2 courtes vidéodanses

Elie-Anne Ross + Circul’R Bérénice Dupuis & David Phiphak

EN LIGNE

10 MARS AU 10 AVRIL 2023

TARIF SPÉCIAL: 10$

Tangente a reçu l’appui du Conseil des arts et des lettres du Québec et du Conseil des arts du Canada pour réaliser un projet d’œuvres numériques avec des artistes en début de carrière. Nous avons choisi de collaborer avec notre partenaire 100Lux, qui fait découvrir à nos publics deux artistes de danses de rue lors de leur événement annuel Les Soirées 100Lux, qui a lieu entre nos murs.

Ce sont donc les artistes Elie-Anne Ross et Bérénice Dupuis & David Phiphak (Compagnie Circul’R) qui ont plongé tête première dans cette aventure. Les chorégraphes devaient créer une vidéodanse de dix minutes, une œuvre qui s’inspire des idées qui seront développées dans celle présentée en salle en mars 2023. Tout un défi pour les artistes en pleine création, qui ont dû composer avec les contraintes de l’univers du tournage: déplacement de la caméra, impact de la lumière sur les costumes, ajustement des mouvements pour la lentille, etc. Il et elles ont relevé le défi avec brio et la rencontre avec les coréalisateur·rices Do Phan Hoi et Vickie Grondin fut féconde. Nous sommes très heureux de vous présenter ces deux œuvres. Installez-vous confortablement et découvrez leurs univers.

Bon visionnement!

1re œuvre

Elie-Anne Ross

FLUX

Inspirée par le roman Mrs. Dalloway de Virginia Woolf, la chorégraphe-interprète Elie-Anne Ross applique la méthode du courant de conscience à sa pratique de popping. Cette technique d’écriture automatique lui permet de saisir son état mental et d’éviter les comportements autodestructeurs. Elle utilise les isolations comme technique de balayage du corps ainsi que le waving pour plonger dans un état méditatif, ralentir les vagues de conscience et se réapproprier son corps. L’animation multiplie les juxtapositions improbables, recréant le mode chaotique et surréel de l’imaginaire.

10 minutes

Coréalisation Vickie Grondin et Do Phan Hoi

Codirection artistique Vickie Grondin, Guillaume Plourde et Elie-Anne Ross

Vidéo, direction photo, colorisation et montage Do Phan Hoi

Première assistante caméra Pénélope Caissy-Bérubé

Opérateur de caméra Francis Robert

Machiniste caméra Giordano D’Alonzo

Création, chorégraphie et interprétation Elie-Anne Ross

Conseils artistiques Helen Simard

Conception des costumes et des accessoires scénographiques Guillaume Plourde

Confection des costumes Jade Simard

Arrangements floraux Bonsoir Fleurs

Maquillage Léonie Lévesque-Robert

Composition musicale et mixage sonore Shash’U

Figuration Emile Benazera, Handy Yacinthe, Jaleesa Coligny, Mary-Lee Brunet, Maude Leclair, Kamille Turcot

Direction de production Julie Deschênes

Photographie de plateau Melika Dez

La vidéo est une production de Tangente en collaboration avec 100Lux.

Femme de front dans la culture de danses de rue montréalaise, Elie-Anne Ross a été initiée au popping en 2006, un style de danse funk né de la culture afro-américaine qui se distingue par des contractions et des isolements musculaires ainsi que des mouvements illusoires. Après cinq ans de formation avec les pionniers du popping à Montréal, tels que Fon DeVueno-Powell, Hitmaster Fish et Handy Yacinthe, elle devient autodidacte et participe à plusieurs battles ici et à l’international. Elle se positionne comme l’une des rares femmes au Canada qui se spécialise dans cette forme de danse. En 2017, elle devient membre du crew Symbiotic Monsters. Elle a travaillé pour le Cirque du Soleil et le Cirque Eloize et se produit dans différents festivals à Montréal, dont le festival JOAT, qu’elle codirige maintenant auprès d’Handy Yacinthe. Elle a été interprète pour plusieurs chorégraphes, dont Axelle Munezero, Saxon Fraser, Alexandra Landé, Emmanuelle Lephan et Martin Messier. Les performances et les battles l’ont amenée à voyager en Europe, au Maroc, en Arabie Saoudite et aux États-Unis. En 2017, elle termine son baccalauréat en danse à l’UQAM et devient interprète pour la compagnie Ebnflōh, dont elle fait toujours partie aujourd’hui. Nous pouvons la retrouver comme enseignante dans plusieurs établissements à Montréal. Elle continue de se réaliser à travers de nouveaux projets et prépare actuellement son premier solo intitulé FLUX. Son objectif est d’agrandir sa vision artistique en touchant à d’autres types d’art, dont le théâtre et le cinéma, ainsi qu’en continuant de collaborer avec la communauté d’ici et d’ailleurs.

2de œuvre

Circul’R Bérénice Dupuis & David Phiphak

Kafka disco

Quelle balance entre notre besoin des autres et notre quête de liberté? Quatre interprètes ouvrent les cadres poétiques du breakdance, y intégrant douceur, fluidité et travail de partenaires. Les relations d’entraide qui se dessinent de prime abord se transforment en une organisation aliénante. Dans une métamorphose kafkaïenne, la force motrice du groupe passe de la symbiose au panier de crabes à l’engrenage, d’où émerge une nouvelle entité régnant sur ses parties tel un régent sévère, rappelant un monstre marin qui emporte les individus pour accomplir son destin: le Léviathan.

10 minutes

Coréalisation Vickie Grondin et Do Phan Hoi

Direction artistique Vickie Grondin

Vidéo, caméra, direction photo, colorisation et montage Do Phan Hoi

Cocréation de la chorégraphie et interprétation Bérénice «B-Nice» Dupuis et David «Laos» Phiphak/Compagnie Circul’R

Scénarisation Bérénice Dupuis

Assistance à la chorégraphie Joe Danny Aurélien

Interprétation Joe Danny Aurélien, Charles Gao

Direction des répétitions et regard extérieur Geneviève Gagné, Helen Simard, Victoria Mackenzie, Sovann Rochon-Prom Tep

Conception et régie des éclairages pour la salle de spectacle Espace Vert Tiffanie Boffa

Conception des costumes et des accessoires scénographiques Cassandre Brillant

Composition musicale et mixage sonore Samuel «Sungprod» Nadai

Figuration Ana Apostolova, Japp Bang, Sarah Buono-Fredette, Jennifer Casimir, Eloïse Caza, Rupert Common, Krystina Dejean, Emilie Demers, Angella Doré, Romain Gailhaguet, Xavier Harbour, Regis Leray, Angélique Laroque, Jonas Napoleon, Duc Nguyen Huu, Vanessa Ocama, Sebastien Patterson, Pascale Rabaraona, Karim Riahi, Ariana Rodrigez Pereira, Richard Savann, Guy-Emmanuel Septier, Nadine Sylvestre, Romeo Viltard

Direction de production Julie Deschênes

Photographie de plateau Vickie Grondin

Le court-métrage est une production de Tangente en collaboration avec SIT Scènes Interactives technologiques et 100Lux.

Ce court-métrage a été produit avec le soutien technologique et l’assistance technique de SIT Scènes Interactives Technologiques.

Tournage réalisé dans le Boisé de Carignan, sur l’île Sainte-Hélène et dans la salle de spectacle Espace Vert de l’ÉDIFICE WILDER – Espace danse.

Née à Ottawa d’un père québécois et d’une mère française, la chorégraphe, danseuse et interprète Bérénice «B-Nice» Dupuis se définit dans l’addition des langages, des pratiques et des frontières. Formée en théâtre, en scénarisation et titulaire d’une maîtrise de philosophie de La Sorbonne, elle enseigne la philosophie tout en poursuivant la pratique du breakdance, pratique amorcée en 2003 à Montréal, se hissant au sein de l’équipe nationale de breakdance du Canada. Pour pouvoir explorer librement les qualités dramaturgiques de la danse urbaine, elle cofonde Circul’R avec David «Laos» Phiphak en 2013, compagnie qui s’illustre sur la scène internationale avant de se relocaliser à Montréal en 2018. Leurs créations se sont illustrées dans le milieu de la danse urbaine et contemporaine dans plusieurs pays: Festivals Kalypso (France), Suresnes Cité Danse (France), Jonk ! (Suède), Echo Echo (Irlande), Street Perspektif (Allemagne), Désolé Maman (France), Centro Coregrafico de la Gomera (Espagne), etc. Bérénice crée individuellement des solos présentés notamment en France, à TPAM au Japon et à Tangente en 2020. Bérénice est depuis 2018 assistante administrative en gestion locative.

David «Laos» Phiphak, membre du groupe montréalais Fresh Format, débute la danse en 1993 en France avec les pionniers du groupe Aktuel Force. Champion de la Coupe du monde de breakdance en 2001, il a travaillé durant dix ans comme interprète pour le chorégraphe contemporain Régis Obadia ainsi que pour de nombreuses compagnies, dont Choréam, Ykanji, Compagnie Par Terre, La Rualité, Black Blanc Beur et Kham, mais aussi comme regard extérieur (La Rualité Bintou Dembélé) et enseignant (Juste Debout School, Micadanses, Fédération Française de Danse, entre autres) en plus d’être invité dans plusieurs pays pour donner des stages. Parallèlement à sa carrière de danseur, il obtient un B.A. en sociologie, qui nourrit sa réflexion. En 2013, il fonde avec Bérénice Dupuis la compagnie Circul’R, relocalisée à Montréal en 2018. À Montréal, David Phiphak s’est illustré avec une création à B-Side en 2019 et à Accès Asie 2020 (spectacle en ligne). David est depuis 2018 chargé d’entretien d’immeubles.

Joe Danny Aurélien cultive sa passion pour la compréhension du corps et du mouvement au travers une longue pratique du breakdance entamée en 1996 à Montréal. Membre fondateur du groupe de bboys RedMask/IllMask, Joe Danny a gagné d’illustres compétitions de breakdance (dont War is War en 2003, 2004 et 2005), a participé à la compétition King of the Ring en 2005 et en 2006, comptant parmi les 32 meilleurs bboys de l’Amérique du Nord. Il a lui-même produit l’événement annuel Who’s Hungry? durant plusieurs années ainsi que The Choice is Yours. Désirant partager son langage sur scène, il collabore à titre d’interprète avec RUBBERBANDance de 2002 à 2011, mais aussi avec Nadine Thouin, Jean Léger, Helen Simard, Solid State, Emily Honegger et Geneviève Gagné, Simon Ampleman, Mourad Mouaraki (Destins Croisés), Parts+Labour_Danse, Ford Mckeown Larose, et d’autres. Sa longue expérience l’a mené à développer une solide technique de mouvements au sol qu’il a eu l’occasion de partager lors d’un solo au festival 100Lux et dans de nombreux stages et médiations entourant les spectacles auxquels il a pris part. Joe Danny est aussi actif sous le nom de DJ Indigo. Il collabore aussi avec Lucas «LazyLegz» Patuelli, qu’il accompagne dans ses tournées et médiations. Joe Danny travaille également pour Postes Canada.

Originaire d’Ontario, Charles «Mercenary» Gao a débuté le breakdance alors qu’il complétait son baccalauréat en commerce à Queen’s University. Dévoué, il a initié la première compétition annuelle à Kingston avant de partir sillonner le monde à la rencontre de mentors et de remporter plusieurs compétitions, notamment en Inde, en Finlande et au Japon, représentant un style bien canadien. Récipiendaire de plusieurs prix et subventions soutenant son développement artistique et ses actions communautaires, il a notamment été sélectionné par le Conseil des arts de l’Ontario pour élaborer des missions artistiques éducatives en 2013 et 2014. Artiste pluridisciplinaire s’étant formé tant en danse qu’en mime et en théâtre à l’Université Concordia, il est reconnu comme étant un véritable pilier pour la communauté des BBoys/BGirls canadiens, étant l’instigateur de BBoy North, une chaîne YouTube archivant méticuleusement de nombreuses entrevues et battles canadiens. Consultant en marketing numérique, il collabore aussi avec la plateforme éducative BBoy Dojo.

Tiffanie Boffa est une conceptrice d’éclairage et directrice technique possédant une solide formation en danse, en théâtre et en scénographie. Formée à l’Université de Nice et à l’Université Concordia, elle compte parmi ses collaborateurs Katya Montaignac, Georges Stamos, Jon Lachlan-Stewart, Cédric Delorme-Bouchard, Paul Chambers, Hana Sybille Müller, Brice Noeser, pour ne nommer que ceux-là. Elle est aussi technicienne à l’UQAM et collabore ponctuellement avec le CCOV et d’autres institutions.

Samuel Nadai est un ingénieur du son directeur de projet chez Landr depuis 2014. Formé depuis son plus jeune âge à la musique au Conservatoire de Montpellier et diplômé de Musitechnic, il a une connaissance approfondie de la danse urbaine puisqu’il a travaillé comme interprète danseur pour les plus grands, dont le Cirque Eloize, Ampleman Dance et Destins Croisés pour ne nommer que ceux-ci. Il poursuit aussi ses productions personnelles sous le pseudonyme de Sungprod et compose pour plusieurs productions de Tentacle Tribe et d’autres compagnies de danse internationales.

Le projet chorégraphique nommé Kafka disco est un quatuor qui réunit les figures du breakdance Jo Danny «Dingo» Aurélien, David «Laos» Phiphak, Bérénice «B-nice» Dupuis et Charles «Mercenary» Gao pour explorer une prémisse: et si le collectif se métamorphosait en un monstre à plusieurs pattes? Un genre de Léviathan? C’est donc un quatuor qui parcourt plusieurs formations de plus en plus oppressantes: il met en scène notamment une boule de corps indistincts qui roulent ensemble. Cette boule, tantôt totem, tantôt mille-pattes, se nourrit des individus à leur insu pour exister, manipulant ses différentes parties et veillant à ne pas les frustrer, leur donnant ainsi une illusion de liberté et de choix pour ne pas se faire attaquer de l’intérieur. Cette boule absurde passe aussi par l’image de l’agrégat, du panier de crabes, de défis ridicules. Nous utilisons les techniques de breakdance, une danse compétitive, pour danser non seulement au sol mais aussi les uns sur les autres. Nous développons un travail de partenaires s’inspirant surtout des systèmes d’improvisations qui laissent transparaître tantôt l’entraide physique, tantôt les frictions inhérentes à une forme de boule de corps peu confortable. Quand la boule devient machine, rendant la complémentarité entre les individus efficace, mécanisant parfaitement son organisation par «une ruse de la raison», chacun ne se sent plus qu’un rouage déshumanisé. Avec des parcours académiques en philosophie et en sociologie, la danse est pour nous un terrain servant à réfléchir à l’individualisme, à l’aliénation post-moderne et à la perte de repères qui caractérisent la marche de la civilisation vers plus de rationalité, d’efficacité et d’organisation. Cette boule de corps qui devient elle-même un individu représente bien le paradoxe entre le besoin des autres et l’individu moderne déboussolé mais croyant se suffire à lui-même. Nous avons, après tout, tant besoin des autres?

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