Sensorialités

Le Wilder

23. 24. 25 MARS | 19H30

26 MARS | 16H

FB

Josiane Fortin

Aisthesis

C’est avant tout une composition sur la sensation. Respirant de concert, parfois les yeux fermés, les deux danseurs font corps commun mais ne partagent ni contact physique ni contact visuel. Dans l’espace feutré de la boîte noire où se réverbèrent le silence, les sons de guitare et les compositions électroniques organiques, notre faculté de ressentir leurs mouvements est amplifiée. Nous nous émancipons de toute rationalité pour nous abandonner à la sensation pure. À l’origine de cette recherche philosophique et chorégraphique, il y a les écrits du théoricien français de la danse Michel Bernard et son concept de « kinesphère fictive », aura poétique et énergétique entourant les danseurs. La chorégraphie nous invite à entrer dans un mode de réception sensible et intime que le philosophe qualifie de « chiasmatique ». C’est une danse à écouter, à sentir, à imaginer, à effleurer, et à respirer…

30 minutes

Chorégraphe Josiane Fortin

Interprètes Antoine Turmine, Myriam Tremblay-Quévillon

Conseillère artistique et répétitrice Emmanuelle Bourassa-Beaudoin

Conception des éclairages Benoit Larivière

 

Aisthesis a bénéficié du Programme d’aide aux artistes en danse du Département de danse de l’Université du Québec à Montréal.

Josiane Fortin est diplômée du baccalauréat en danse à l’UQAM, profil création, depuis 2010, où elle a reçu la bourse William Douglas. À la fin de son baccalauréat, elle a présenté sa création Les voix de l’ombre à l’Agora de la danse. Récemment, ses chorégraphies ont été vues à Passerelle 840, à Fleur d’Asphalte, à la Galerie Légend’Art, au Gesù, au Festival FRINGE et à Quartiers Danses. En 2016, elle a complété un mémoire-création à la maîtrise en danse à l’UQAM, où elle a reçu les bourses Pierre-Lapointe (2013) et Personnalité Facultaire en arts (2015). Sa pratique créative sonde le chiasme, la sensorialité et l’imaginaire. Elle s’inspire de la « théorie fictionnaire de la sensation » de Michel Bernard. Josiane pratique le Mouvement Authentique et le Body Weather / Body Landscape (météorologie du corps). Récemment, elle travaille en histoire de la danse à titre d’auxiliaire d’enseignement, d’assistante de recherche (UQAM) et de chargée de projet (Bibliothèque de la danse Vincent-Warren). Elle entreprend actuellement un Doctorat en Études et pratiques des arts dans le champ de l’histoire de la danse.

Myriam Tremblay-Quévillon a commencé au Cégep de Montmorency en 2004, où elle a fait son DEC en danse. Elle a poursuivi sa formation en danse à l’UQÀM et obtenu son Baccalauréat : volet Interprétation en 2010. Elle a dansé pour quelques chorégraphes depuis la fin de ses études dont Manon Oligny et ses Blanche-Neiges. Elle travaille en tant qu’interprète pour Josiane Fortin depuis 2010. De plus, elle est entraîneuse privée dans un centre de conditionnement physique et instructrice de Pilates et ce, depuis plusieurs années.

Issu de la danse traditionnelle québécoise, Antoine Turmine est également titulaire, depuis 2014, d’un baccalauréat en danse contemporaine de l’UQAM où il poursuit une maîtrise afin de situer et (re)questionner sa lecture du son et du corps. Antoine est visible à travers les activités de la BIGICO, de la compagnie Zogma, du Quantum Collective en plus de participer à plusieurs créations indépendantes en danse contemporaine.

Suite à une formation en Cecchetti, en Limon et en technique release, Emmanuelle Bourassa Beaudoin a interprété le travail de plusieurs chorégraphes, dont : Alan Good, Massimo Agostinelli, Sonia Delwaide et Harold Rhéaume. Elle s’est ensuite jointe à la compagnie Dave St-Pierre, avec laquelle elle a interprété La Pornographie des Âmes et Un peu de tendresse, bordel de merde. Elle a collaboré en tant que répétitrice pour de nombreux projets et a participé à la création de la pièce Dévorer le ciel, de Danièle Desnoyers. Emmanuelle enseigne aussi les cours de la jeune troupe au programme récréatif de l’EDCMTL, le ballet au programme récréatif de l’ESBQ, ainsi que le yoga et l’entraînement Spinal.

La chorégraphie Aisthesis est inspirée de la « théorie fictionnaire de la sensation » du philosophe français Michel Bernard et de trois concepts qui en sont issus, soit : le chiasme, la sensation et l’imaginaire. Deux interprètes, Myriam Tremblay-Quévillon et Antoine Turmine, ainsi qu’une conseillère artistique, Emmanuelle Bourassa-Beaudoin, ont accompagné la chorégraphe Josiane Fortin dans un processus de création qui fait écho à ses recherches à la maîtrise en danse à l’UQAM. Ensemble, ils ont cherché à mettre de l’avant un travail des sensations, au sein duquel l’intériorité, le ressenti et ce qui fait naître le mouvement prennent une place plus importante que la forme. Dans Aisthesis, les danseurs se côtoient dans un échange sensible, comme deux solitudes, deux intériorités qui partagent un même espace-temps, mais sans jamais se regarder directement ou toucher l’autre danseur. Une écoute sensorielle, d’un autre ordre que la vue ou la communication narrative, s’établit entre eux. Les danseurs cherchent à déborder de leurs frontières corporelles en explorant une corporéité ouverte, perméable et illimitée, qui n’est ni formelle, ni sexuée, ni stéréotypée. La « kinesphère fictive », autrement dit l’aura poétique qui enveloppe les interprètes, s’étire avec une certaine malléabilité, avec ductilité. Réciproquement, la chorégraphie Aisthesis invite le spectateur à entrer dans un mode de réception sensible, intime et chiasmatique, par le biais d’une danse à écouter, à sentir, à imaginer dans la pénombre, à effleurer, à respirer…

Anne-Flore de Rochambeau

Viscosité

Après avoir exploré les notions de Fluides et de corps gazeux avec O2, Anne-Flore pose cette fois son attention sur le pouvoir allégorique de la viscosité. Dans ce dernier volet d’un triptyque chorégraphique consacré à la dynamique des fluides, cinq corps en mouvements embrassent cet état particulier d’écoulement liquide. À la manière de fines particules, prises dans le flux et le reflux de cette substance aqueuse, les interprètes expérimentent sa densité et sa porosité. Il en émerge une architecture mouvante à la fois organique et intuitive où le collant, l’élastique et le gluant laissent doucement place au charnel du corps. C’est une danse qui questionne de manière métaphorique notre attachement à certaines idéologies, notre enracinement dans l’environnement, notre accoutumance aux objets, notre dépendance à l’autre.

30 minutes

Chorégraphe Anne-Flore de Rochambeau

Danseurs Marijoe Foucher, Keven Lee, Gabriel Painchaud, Marine Rixhon, Liane Thériault

Conseillère artistique Caroline Laurin-Beaucage

Directrice des répétitions Corinne Crane-Desmarais

Éclairagiste et scénographe Hugo Dalphond

Compositeur Hani Debbache

 

José Navas est fier de parrainer Anne-Flore de Rochambeau.

 

Soutien à la création Ce projet a bénéficié du programme d’accompagnement du concours Parcours Scène de la Maison de la culture Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension ainsi que d’un accompagnement ponctuel du MAI (Montréal, arts interculturels)

Résidences José Navas/Compagnie Flak, Studio 303, Maison de la culture Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension

Suite à une formation académique à Paris, New York et Montréal (UQAM, Bacc Danse 2012), Anne-Flore de Rochambeau développe sa pratique en tant qu’interprète et chorégraphe. En 2013, elle entame l’élaboration d’un triptyque inspiré de la dynamique des fluides. En 2014, le premier volet, Fluides est présenté aux festivals Auteurs de troubles (France) et Zone Homa (Montréal) tandis que le deuxième, O2, fait sa première au festival Quartiers Danses (Montréal). En parallèle, elle développe Entrelacs en collaboration avec la chorégraphe Liliane Moussa. Une création in situ, ludique et immersive programmée à l’Espace Cercle Carré ainsi qu’au festival Quartiers Danses à l’automne 2015. Développant un rapport sensoriel avec le spectateur, Anne-Flore structure l’espace d’une esthétique épurée où les corps incarnent un langage organique et intuitif. Alors qu’elle explore la nature sociale de l’individu, l’organisation dynamique des corps dans l’espace caractérise ses compositions chorégraphiques et reflète les mécanismes inconscients qui caractérisent nos interactions.

Après avoir fait une maîtrise en mathématiques à l’UQAM, Gabriel Painchaud a entreprit des études en danse classique et contemporaine à Ballet Divertimento. Durant ces années, Gabriel a travaillé avec des chorégraphes dont les styles sont très variés, notamment Edgar Zendejas, Dave St-Pierre, Sonya Stefan, Rayco Cano Cortez et plusieurs autres. Après avoir terminé cette formation, il a tout de suite eu la chance d’être apprenti avec la compagnie Virtuo Danse de Ghislaine Doté. Il a aussi dansé dans des projets tout aussi diversifiés que la pièce de théâtre Equus mise en scène par Domi Reiter Soffer, Casse-Noisette de Ballet-Ouest et 1, 2, 3 les pieds dans l’eau avec la compagnie Fleuve Espace Danse. On l’a aussi vu dans A Melancholic Journal chorégraphié par David Pressault et présenté par ID danse, ainsi que dans Salon double de Sonya Stefan présenté à l’Agora de la danse à l’automne 2013.

Marijoe Foucher est diplômée du Baccalauréat en danse contemporaine de l’Université du Québec à Montréal. Au cours de sa formation, elle a pu plonger dans divers univers chorégraphique comme ceux de Manon et Sylvain Émard. De plus, elle a participé à plusieurs projets artistique de jeunes chorégraphes de la relèves dans le cadre des festivals Fringe (2012), Vue sur la Relève (2013). Elle se joint également au travail in situ d’Écoute pour Voir du chorégraphe Emmanuel Jouthe. Marijoe s’engage vivement a travers cet art afin de communiquer une force, une énergie, une vision poussé par l’imagination et l’instinct.

D’origine belge, Marine Rixhon intègre le Jeune Ballet de Liège à l’âge de 16 ans et danse pour divers opéras de l’Opéra Royal de Wallonie tels que Orphée aux enfers, Mefistofele et Nabucco (Belgique). Elle découvre ensuite la danse contemporaine en poursuivant sa formation au Centre James Carles (2007, Toulouse, France). Dans le cadre du Baccalauréat en danse contemporaine de l’UQAM (2010-2014), elle travaille avec divers chorégraphes , tels que Manon Oligny (Le cirque, pas celui du soleil, 2011), Sarah Dell’Ava (Dans les poids, jaillir, 2012) et Les Sœurs Schmutt (Ressac Memories, 2011). Depuis la fin de son baccalauréat, Marine poursuit sa collaboration avec ces dernières notamment pour Schmuttland: pour une utopie durable ainsi que pour Le Cabaret sous les Arbres. En 2014, Marine a entre autres participé à Alt-Shift co-crée par Anne-Flore de Rochambeau et Lilianne Moussa, …Fin de Maude Lapointe, et Dynamiques des fluides d’Anne-Flore de Rochambeau.

Keven Lee a commencé sa carrière de danseur dans la troupe de danse de l’Université de Montréal dirigé par Erin Flynn. Il a ensuite poursuivi une formation en danse contemporaine à l’Université Concordia et à l’école de Ballet Divertimento. À la suite de sa formation, Keven a travaillé avec la compagnie ID Danse sur la création de David Pressault, A Melancholic Journal. Il travaille également avec Sébastien Provencher depuis quelques années sur différentes créations dont Serait-il impossible de vivre debout présentée dans le cadre du Festival Quartiers Danses (Montréal, 2013). Parallèlement à son travail en danse, il poursuit sa maîtrise de recherche en réadaptation sur l’utilisation de la danse avec les enfants autistes. Keven s’est joint à la compagnie de danse Sursaut en 2013 pour la production de La cigale et la fourmi.

Après un baccalauréat à l’Université de Montréal en étude cinématographique (2008), Liane Thériault complète un baccalauréat en danse contemporaine à l’Université du Québec à Montréal (2012). L’étude de ces deux discipline artistique a développé son intérêt dans la création de divers moyens de connecter la danse avec d’autres formes d’art. Dans sa création Some Are Born to Endless Night (2012) elle entremêle les bandes sonores de trois films cultes aux mouvements des corps dans l’espace et à la lumière afin de faire ressurgir une mémoire cinématographique.

Active depuis une quinzaine d’années sur la scène montréalaise, Caroline Laurin-Beaucage est tour à tour chorégraphe et interprète. Tout en travaillant avec des chorégraphes tels que Ginette Laurin (O Vertigo), Paul-André Fortier et Deborah Dunn, elle amorce sa recherche chorégraphique personnelle en 2001 avec la création de plusieurs solos. Par la suite, en collaboration avec l’artiste sonore Martin Messier, elle crée Hit and Fall présentée au Festival TransAmériques 2011 et en France aux festivals Via et Artdanthé, suivie de SOAK (2012), présentée à Montréal, en France et en Hongrie. En 2014, elle entame une trilogie avec la pièce Entailles diffusée par Tangente à Montréal, suivie de Charcuterie, coproduction entre LORGANISME et Montréal Danse présentée dans le cadre de la programmation du OFFTA 2014 (Montréal). Matière blanche, la troisième et dernière partie de cette trilogie était présentée en octobre 2015 à l’Agora de la danse (Montréal). Caroline Laurin-Beaucage est membre artiste et fondatrice de LORGANISME, regroupement montréalais d’artistes en danse contemporaine. Elle est fait également partie du comité artistique, qui pour les trois prochaines années, participera à la mise sur pied et au développement du Centre de Création O Vertigo (CCOV).

Diplômé de l’École de danse contemporaine de Montréal en 2009, Corinne Crane-Desmarais a commencé sa carrière en tant que danseur en participant à de nombreux projets avec de jeunes chorégraphes. Peu de temps après, elle a travaillé avec Mélanie Demers, Lynda Gaudreau ainsi que Marie Béland et elle a rencontré Caroline Dusseault avec qui elle collabore toujours. Alors que Corinne continue son cheminement en tant que danseuse, elle commence à enseigner à l’École de danse contemporaine de Montréal en 2011. Depuis 2013, elle développé également un intérêt pour la direction de répétition et commence à travailler à ce titre pour des artistes de diverses pratiques, y compris pour le cinéma ou des chorégraphie pour des groupes de musique. Corinne continue de poursuivre sa carrière dans les trois rôles et fait actuellement partie du programme de formateur en danse AEC, elle aussi à un programme de mentorat financé Conseil des arts du Canada, qu’elle a initié et développé avec Sophie Michaud.

Hugo Dalphond travaille avec l’espace et la lumière en théâtre, en danse, en photographie et en installation. Il explore les dynamiques et mécanismes d’influence qu’exerce la plasticité scénique sur le corps des spectateurs. Il termine présentement une maitrise en théâtre à l’UQAM en s’interrogeant sur comment s’articule la dramaturgie spatiale dans une installation performative. Il est également co-directeur artistique de Mille chevaux-vapeur, une structure axée sur la création multidisciplinaire qui lui permet d’explorer les possibilités esthétiques de l’espace et du corps.

Hani Debbache entre dans le monde de la musique alors qu’il complète son Baccalauréat en Génie à l’école Polytechnique de Montréal. Il est alors surtout attiré par les synthétiseurs du passé. La logique de cet instrument, lorsque maitrisée permet un degré de liberté créative incomparable. Aujourd’hui, son travail combine des sons synthétiques et acoustiques, et son style est inspiré par des artistes électro tel Hecq, Amon Tobin et Apparat.

Troisième volet du triptyque chorégraphique “Dynamique des fluides”, Viscosité dévoile cinq corps connectés à l’image de fines particules répondant aux qualités d’écoulement et d’élasticité des fluides visqueux. Le triptyque se concentre sur les liens impalpables qui nous relient et qui définissent nos interactions. Dans les volets précédents : Fluides et O2, j’explore la façon dont l’individu se laisse porter, manipuler ou au contraire s’affranchit des mouvements de masse qui l’entourent. Pour Viscosité, je m’intéresse particulièrement aux attachements que l’individu entretient temps d’un point de vue matériel (objet, lieu), humain (relations familiale, amoureuses, professionnelles,…) que idéologique (ambitions, culture, traditions,…). Les corps se déplacent tels une seule entité et explorent les textures tenaces, charnues, élastiques et gluantes qu’évoque la viscosité. Les corps incarnent une fluidité naturelle et tracent sur le sol l’empreinte de leurs parcours. Au rythme d’impulsions instinctives, une mécanique limpide se dessine et nous immerge dans les eaux profondes de notre intérieur.

Meryem Alaoui

Sand Body

À mi-chemin entre la performance et la danse, Sand Body est une pièce chorégraphique aux airs d’installation méditative. Le dispositif est simple : une bâche de plastique bleue, sur laquelle se trouve dix sceaux remplis de sable. Dans ce solo à l’esthétique épurée, la chorégraphe-interprète interagit avec les objets et se concentre sur sa tâche, méticuleusement et lentement. C’est une danse sensorielle où peau et matière se rencontrent. L’artiste, qui a hésité entre vie monastique et artistique, interroge ainsi le rythme effréné de nos vies, et également la question du corps-objet. Dans sa déambulation, elle nous invite à ralentir la cadence, à nous concentrer sur des micros-détails et sur des sons ambiants. Progressivement, nous entrons avec elle dans un état contemplatif et prenons enfin le temps d’affiner nos sens. Le temps est en suspension. Savourons le moment présent.

35 minutes

Création et performance Meryem Alaoui

Enregistrement sonore et regard extérieur Christopher Willes

Texte Meryem Alaoui et Christopher Willes

Lumières Hugo Dalphond

Originaire de Rabat, au Maroc, Meryem Alaoui est danseuse-chorégraphe installée à Toronto. Elle utilise le corps, en mouvement et par la voix, comme matière première dans son travail d’interprétation et de création chorégraphique. Elle danse notamment pour Amanda Acorn, Peggy Baker, Antony Hamilton et Karen Kaeja, et participe comme improvisatrice à des performances mêlant voix et mouvement. Ses oeuvres chorégraphiques, y compris Sand Body, ont été diffusées à Hamilton, Montréal et Toronto, et ont reçu le soutien de Hub14 et de Dancemakers Centre for Creation, à travers des résidences de création, et le soutien financier du Conseil des arts de l’Ontario et du Toronto Arts Council. Elle étudie actuellement le Body-Mind Centering® en Europe et aux États-Unis avec une aide financière du Conseil des arts de l’Ontario. Elle détient un Bacc. ès Arts de l’Université McGill (Montréal) et est diplômée de l’École de Toronto Dance Theatre.

Christopher Willes est un artiste pluridisciplinaire qui partage son temps entre Toronto et Montréal. Ses oeuvres, situées entre la musique, la performance et les arts plastiques, utilisent une grande variété de supports et s’expriment sous diverses formes, y compris sous forme de performances, oeuvres de concert, expositions, interventions in situ et l’écriture. Sa pratique s’intéresse essentiellement à l’écoute et à sa fonction performative aux plans affectif, sensoriel et matériel. La vie sociale du son – sa capacité à marquer l’espace entre nous, et en même temps de simuler ou pré-produire des réalités qui n’existent pas encore – est une idée que l’on retrouve constamment dans son travail. Ses projets les plus récents ont été diffusés au Musée des beaux-arts de l’Ontario, au Intersite Visual Arts Festival, à Summerworks et au Cluster Festival, entre autres. Dernièrement, il collabore avec Adam Kinner pour la création de Listening Choir, avec Small Wooden Shoe dans Antigone Dead People et Ame Henderson dans Rehearsal/Performance. Depuis dix ans, il participe activement à titre de concepteur sonore, performeur et dramaturge dans les milieux de la chorégraphie et du théâtre expérimental. Il s’intéresse particulièrement aux actes de critique institutionnelle dans le cadre des pratiques en performance, aux formes non conventionnelles du regard chez le spectateur et à l’affect de l’intempestif et de l’irrésolu. De 2011 à 2015, il collabore régulièrement avec Dancemakers à Toronto. Il travaille aussi fréquemment avec plusieurs compagnies et artistes, notamment Public Recordings, Small Wooden Shoe, Meryem Alaoui, Evan Webber, Jordan Tannahill, Julia Male, Ellen Furey, Adam Kinner et Noémie Solomon. Il a fait des études en musique (University of Toronto) et dramaturgie (Dancemakers) et détient un MFA de Milton Avery Graduate School of the Arts de Bard College (NY, É.-U.). Il reçoit en 2016 une bourse Chalmers de recherche artistique.

Le projet de Sand Body trouve son origine dans des questionnements relatifs à la relation du corps aux objets. De quelle manière un objet devient-il objet-performant ? Est-ce que le corps immobile induit différentes façons de voir, de tracer une frontière entre les objets et le vivant ou au contraire de troubler cette frontière. Est-ce que la lenteur, la qualité d’un mouvement lent peut nous apporter une certaine sagesse, un optimisme futuriste ? Quelle belle vibration le corps dans sa lenteur peut-il insuffler ? Dans Sand Body, une voix désincarnée donne des instructions. Qui est dirigé ? Qui dirige ? Qu’est-ce que cette voix implique en terme d’agencement et qu’offre-t-elle à celui qui l’écoute ? Sand Body a été performé dans un studio de danse, sur la scène d’un théâtre, dans une galerie multimédia, ou encore dans le couloir d’un théâtre. Je suis curieuse de voir de quelle manière le public va réagir cette fois-ci et de voir comment les différents contextes de présentation façonnent la performance. Quel est l’écho d’un espace silencieux ?