Nécessités intérieures
Sovann Rochon-Prom Tep
Si ça se sait
Le partage empathique avec le public est au coeur de ce solo. Vous découvrez un espace intime, dénudé de conventions théâtrales : pas de conception d’éclairage, pas de scénographie, pas de dramaturgie ou même de chorégraphie ! Portant dans son historique la culture du breaking et de la danse contemporaine, l’interprète puise dans son existence afin d’alimenter sa réaction au moment présent. Pour lui, le contexte de performance crée une amplification du processus de prise de décision et de l’expérience du temps. Il prend avantage du contexte abstrait qu’offre la performance pour tester et redéfinir sa manière de communiquer.
Performeur et créateur Sovann Prom Tep
Sovann Prom Tep, alias Promo, baigne dans le milieu du hip hop depuis son enfance. Il se joint au groupe Sweet Technique, avec lequel il participe à de nombreuses compétitions et se perfectionne au fil des années. Il cumule à ce jour plus d’une trentaine de victoires et il est régulièrement invité à participer à des compétitions autour du monde, parfois à titre de participant, parfois à titre de juge. Passionné par la maîtrise du corps, il entreprend une formation à l’École de danse contemporaine de Montréal, dont il sortira diplômé en 2015. Depuis sa sortie, il travaille avec Animals Of Distinction, Castel Blast et le Groupe RUBBERBANDance. Il présente une première pièce chorégraphique au Festival 100lux en 2017. Désireux de poursuivre sa recherche artistique, Sovann raffine son approche de la danse à travers différents ateliers qu’il enseigne.
Sovann-Rochon Prom Tep œuvre avec le partage empathique comme centre d’intérêt et matière première. Il oriente sa recherche personnelle vers une habitation du temps à titre d’observateur. Sa pratique se concrétise par une étude minutieuse du processus de prise de décision. Il tient à ce que son art soit un espace pour pratiquer à être l’humain qu’il valorise et que le perfectionnement de sa pratique artistique lui demande un engagement au quotidien.
Les heures de résidence en studio allouées à Si ça se sait ont été utilisées pour créer des rencontres entre artistes de différents âges, communautés et pratiques afin d’échanger sur leurs intérêts et leurs recherches personnelles. Les artistes étaient principalement issus des communautés hip-hop et de la danse institutionnalisée, mais il y a aussi eu des acteurs et des musiciens. Ces rencontres furent des périodes sans objectifs prédéfinis, où la seule directive était de prendre le temps et l’espace donné pour évoluer à partir de cet échange. Afin de ne pas influencer la recherche personnelle des invités, il était important de ne soutirer aucune production de documentation ou de matériel artistique de ces rencontres.
Sovann s’intéresse à décortiquer les raisons essentielles qui le mènent à poursuivre sa pratique artistique et le partage de celle-ci. Il observe la manière dont les différentes communautés artistiques qui l’entourent, leurs cultures et leurs systèmes, affectent sa conception du rôle d’artiste. Les rencontres lui donnèrent une opportunité d’avoir accès aux besoins personnels de plusieurs artistes hors d’un contexte de production.
Liste des artistes invités : Alexandra « Spicey » Landé, Ellen Furey, Nindy Banks, Peter Trosztmer, Lucy M. May, « Bambino », Jaleesa « Tealeaf » Coligny, Victor « Vicious » Sono, Geneviève Robitaille, Brian Mendez, Brontë Poiré-Prest, Lara Oundjian, Victoria Mackenzie, Jean Bui, Koliane Rochon Prom Tep, Ja « Jigsaw » Britton Johnson, Louise Michelle Jackson, Laury Huard, Thomas Sauvé, Nubian Néné.
Cai Glover
Being Heard Hearing
Véritable célébration de la différence, ce solo incarne une réponse poétique à la normalisation. À l’origine de cette esthétique, il y a « l’essence du malentendant » qui caractérise la manière toute particulière dont Cai, le chorégraphe-interprète, s’exprime à travers le mouvement et la musique. Libre de ne pas suivre la trame sonore et libéré de l’emprise de sa formation en ballet classique, sa danse déborde d’une énergie indocile. Des souvenirs de la vie du danseur viennent soutenir ce récit abstrait : la perte de l’ouïe, l’apprivoisement d’un nouveau soi, la redécouverte de la communication… Vous y redécouvrirez les formidables facultés d’adaptation de l’être humain.
Interprète et chorégraphe Cai Glover
Répétitrice Eira Glover
Conceptrice des éclairages Emilie Beaulieu
Régisseuse Karine Gagnon
Cai Glover a devoué plus de 20 ans de sa vie à l’étude de la danse et des arts de la scène. Il ne se fatigue jamais de rechercher des façons d’affecter le public à travers cette forme d’art et de faire appel aux expériences émotionnelles variées et innombrables de l’être humain. Parmi les nombreuses collaborations de sa carrière qui l’ont emmené à Vancouver, Atlanta, Kelowna, New York, Birmingham, Londres, Paris, Montréal, et en Thaïlande, Cai a travaillé avec Henry Daniel, Paras Tarezakis, Josh Beamish, Judith Garay, Vanessa Goodman, Simone Orlando, Lauri Stallings, Gioconda Barbuto, Edgar Zendejas, et Morgane Le Tiec. Cai a passé les 6 dernières années à danser avec Cas Public sous la direction d’Hélène Blackburn.
Je vais commencer à envisager le vocabulaire dansé dans le contexte du conflit personnel qui l’entoure. Je trouverai ici l’expression abstraite qui me permettra d’exprimer ma façon d’entendre. Ici, la vie deviendra la danse, délimitant son propre espace plutôt que de souscrire à une forme établie subsistant avec les normes ; pas de morale de moeurs. Ici, la danse crée son propre espace comme une façon parmi tant d’autres d’entendre et d’être. Ne pas vivre comme chacun vit, mais vivre différemment ; dangereusement !