationaux.

Éloïse «Ease» Caza est une artiste multidisciplinaire qui pratique principalement la danse et la joaillerie. Elle a déménagé à Montréal du sud d’Ottawa pour poursuivre ses études à l’Université de Montréal en 2010. Elle danse depuis un jeune âge, pratiquant plusieurs styles. Depuis qu’elle habite Montréal, elle se concentre surtout sur le waacking et le hip-hop. Tout récemment, elle a commencé une nouvelle pratique en breakdancing. Elle a été interprète dans Forêt Noire (Les Soirées 100Lux 2019) ainsi que dans Tourment (2020) de la compagnie Asymmetry. Au cours des dernières années, elle a voyagé internationalement pour des festivals et des battles de danse.

Jessica Gauthier est titulaire d’un Baccalauréat en interprétation de la danse à l’UQAM. Elle participe à Springboard Danse Montréal, où elle a l’occasion de travailler avec la Batsheva Dance Company (Israël) et Maxine Doyle (UK). Elle s’implique dans le milieu de la danse contemporaine à Montréal en participant à plusieurs projets auprès de chorégraphes indépendants. Elle pratique également le waacking, un style qui va l’amener à développer son freestyle et à faire plusieurs battles. Elle est actuellement interprète au sein de la compagnie Asymmetry Creations, dirigée par Axelle Munezero. Son intérêt et sa curiosité pour le jeu théâtral l’amènent à se former en jeu aux Ateliers Fichaud. Elle se développe aussi en travaillant devant la caméra dans plusieurs vidéodanses, dont Sept moments de joie, produit par le Cirque Éloize.

Alexe «Nebulous» Lebel-Faille a commencé à s’intéresser à la danse urbaine très jeune et développe un intérêt particulier pour l’improvisation et les battles. Elle se forme en popping, breaking, house et en danse contemporaine, et c’est finalement en 2016 qu’elle décide de se dédier principalement au waacking. Parallèlement, elle fait des études en cinéma et s’intéresse particulièrement à l’univers de la vidéodanse. Elle a eu la chance de participer à plusieurs éditions du Festival de danses urbaines 100lux en tant qu’interprète: premièrement avec Crash & Create en 2016, Savage Queens en 2017, Gadfly en 2018 et Forêt Noire en 2019.

Taylor Yeung, également connue sous le nom de Tales, est une danseuse de waacking et de hustle. Elle danse depuis son plus jeune âge, avec une expérience en ballet classique, en hip-hop et en jazz funk. Profondément attirée par la musique et la culture qui entourent les danses de club, elle a trouvé une passion pour les deux styles dans lesquels elle se spécialise maintenant. En ce moment, elle est en pleine recherche des subtilités et des chevauchements entre les deux formes d’expression, ainsi que des moyens d’incorporer des parties de son héritage dans sa pratique du waacking.

Auteure-compositrice-interprète, Enora Trebern, alias EƎNO, a développé son univers musical en explorant différents instruments (voix, piano, guitare, percussions, n’goni, batterie) et de nombreux styles (soul, hip-hop, musique africaine, samba brésilienne). De sa formation instrumentale institutionnelle (Centre intercommunal d’éducation musicale des Côtes d’Arey, Conservatoire de musique et d’art dramatique de Quimper) à l’approfondissement de sa technique vocale en autodidacte et sa pratique au sein de plusieurs groupes, c’est son amour du rythme et des harmonies vocales qui a toujours été son moteur. Elle utilise sa voix (chant et au beatbox) comme émetteur de sons, de messages et d’émotions et s’épanouit musicalement en solo avec la loopstation RC505, instrument de musique électronique grâce auquel elle révèle sa singularité artistique.

Je crois que nos sentiments, et notre empathie envers ceux des autres, sont le réel superpouvoir des êtres humains. Le confinement imposé par la pandémie m’ayant fait réaliser que j’ai passé une grande partie de ma vie à échapper à la nécessité de faire face à mes sentiments, je cherche à briser ce cycle. Je choisi aussi d’explorer l’empathie à travers l’horreur, car c’est un environnement qui nous donne le droit d’explorer des sentiments et des pensées qui nous effraient. Mon souhait est que l’horreur permette aux interprètes et au public de se rencontrer dans un univers sans jugement, où la sincérité de leurs sentiments leur permettra de ressentir une réelle empathie.

Une coprésentation avec