Programme double

Samantha Sutherland + Charo Foo Tai Wei

ÉDIFICE WILDER | Espace Vert

 

3 mai 2025 - 19h

4 mai 2025 - 16h

5, 6 mai 2025 - 19h

 

Discussion avec les artistes le 5 mai

1re œuvre

Samantha Sutherland (Toronto)

slip away

Peu de gens parlent couramment le ktunaxa. slip away, un solo de danse contemporaine créé et interprété par Samantha Sutherland, explore les sentiments de deuil et d’espoir qui émergent face à la disparition de cette langue. Cette pièce est une affaire de famille. Son frère a composé la musique pour guitare électrique. Sa mère a brodé le costume. Et des enregistrements de conversations avec sa grand-mère forment la trame de fond. Qu’arrive-t-il quand les gens sont poussés par la peur? Comment faire naître l’espoir? slip away présente les efforts actuels pour protéger le ktunaxa et envisage un futur où cette langue prospère.

15 minutes
Portrait de Samantha Sutherland, photo d'Aidan Tooth
Samantha Sutherland
Chorégraphie, interprétation et voix
Jeffrey Sutherland
Composition musicale
Emerson Kafarowski
Conception d'éclairage
Cindy Sutherland
Costumes
Sophie Pierre
Voix
Olivia C. Davies
Mentorat

Samantha Sutherland est une artiste de danse contemporaine, chorégraphe et enseignante basée à Tkaronto. Son ascendance est ktunaxa et écossaise. Elle a grandi sur les territoires Salish de la côte et est diplômée du programme d’études supérieures Arts Umbrella en 2018. Samantha chorégraphie des œuvres de danse depuis 2021 et a eu le plaisir de participer à des festivals sur l’Île de la Tortue. Elle a notamment participé au Matriarchs Uprising Festival, organisé par O.Dela Arts, avec des présentations à Vancouver et au Centre national des Arts, à Sharing the Stage avec le Ballet national du Canada, à Night Shift, organisé par Fall for Dance North, à Dance Made in Canada et à Weesageechak Begins to Dance. Récemment, Samantha a créé sa première pièce de groupe, naⱡa, au festival Citadel Spring Mix à Toronto. Elle a joué dans des œuvres des chorégraphes autochtones Alejandro Ronceria et Jera Wolfe. Elle est actuellement professeure invitée au Centre for Indigenous Theatre et associée artistique à O.Dela Arts.

Jeff Sutherland (nom ktunaxa kawisqa kiǂq̓aǂǂi, Standing Elk) est un musicien autochtone basé à Vancouver et membre fondateur de Flint & Smoke, un groupe de rock ‘n’ roll. Lui et sa sœur Samantha aiment collaborer en combinant leurs talents artistiques et leurs moyens d’expression. Le blues est la véritable passion musicale de Jeff. Les rythmes du R&B lui rappellent les chansons de pow-wow avec lesquelles il a grandi. En dehors de la musique, Jeff est banquier commercial associé à la Banque TD, au sein du Centre d’excellence des services bancaires aux entreprises autochtones. Il est également un artiste Lego amateur et un passionné de sciences et des lettres.

Emerson Kafarowski (elle/iel) est une conceptrice d’éclairage et artiste multidisciplinaire basée à Tkaronto. Diplômée du programme de conception et de production de la School of Performance de l’Université métropolitaine de Toronto, iel a travaillé sur des projets et des spectacles de danse, de théâtre, d’opéra et de musique. Dévouée à l’apprentissage tout au long de sa vie, Emerson s’intéresse particulièrement aux projets qui explorent la complexité des expériences humaines et mettent en lumière les voix du passé et du présent. En plus de la conception d’éclairage, Emerson est une programmeuse expérimentée sur la console d’éclairage ETC et une directrice technique ainsi qu’une gestionnaire de production en tournée, ayant voyagé à travers le Canada, les États-Unis et l’Europe. Elle a eu le plaisir de collaborer avec de nombreux artistes et compagnies inspirantes, notamment BoucharDanse, Citadel + Compagnie, Fall For Dance North, MOCA Toronto, Naishi Wang, Soulpepper Theatre Company, Toronto Dance Theatre et Venusfest.

slip away est un solo que j’ai créé pour partager ce que j’ai ressenti durant mon voyage d’apprentissage de la langue ktunaxa. Ce fut une expérience merveilleuse, mais aussi très effrayante et difficile. Il y a très peu de personnes qui parlent couramment le ktunaxa, et beaucoup sont des aînés. Lorsque nous perdons un aîné, nous perdons également une connaissance traditionnelle de notre langue et de notre culture.

Apprendre le ktunaxa ressemble parfois à une course contre la montre. J’ai le sentiment qu’il est urgent d’apprendre la langue plus vite qu’elle ne disparaît, tout cela dans le but de maintenir le ktunaxa en vie.

2de œuvre

Charo Foo Tai Wei

Yearning

En tant qu’immigrée asiatique ayant vécu le sexisme, le racisme et la violence domestique, Charo Foo Tai Wei doit constamment faire face à différents enjeux sociétaux. Elle excelle dans l’art de prétendre que cela glisse sur elle comme de l’eau sur le dos d’un canard. En même temps, elle rêve d’un endroit où elle se sentirait ancrée, chez elle. Yearning magnifie les batailles intérieures de Charo tandis qu’elle creuse son chemin vers la lumière telle une plante. Ce solo de danse contemporaine invite également les spectateur·rices à examiner leurs propres blessures intérieures qui ont besoin de guérison.

35 minutes
Portrait de Charo Foo Tai Wei
Charo Foo Tai Wei
Chorégraphie et interprétation
Portrait de David Blouin, photo de Julian Mommert
David Blouin
Conception sonore et éclairage
Portrait de Julie Pichette
Julie Pichette
Costumes et regard extérieur
Portrait de Dulcinée Langfelder
Dulcinée Langfelder
Mentorat

Résidences MAI (Montréal, arts interculturels), Studio La Lola de la compagnie La Otra Orilla, Centre culturel de Pierrefonds, Studio Somance

Formée en danse classique chinoise, Charo Foo Tai Wei a étudié la danse contemporaine à L’École de danse de Québec. De 2007 à 2013, elle joue, danse et chorégraphie dans la production Le Dragon Bleu (Ex Machina) de Robert Lepage. En 2015, elle découvre le butô avec Natsu Nakajima, Yukio Waguri, Atsushi Takenouchi et Yumiko Yoshioka. Fascinée par l’exploration des traumatismes par des mouvements organiques, sa recherche entrelace la danse classique chinoise et le butô pour développer son propre langage chorégraphique. Son œuvre Jin Gu Bang (The Golden Stick Ritual) a été sélectionnée au CanAsian Dance Festival 2019 et a été coprésentée par Tangente et le Festival Accès Asie. Ces dernières années, elle a collaboré avec Jérôme Bel, Sarah Dell’Ava, Stephanie Fromentin, Brice Noeser, Amrita Choudhury et Liliane St-Arnaud. Depuis peu, elle fait ses premières apparitions au Stratford Festival en tant qu’interprète et comédienne dans Salesman in China et Wendy and Peter Pan.

David Blouin est concepteur sonore et ingénieur du son. Sa pratique pourrait être qualifiée de sculpture d’environnement sonore. Le son live est la première matière de son travail mais sans négliger l’utilisation d’autres sources préenregistrées (enregistrements de terrain ou de musique), sans parler de l’importance de la manière créative d’utiliser la sonorisation et la spatialisation. Il a collaboré et fait des tournées à travers le monde avec Dimitris Papaioannou, la compagnie Fritz Bigi/Paoletti et d’autres. Il s’est également diversifié vers d’autres spécialités créatives et techniques telles que la conception d’accessoires spéciaux pour la scène et les plateaux de tournage.

Julie Pichette est une artiste multidisciplinaire œuvrant dans le domaine de la danse, des arts visuels et des costumes scénographiques. Diplômée de L’École de danse de Québec, elle a terminé une maîtrise d’arts visuels en création en 2011. Son travail s’oriente vers la création chorégraphique solo à partir des costumes et de paysages qu’elle conçoit et fabrique. Elle perfectionne ses techniques de danse japonaise butô auprès de maîtres depuis 1995 et en bharata natyam à Chennai depuis 2003 (Shobana Bhalchandra) et à Montréal avec Sattvika Danse depuis 2008. Enseignante et créatrice à Entr’actes depuis plus de 25 ans, chorégraphe et interprète, elle participe à divers événements artistiques, souvent teintés de butô (Québec, France, Italie, Allemagne, Inde).

New Yorkaise de naissance, Dulcinée Langfelder a étudié la danse avec Paul Sanasardo, le théâtre avec Eugenio Barba et Yoshi Oida, et le mime avec Étienne Decroux. Elle a appris l’animation en fabriquant des folioscopes et elle a appris à chanter dans les rues de Paris. Elle adopte Montréal en 1978, où elle devient une pionnière de l’art interdisciplinaire. L’art qui fait du bien, la force intérieure, l’humour piquant et une intelligence sensible constituent la signature de sa carrière. À son actif, on peut compter une vingtaine de chorégraphies pour le théâtre, la comédie musicale, la télévision et le cinéma. Elle a fondé sa compagnie en 1985, créant des spectacles qui ont été applaudis autour du monde. Ses œuvres, traduites et interprétées en plusieurs langues, ont gagné des prix ainsi que les cœurs des publics de toutes nationalités.

Mes recherches sur le travail corporel sont inspirées par le tableau Jardin des délices de Hieronymus Bosch. Toutefois, mon travail artistique est soutenu spirituellement par les enseignements de Kazuo Ohno.

Mon processus de création est grandement alimenté par le système racinaire des arbres. Leurs sinuosités offrent de nombreuses possibilités d’expérimenter différentes textures sensorielles. Ces résonances viennent interpeller tous les sens du corps. Au fur et à mesure du travail exploratoire, différents tableaux sont apparus et ont été placés dans un ordre pour la pièce. Malgré les différentes couches d’émotions découvertes au cours du processus de création, il demeure souhaitable que la création demeure brute, ce qui permet de respecter le traumatisme (choc, douleur, amertume) auquel je m’accroche chaque jour.

Chaque fois qu’une résistance apparaît, c’est une lutte difficile, mais des moyens ont été trouvés afin d’utiliser la sonorité pour surmonter et continuer à trouver l’équilibre entre les mouvements intuitifs, organiques et chorégraphiés.

En coprésentation avec