Programme double
Gabrielle Surprenant-Lacasse + Collectif Bregma
11, 12, 13 NOVEMBRE 2021 - 19H
14 NOVEMBRE 2021 - 16H
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Discussion avec les artistes le 12 novembre
L’ordre des pièces peut être modifié sans avis préalable.
Gabrielle Surprenant-Lacasse
Géante
L’impression d’être gigantesque est un fardeau qui s’est imposé sur son image corporelle, ses dialogues intérieurs et ses rapports aux autres. Ce solo découle du désir de Gabrielle d’aller à la rencontre de cette géante et des autres autoreprésentations que façonne son imaginaire. Dans cette fresque intimiste, elle extériorise les conceptions tordues qui l’habitent. Costume, musique et lumière s’harmonisent en un chœur à plusieurs voix qui, tour à tour, révèle, occulte, magnifie et défigure la danse. L’interprète-chorégraphe embrasse ses conflits pour mieux s’en affranchir.
Chorégraphe et interprète Gabrielle Surprenant-Lacasse
Conseillères artistiques Marilyne St-Sauveur, Marie Mougeolle
Conceptrice du costume Angela Rassenti
Conceptrice sonore Gabrielle Harnois-Blouin
Conceptrice d’éclairage Audrey-Anne Bouchard
Gabrielle Surprenant-Lacasse obtient son diplôme de l’UQAM en 2010. Fascinée par la danse, ce qui l’intéresse le plus est son infini potentiel de transformation. Son parcours comme danseuse l’a amenée à collaborer avec grand nombre d’artistes, dont Louise Bédard, Geneviève Caron-Ferron, Bettina Szabo, Anouk Thériault, Sarah-Ève Grant, George Stamos, Élodie et Séverine Lombardo, Hélène Langevin, Sarah Dell’ava et Marilyne St-Sauveur. Ces rencontres furent particulièrement significatives. Sa conviction en la nécessité de la danse et des portes qu’elle ouvre vers l’autre et vers soi est au cœur de son travail d’interprète, et également d’enseignante et de chorégraphe. En tant que pédagogue, elle a un grand intérêt pour l’enseignement de la danse contemporaine et du ballet aux adultes nouvellement initié·e·s. Cela l’incite à constamment entrer en contact avec ce qu’elle juge essentiel dans sa pratique artistique. Géante est la première pièce qu’elle porte en tant que chorégraphe et interprète.
Marilyne St-Sauveur danse dans les pièces de Marie-Julie Asselin, Marie Béland, Lynda Gaudreau, Frédérick Gravel, Emmanuel Jouthe, Dean Makarenko, Pierre-Paul Savoie, Andrew Tay, Katie Ward et La 2ePorte à Gauche. Ces projets la mèneront un peu partout sur les scènes québécoises et canadiennes, mais aussi aux États-Unis, en France, en Angleterre, en Belgique, en Italie et en Chine. Marilyne enseigne régulièrement au Collège Montmorency et au Cégep de Saint-Laurent. Elle travaille également à titre de répétitrice pour la danse et le théâtre. Plus récemment, elle partage sa passion auprès des personnes âgées avec la compagnie Danse Carpe Diem.
Angela Rassenti est une conceptrice de costumes et d’accessoires pour la danse, le théâtre et le cirque, avec un intérêt particulier pour la création interdisciplinaire. Son intérêt pour la collaboration en arts visuels a mené à un diplôme en scénographie à l’École national de théâtre du Canada, où elle enseigne actuellement la conceptualisation et la fabrication d’accessoires. Depuis 2008, elle a travaillé avec une grande variété d’artistes, de chorégraphes et de metteurs en scène, surtout à Montréal. Ceci est sa deuxième collaboration avec Gabrielle.
Gabrielle Harnois-Blouin est une artiste sonore de Montréal. Elle utilise la voix, les synthétiseurs et l’enregistrement in situ comme principaux matériaux de composition. Elle s’intéresse particulièrement à la conscience attentive et cherche des accès à la lenteur, à l’hypersensibilité, à la tendresse. Elle détient un diplôme en Musiques numériques de l’Université de Montréal et effectue sa maîtrise en Art sonore à University of the Arts London. Récemment, elle a présenté son installation Documents:champs à la galerie Le Livart, joué avec Le désert mauve (Charline Dally) et effectué une résidence de création à Toluca, au Mexique, avec son projet Jardin (Florence Garneau). Leur pièce Migraciones íntimas a été présentée au Centro de Cultura Digital de México en 2019.
Audrey-Anne Bouchard œuvre comme conceptrice d’éclairage dans les mondes de la danse et du théâtre à Montréal et à l’international. Active dans les pratiques inclusives, elle présente en 2019 sa propre création Camille : un rendez-vous au-delà du visuel conçue pour un public non voyant. En 2011, elle complète une maîtrise internationale (France-Belgique) dans le cadre de laquelle elle étudie l’expérience sensorielle des interprètes de spectacles de danse. Récemment, elle a créé les éclairages pour les spectacles de danse & (Collectif For Fauve) et Mula (Ivanie Aubin-Malo), présentés à Tangente en 2018. Audrey-Anne agit à titre de mentor en conception d’éclairage à l’École nationale de théâtre du Canada.
Marie Mougeolle s’installe à Tiohtià:ke/Montréal en 2010. Interprète dans les projets des Sœurs Schmutt, de Sarah Dell’Ava, Dominique Porte, Eduardo Ruiz Vergara, Katya Montaignac et Helen Simard, elle porte aussi ses propres projets de création, dont Quand je serai grande, je serai (guitariste de) Michael Jackson (Tangente 2019; CAM en tournée 2021) et Mine de rien (cocréation avec Liane Thériault, OFFTA 2015). Elle s’investit également avec Berceurs du temps pour plusieurs projets axés sur le partage entre artistes et citoyens. Actuellement, elle accompagne les processus de création des chorégraphes-interprètes Gabrielle Surprenant-Lacasse (Géante, novembre 2021) et Enora Rivière (manifestement, avril 2022).
Géante traite de l’image tordue que l’on peut développer de soi et de son propre corps, surtout en tant que femme. Sur ce cadre conceptuel, je dessine une fresque autoréférentielle et intimiste. Par de longues explorations dans le silence, j’ai d’abord identifié et mis en corps les voix et les visions de la géante qui s’imposaient en moi depuis longtemps. Je les ai ensuite conjuguées aux images qui se manifestaient plus spontanément en studio. Par le travail de composition, j’intègre finalement le costume, la musique et la lumière. Ces éléments scéniques s’harmonisent en un chœur à plusieurs voix, qui, tour à tour, révèlent, occultent, magnifient et défigurent la danse.
J’offre une métaphore de la quête de perfection jonchée des écueils que rencontrent trop de corps pensants. Mon processus de création m’a permis d’accepter que cette opposition n’est pas manichéenne et que je peux accepter sa résolution sans pour autant faire l’apologie de l’imparfait. Plutôt, je tente d’embrasser ce conflit pour m’en affranchir.
Collectif Bregma
Structures affectives
Reliée à l’espace par un dispositif métallique, l’interprète explore la rencontre matérielle par une rhétorique du mouvement suggérant allers et retours entre le soi, recouvert d’une fine pellicule de peau, et l’extériorité. La corporéité du corps et de l’objet forme un réel dessin dans l’espace, lieu aux multiples forces et contraintes. Une méditation sur les relations entretenues entre sujets et objets, sur les frontières poreuses délimitant les corps.
Artiste visuelle Andréanne Martel
Chorégraphe et interprète Frédérique Rodier
Habilleur sonore Simon Chioini
Conceptrice d’éclairage Leticia Hamaoui
Andréanne Martel est artiste visuelle au sein du collectif Bregma, fondé en 2017 avec la chorégraphe et interprète Frédérique Rodier. Sa pratique artistique personnelle porte sur les interrelations entre dispositifs et identités, soit sur la capacité des dispositifs à affecter les corps et à produire des subjectivités. Elle est actuellement candidate à la maîtrise en histoire de l’art à l’Université du Québec à Montréal et est titulaire d’un baccalauréat en arts visuels et médiatiques de la même université. Ses recherches à la maîtrise portent sur les liens entre cartographie, territoire et identités, pour lesquelles elle a obtenu les bourses Joseph-Armand-Bombardier (CRSH) et Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ).
Frédérique Rodier est une artiste du mouvement dont le travail est partagé entre les métiers de créatrice et d’interprète. Elle réalise des collaborations interdisciplinaires en s’alliant à plusieurs groupes de recherche réunissant des artistes de différents milieux. En 2017, elle crée le collectif Bregma avec l’artiste visuelle Andréanne Martel. La rencontre entre leurs pratiques individuelles a permis une exploration singulière sur les relations entretenues entre sujets et objets et sur les frontières poreuses délimitant les corps et l’espace. Elles présentent à plusieurs reprises des performances dans le cadre du festival SOIR, du festival Art Souterrain et en autoproduction à la galerie Laroche/Joncas située au Belgo. Frédérique Rodier est diplômée en interprétation de l’École de danse contemporaine de Montréal en 2014 et cumule depuis diverses formations. Elle travaille présentement en tant qu’interprète pour la compagnie Andrea Peña & Artists de Andrea Peña et pour la compagnie Social Growl de Riley Sims.
Simon Chioini aborde la musique à travers des études en percussions classiques et l’étrange musique électronique des années 1990 et 2000. Il expérimente de son côté avant d’entreprendre des études en composition électroacoustique au Conservatoire de musique de Montréal. Là, il s’intéresse tour à tour à une musique électronique dense, puis à un minimalisme inspiré du quotidien. En performance, Chioini se promène entre les salles intimes de Montréal et d’ailleurs. Parfois, sa musique se rend dans les festivals (Mutek, Akousma, Sight & Sound) et dans les galeries. En tant que collaborateur, il aborde les mondes de la danse, de la vidéo et du multimédia.
Passionnée de danse et de théâtre depuis son jeune âge, Leticia Hamaoui est diplômée de l’École de théâtre professionnel du Collège Lionel-Groulx en Théâtre – Production, Gestion et techniques de scène. Depuis sa sortie en 2013, elle s’implique au sein de multiples projets artistiques, principalement en tant que conceptrice d’éclairage. En 2016, elle met en scène et éclaire sa propre création, Douce, sélectionnée par le ZH Festival. Elle signe les éclairages du Festival du Jamais Lu depuis 2017, en plus de collaborer avec de nombreux metteurs en scène et chorégraphes, dont Fabien Cloutier, Philippe Boutin, Patrice Dubois, Soleil Launière, Sophie Cadieux, Alexandra Landé et Gabrielle Bertrand-Lehouillier. Elle prend part de plus en plus souvent à des projets jeune public, entre autres avec Le Clou, le Théâtre I.N.K., Projet MÛ, Libre course et L’Arrière Scène.
Structures affectives résulte d’une collaboration entre les artistes Frédérique Rodier et Andréanne Martel, leur démarche collective reposant sur les complexités de la collaboration et de la perméabilité des disciplines. Les deux artistes considèrent le travail collectif comme un espace de jeu «où tout de la vie leur est ouvert», refusant l’attribution de statuts fixes au sein du collectif.
En résidence à l’École de danse contemporaine de Montréal en 2019 et 2021, elles conjuguent leurs pratiques respectives pour laisser émerger des réflexions communes sur la matérialité et l’immatérialité des choses, des corps et de l’espace. L’artiste Simon Chioini se joint à leur processus de création en y conjuguant une ambiance sonore, à l’esthétique singulière.