Programme double

Jimmy Gonzalez + Erin Hill

Espace Vert

AVERTISSEMENT: Ce spectacle comporte des effets stroboscopiques.

Veuillez noter que certaines parties du spectacle sont uniquement en anglais.

L’ordre des pièces peut être modifié sans avis préalable.

12 MARS 2022 - 19H

13 MARS 2022 - 16H

14, 15 MARS 2022 - 19H

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Discussion avec les artistes le 14 mars

1re œuvre

Jimmy Gonzalez

Athlétisme affectif

Qu’arrive-t-il lorsque le jongleur, une fois ses mouvements répétitifs sur autopilote, cesse de porter attention à ses balles? Inspiré par le rituel d’échauffement, Jimmy entre dans une petite transe avec nous et laisse ses actions devenir inconscientes, se concentrant plutôt sur les sensations de son corps, sur sa respiration. Le cirque se transforme en pratique somatique. Jimmy coordonne une quantité croissante de tâches. L’intensité monte. Le chaos le guette. Il se met au défi dans cette pièce cinq fois plus longue que le solo de jonglerie typique, trouvant du plaisir dans l’exercice d’endurance.

25 minutes

Concept, chorégraphie et interprétation Jimmy Gonzalez

Conception sonore Olivier Landry-Gagnon

Conception d’éclairage Martin Sirois

Regard extérieur Erika Nguyen

Vidéo promotionnelle Vjosana Shkurti

Jimmy Gonzalez a commencé à jongler très jeune de façon autodidacte. Il s’est ensuite formé à l’École nationale de cirque de Châtellereault, puis à l’École nationale de cirque de Montréal. Après ses études, il cofonde l’OBNL Et des Hommes Et des Femmes et tourne avec le spectacle Croisé. En 2013, il remporte la médaille d’or au Festival Sol y Circo et, en 2015, la médaille d’or au Festival Mondial du Cirque de Demain. Par la suite, il présente ses numéros à l’international avec Les 7 doigts de la main, le Cirque Éloize, le Cirque du Soleil, GOP Varieté-Theater, et bien d’autres. Depuis 2018, il entame des projets de créations pluridisciplinaires avec sa conjointe Erika Nguyen pour repenser, questionner et ré-imaginer la pratique circassienne: AND THE LEMON(S), Paysages dynamiques, Athlétisme affectif, Purple mon Trip.

Olivier Landry-Gagnon est un synthétiste, réalisateur et artiste interdisciplinaire, œuvrant notamment dans le domaine musical et de l’art vivant. Il fait principalement de la conception sonore pour le théâtre, le cirque, la danse, la musique à l’image et l’installation. Adepte de la synthèse, il approche la musique électronique d’une façon organique, laissant vivre la machine et en se laissant inspirer par les propositions de celle-ci. Un plongeon dans un chaos contrôlé. Diplômé de Musitechnic en 2015, il a depuis réalisé plusieurs albums avec ses projets gLohm et space cLouds fiLter, en plus d’avoir collaboré sur plusieurs autres projets. Il a été concepteur/interprète sonore pour des pièces de théâtre, dont L’iliade de Marc Beaupré et Stéfan Boucher. Il a fait la conception musicale et créé des objets sonores interactifs pour le spectacle de danse/performance Dousse nuit d’Audrey Juteau Lewka en 2019 à Tangente. Il fait partie du groupe audio/visuel flone. En 2018, ils ont réalisé à l’Usine C dorothée: corps sans organe, une performance multidisciplinaire regroupant musique, danse, art visuel et robotique.

La lumière s’invente, il faut la trouver. Martin Sirois embrasse l’univers du néant. L’espace est vide, avant même que les interprètes envahissent le plateau, ses lumières ont pour fonctions de créer des volumes et donner vie à un lieu. Cette recherche suggère une valeur décorative et scénographique, une puissance sensorielle aux éclairages avant même de chercher à montrer. Nos perceptions modifient l’espace, ses concepts fige le spectateur dans une position d’écoute, d’ouverture pour donner à voir et à entendre afin que nous puissions sublimer notre imaginaire et ainsi continuer d’inventer en temps réel.

J’utilise principalement mon corps, l’espace, la lumière, le son et des balles. Quand je jongle, mes yeux, mes mains et la mémoire d’une technique travaillent ensemble sans trop devoir y penser. J’aime l’idée de jongler sans penser à ce que je suis censé penser. Je répète soigneusement les mêmes mouvements encore et encore, jusqu’à éliminer mes intentions et laisser les actions devenir inconscientes. Le processus de sélection et de raffinement commence à l’approche d’un spectacle. Je me débarrasse souvent du travail pour limiter mes idées. J’aime déconstruire mes propres images pour mettre le moins d’informations possible. Je laisse le spectateur voir ce qu’il veut. Je n’ai pas d’intentions spécifiques pour cette pièce, mais je m’adresse à un subconscient à la fois universel et personnel. L’espace dans lequel la pièce est montrée joue un rôle important. Les choses peuvent être à la fois minutieusement planifiées et intuitives.

2de œuvre

Erin Hill

Smoke and Mirrors

Pour le voir, il faut y croire. Deux artistes en danse utilisent la magie pour explorer l’interstice entre ce qu’on remarque et ce qu’on tient pour acquis, ce qu’on ressent et ce qu’on sait. En invoquant la volonté de se laisser embarquer, cette œuvre déconstruit les conventions théâtrales occidentales pour inviter le public à scruter les fissures entre la suspension du refus de croire* et la croyance elle-même. Pas tout à fait la magicienne magistrale et son assistante, les interprètes doivent compenser par d’autres moyens. Qu’est-ce qui fait que la magie de l’illusion fonctionne? Est-ce une question de distraction, de technique, ou la simple conviction que ça fonctionne? Cette pièce est comme voir les coulisses et la scène en même temps. Comme savoir et oublier comment le tour se joue. Comme la magie de la vraie vie.

* L’opération mentale effectuée par les spectateurs qui acceptent de mettre de côté leur scepticisme.

45 minutes

Concept et chorégraphie Erin Hill

Création, interprétation et conception des costumes Rebecca Rehder

Création et interprétation Kelly Keenan

Conception d’éclairage et direction technique Jon Cleveland

Conception sonore et soutien dramaturgique Simon Labbé

Direction des répétitions et œil extérieur Camille Lacelle-Wilsey

Œil extérieur Katie Ward

Vidéo et photos promotionnelles Nina Vroemen

Erin Hill est une artiste en danse: chorégraphe, collaboratrice et écrivaine. Par sa pratique axée sur la longue durée, elle travaille avec son corps et sa vie comme site d’expérimentation pour remarquer les habitudes de perception et interroger l’origine de ces habitudes, ainsi que sur leur destination. Elle danse pour pratiquer une approche phénoménologique transféministe de l’identité, une approche enveloppée d’états fluides, horizontaux et somatiques. Son travail est attiré par la forme et l’espace radical de l’imagination, abordant les notions de temps comme un site principal de déconstruction et de réapprentissage. Erin trouve son énergie dans la relation avec de nombreux artistes ludiques et engagés, tels que Camille Lacelle-Wilsey, Hanako Hoshimi-Caines, Nina Vroemen, Charlie Prince (LB) et Ira Melkonyan (NL/UA). En 2018, elle a obtenu sa maîtrise à DAS Theatre (auparavant DAS), aux Pays-Bas. Erin vit, danse et étudie en tant que allochtone blanche sur le territoire autochtone non cédé de Tiohtià:ke/Mooniyang/Montréal.

Rebecca Rehder est une artiste en danse contemporaine, originaire de Montréal. Après avoir obtenu un Baccalauréat en danse contemporaine de l’Université Concordia, elle poursuit ses recherches chorégraphiques, s’intéressant à l’omniprésence du mouvement, à ses mutations rythmiques, et aux histoires que recèlent les corps. Comme interprète, elle collabore au travail des chorégraphes Camille Lacelle-Wilsey, Erin Hill, Patricia Gagnon, Mathilde Loslier-Pinard, Chloé Bourdages-Roy et Christian Bakalov. Parallèlement, elle s’intéresse à la lumière et à notre perception de celle-ci et cumule ainsi de l’expérience en technique de scène. Récemment, elle terminait ses études en ostéopathie au Collège d’Études Ostéopathiques à Montréal, où elle a cultivé sa fascination pour l’anatomie humaine et les divers mécanismes du corps vivant. Dans la juxtaposition de la danse et de l’ostéopathie, elle cherche à éclaircir les passages illustrés et ressentis du corps.

Kelly Keenan est une artiste et enseignante de danse basée à Montréal. Elle a enseigné aux pré-professionnels et aux professionnels, localement et à l’étranger, pendant 15 ans. L’enseignement de Kelly explore comment les différents modèles anatomiques qui guident les différentes pratiques influencent les relations corporelles en danse. Ses influences incluent l’Axis Syllabus, les thérapies manuelles, le Feldenkrais, et Material for the Spine (Paxton). En tant que danseuse, Kelly collabore avec plusieurs chorégraphes indépendants, plus récemment on a pu la voir dans les créations de k.g. Guttman, Katie Ward, Adam Kinner et Hanna Sybille Müller. Kelly poursuit actuellement une MA à la confluence des études de danse et l’anthropologie dans le programme personnalisé de l’Université Concordia.

Jon Cleveland est un concepteur d’éclairage et un artiste visuel basé à Montréal. Il œuvre dans le milieu de la danse et du théâtre en collaboration avec des compagnies telles que le Centre Segal, le Centre national des Arts, Royal Manitoba Theatre Centre, Tangente, Cabal, Scapegoat Carnivale, Susanna Hood, Lucy M. May, Rabbit in the Hat, Malik Nashad Shapre, et Kim-Sanh Châu. Son travail sur la pièce Tragic Queens de la compagnie Cabal lui vaut une nomination au META 2017 dans la catégorie «Conception d’éclairage exceptionnelle».

Simon Labbé est engagé à la composition. Ses recherches empruntent à l’architecture, aux sciences cognitives, à la fiction spéculative et à la théorie des systèmes complexes. Il utilise l’écoute et le mouvement comme modes d’engagement pour le déploiement de performances, de pièces textuelles et enregistrées, d’installations architecturales et d’ateliers expérimentaux à travers lesquels il explore différentes formes de temporalités, de relationnalité et de localisation. Son travail s’intéresse à l’enchevêtrement complexe des agences en jeu dans nos environnements médiatiques et se concentre sur les dynamiques de disposition qui les mettent en mouvement. Il travaille souvent en collaboration avec des interprètes et des écrivains et a présenté des pièces en Europe, au Canada, au Mexique et aux États-Unis. Il vit et travaille à Tiohtiá:ke/Montréal.

Camille Lacelle-Wilsey est chorégraphe, réalisatrice et interprète formée en danse contemporaine à l’Université Concordia. Elle puise ses inspirations dans l’esthétique de la photographie et du cinéma pour créer des œuvres empreintes de teintes et de textures, d’affect et de sensorialité. Elle adopte une démarche physique propre à l’interférence, la transformation et le changement d’état soudain. Par son approche chorégraphique, elle cherche à exposer des humains expressifs en constante modulation. Dans les dernières années, elle tisse le lien entre l’image et la performance, réalisant des films Super 8, des séries photographiques et des courts-métrages expérimentaux. En parallèle à la création, elle s’intéresse au processus créatif à titre de répétitrice, de membre de jury de sélection, de conseillère au mouvement et d’interprète-chercheuse. Elle travaille notamment auprès des artistes Sara Hanley, Louis Clément Da Costa, Émile Pineault, Erin Hill, Nien Tzu Weng, Eryn Tempest, Martin Messier et Catherine Lavoie-Marcus.