Corps entravé, corps dansant
ATTENTION: NOUVELLES DATES ET PROGRAMME MIS À JOUR
2 MAI | 9H À 16H30
3 MAI | 13H30 À 21H
4 MAI | 13H À 22H
CONTRIBUTION SUGGÉRÉE: 10$, 20$, 50$
ENFANTS DE 16 ANS ET MOINS: GRATUIT
Conversations et performances autour de la danse autochtone d’aujourd’hui au Québec
Un évènement en partenariat avec Ondinnok.
La danse occupait une place centrale et privilégiée dans la culture et l’art des peuples autochtones d’ici. C’était un art de cohésion sociale qui présidait aux grands rassemblements, aux cérémonies, aux célébrations. Il apportait force, pouvoir et joie à ses membres. Partout en Amérique, la répression et la colonisation se sont acharnées en premier lieu sur le corps autochtone. Les dommages ont été immenses. Le miracle est que des pratiques, des gestes, des rythmes aient survécu. Les artistes, survivants et survivantes, expriment leur colère, leur tristesse ainsi que leur espoir et libèrent une énergie qui réconcilie le corps avec lui-même. Et c’est ce corps qui recommence aujourd’hui au Québec à s’exprimer, à se montrer, sans entraves, de toutes les façons à travers les danseurs et danseuses autochtones d’ici et d’ailleurs.
Appuyés sur la tradition ou sur des techniques classiques, intégrant des éléments théâtraux ou des codes archaïques, les artistes autochtones de la danse d’aujourd’hui participent à l’élan créateur qui propulse les artistes des premières nations sur les scènes du pays. Une autre histoire doit être racontée. Un autre récit qui doit faire place en tout premier lieu à ce corps longtemps opprimé, nié, entravé. Retrouver le corps ancestral, cette mémoire atavique toujours présente dans les corps d’aujourd’hui. Pour les chorégraphes et les danseur.euse.s autochtones, leur art est lieu d’expression et d’affirmation identitaire. Au delà de l’académisme, ils nous proposent, malgré les difficultés, un chemin de joie, du plaisir de danser.
Durant ces trois jours nous parlerons de la danse autochtone aujourd’hui au Québec, de ses manifestations diverses, de sa démarche originale et de ce qu’elle apporte à la scène contemporaine. Nous voulons en parler, mais aussi en voir et l’expérimenter. Spectacles, ateliers, discussions, performances s’articuleront autour de la rencontre, de la découverte d’univers particuliers.
Nous vous invitons à vous joindre à nous pour cette grande rencontre.
Skennen : kowa. Bienvenue à tous.
Catherine Joncas, commissaire de l’événement
MERCREDI 2 mai 2018
9h00 à 10h00 | Ouverture traditionnelle
Avec Amelia Tekwatonti McGregor, une aînée Kanien’kehaka
Nous voulons attester de la présence et de l’antériorité des peuples iroquoïens ici à Tio’tia :ke en invitant Otsitsakenra, une aînée de la communauté Kanien’kehaka (mohawk) de Kahnawake, à ouvrir notre événement. Les premiers pas dansés seront ceux d’une danse traditionnelle Kanien’kehaka. Ces danses de célébration et de rassemblement des semeurs de maïs font vibrer cette terre depuis longtemps. Il est temps de les honorer et de les reconnaître à leur juste valeur. Vous êtes invité.e.s à rejoindre Amelia Tekwatonti McGregor et entrer dans une danse sociale Kanien’kehaka, une de celles que l’on danse encore aujourd’hui dans les fêtes de la maison longue.
10h00 à 12h00 | 1er cercle de discussion
Le corps pour activer la mémoire ancestrale et décoloniser le territoire de la grande tortue
Performance
- Leticia Vera, chorégraphe et interprète mexica nahua
- Moe Clark, artiste multidisciplinaire de la Nation Métis
Participant.e.s
- Carlos Rivera, artiste nahua en danse et théâtre
- Marly Fontaine, artiste multidisciplinaire innue
- Charles Koroneho, chorégraphe et interprète Maori
Modératrice
- Moe Clark, artiste multidisciplinaire de la Nation Métis
Tomson Highway dans le prologue à son anthologie From Oral to Written : A Celebration of Indigenous Litterature in Canada, 1980-2010 parle de la mémoire ancestrale et de son importance pour les artistes autochtones aujourd’hui. La culture, la langue, la façon de vivre, toutes choses qui ont façonné l’identité autochtone, ont été souvent interdites ou perdues par les déracinements successifs des générations. Les individus, les artistes autochtones ont été éloignés de la terre, la grande enseignante, celle d’où est issue les premières histoires, les premiers contes. Exilés en ville ou dans des communautés privées de tout, comment créer pour rendre compte, pour témoigner de leur monde, de leur histoire? La mémoire ancestrale travaille pour eux. Le désir tenace, la résistance culturelle et l’amour porté par les artistes à leurs ancêtres peut réveiller en eux des souvenirs, des gestes, des images, des attitudes, des mots, conservés précieusement par cette mémoire, inscrite dans un ADN fondamental.
Nous voulons apprendre des invité.e.s si ce concept de mémoire ancestrale leur est familier, s’ils ont senti cette mémoire travailler pour eux, s’ils sont capables de lui faire confiance et de poursuivre une recherche artistique en s’y appuyant. Est-ce qu’ils peuvent nous conter des histoires de mémoire ancestrale à l’œuvre dans leur pratique ? Est-ce qu’il y a des déclencheurs de mémoire, des techniques qu’ils emploient pour susciter cette mémoire? Est-ce qu’ils ont des protocoles, des démarches particulières à faire pour y accéder? Est-ce que certains lieux sont plus propices que d’autres à cette recherche? Est-ce que cette mémoire peut suppléer au manque et à l’absence de repères directs? Cette mémoire est aussi porteuse de souffrances et de blessures. Comment se libérer des entraves du passé. Le corps étant le réservoir de la mémoire, la danse est la forme d’art la plus proche de la source. Comment peut-elle contribuer à transformer et à créer le corps entravé en un corps dansant?
12h00 à 13h00 | Dîner
Un service de traiteur est offert gratuitement sur place (Les Filles Fattoush – mets syriens)
13h00 à 14h30 | 2e cercle de discussion
Les traditions, les rythmes et les codes des Premiers peuples au cœur de la danse contemporaine
Performances
- Soleil Launière, artiste multidisciplinaire ilnue
- Nodin Wawatie, danseur anishnabe de style Pow Wow (grassdance) et urbain
Participant.e.s
- Zab Maboungou, artiste-chorégraphe et interprète, professeure de philosophie et fondatrice de la Compagnie Danse Nyata Nyata
- Ivanie Aubin-Malo, danseuse professionnelle dans les styles pow-wow et contemporain issue de la nation malécite et québécoise
- Charles Koroneho, chorégraphe et interprète Maori
Modératrice
- Catherine Joncas, commissaire de l’événement, fondatrice et mentor artistique, Ondinnok
Ce que nous appelons aujourd’hui « danse contemporaine » est issu de la « danse moderne », née au début du 20e siècle au sein du milieu artistique de la société dominante en réaction au formalisme et au rigorisme de la danse classique. Ce mouvement de la « danse moderne » portée par de grandes figures emblématiques telles Martha Graham, Isadora Duncan, réclame une liberté pour le corps et un affranchissement des codes esthétiques anciens. Elle ouvre la porte à d’autres artistes tels Merce Cunningham qui poussent plus loin la démarche et aboutissent à la « danse contemporaine » et ses multiples déclinaisons jusqu’à la « non-danse ».
Ce qui caractérise cette forme d’art, c’est la revendication d’une totale liberté artistique, la recherche formelle et l’innovation. Le corps s’exprime sans censure. La nudité, les gestes provocants, la transgression des tabous participe de cette recherche de liberté. L’espace de représentation prend place dans différents lieux publics, environnementaux ou privés. Les chorégraphes contemporain.e.s intègrent souvent d’autres formes d’arts à leur spectacle comme le théâtre, l’architecture, la vidéo, la littérature, la peinture, les arts plastiques ou le cirque.
Nos invité.e.s vont ouvrir la conversation sur ce que le mouvement de la « danse contemporaine » doit à la danse des premiers peuples du monde entier. Ce qu’inconsciemment ou consciemment, les créateur.rice.s ont puisé de leurs traditions, de leur façon de danser et de voir la danse et les danseur.euse.s dans leur société. Cette liberté, ce sens du sacré, cette permission entière accordée à l’artiste autochtone, au clown sacré, à la transe chamanique, ce pouvoir de transformation ultime vient de civilisations pour qui l’esprit passait avant la matière. Qu’est-ce que cette prise de conscience apporte aux créateur.rice.s et aux danseur.euse.s autochtones ? Nous nous interrogerons sur la revendication des gestes et des savoirs et sur les liens qui unissent les danseur.euse.s de toute provenance dans ces temps de réappropriation et d’affirmation culturelle.
15h00 à 16h30 | 3e cercle de discussion
Danser pour guérir. Danser pour exister et célébrer. La danse est liberté pour les danseurs autochtones qui s’expriment aujourd’hui par une multiplicité de formes et de styles.
Performances
- Louis Sioui Durand, bboy d’origine wendate
- Prairie Fire Jiggers, groupe de gigue
Participant.e.s
- Jaime Morse, gigueuse, artiste visuelle et éducatrice de la nation Métis et crie
- Gary McFarland, danseur traditionnel cri
- Aïcha Bastien-N’diaye, chorégraphe et interprète en danse contemporaine, d’origine wendate et guinéenne
Modératrice
- Moe Clark, artiste multidisciplinaire de la Nation Métis
Les territoires de onze nations autochtones se retrouvent dans les limites du Québec. Des nations de cultures, de langues, de façons de vivre différentes. Culture des chasseurs et pêcheurs : les peuples Atikamekw, Eeyou (Cris), Innus, Anishinabeg et Naskapi ; culture des peuples côtiers, les Mi’kmaq ; culture des gens du maïs, les Kanien’kehaka (Mohawk) et les Wendat (Hurons). Inuit du grand nord. W8banaki (Abénakis) et Wolastoqiyik (Malécites), les peuples de l’aube. Les langues coloniales, le français ou l’anglais, ont été imposées à ces nations suivant le moment du contact, rendant la communication plus ardue. Le partage des savoirs en danse, s’est cependant poursuivi. Aujourd’hui, des artisans autochtones de la danse, d’ici et d’ailleurs, y pratiquent leur art. Cet art est souvent né d’emprunts, d’échanges, contrecarrant la vision d’une danse autochtone figée dans le temps.
Dans cette troisième conversation, nous voulons parler avec nos invité.es de la fonction de la danse au sein de la société autochtone et du rôle qu’elle y joue comme facteur de reconstruction culturelle et sociale. Du rôle qu’elle joue aussi dans les trajectoires personnelles de réparation des artistes. Des choix et de l’adoption de formes appartenant à d’autres cultures. Nous parlerons du mélange et de l’intégration de codes traditionnels et contemporains par les jeunes danseurs et danseuses. Nous nous interrogerons sur la place de la danse aujourd’hui dans les communautés autochtones et sur le type de danse à y pratiquer.
JEUDI 3 MAI 2018
13h30 à 17h00 | Atelier chorégraphique
Offert par Daina Ashbee, chorégraphe métis
La chorégraphe Daina Ashbee nous propose d’expérimenter sa démarche artistique, à travers la densité et la complexité de la structure corporelle. Elle explorera la relation entre le chorégraphe et l’interprète, en les introduisant à son processus de « sculpture ». Elle réveillera notre subconscient à travers le corps et nous fera redécouvrir notre relation avec l’environnement, la terre et nos ancêtres.
17h00 à 19h00 | Souper
Un service de traiteur sera offert gratuitement sur place (Mets aux saveurs syriennes)
19h30 à 20h00 | Oieron:ta – Hindered Body/Dancing Spirit
Chorégraphe et interprète | Barbara Kaneratonni Diabo
Interprète | Cheryl McDonald, artiste Kanien’kehá:ka de Kanesatake
La chorégraphe et danseuse, Barbara Kaneratonni Diabo, originaire de la nation Kanien’kehá:ka de Kahnawake, nous présente une création basée sur ses relations avec notre mère terre, avec son peuple et sa famille. Une exploration des multiples forces qui ont entravé et restreint le corps, l’esprit et la culture au fil des dernières décennies. Une affirmation puissante de résistance et de joie.
« Nous ferons toujours face à des forces en opposition, mais moi je choisis de danser librement. » –Barbara Kaneratonni Diabo
20h00 à 21h00 | Panel de discussion
Participantes
- Barbara Kaneratonni Diabo, chorégraphe et danseuse Kanien’kehá:ka
- Daina Ashbee, chorégraphe métis
- Margie Gillis, chorégraphe et danseuse contemporaine
Modératrice
- Catherine Joncas, commissaire de l’événement, fondatrice et mentor artistique
Une conversation avec la chorégraphe et interprète Margie Gillis, sur les œuvres, les parcours et les démarches artistiques des danseuses et chorégraphes Barbara Kaneratonni Diabo et Daina Ashbee. Nous nous interrogerons sur la lecture du travail des chorégraphes autochtones et sur le regard à poser sur ces performances dans une perspective de décolonisation. Nous parlerons avec Margie Gillis de son appréciation des codes autochtones et de sa relation au territoire partagé avec les artistes des premières nations.
VENDREDI 4 MAI 2018
13h00 à 16h30 | Ateliers de danse de style Pow Wow
Offerts par Gary McFarland et Ivanie Aubin-Malo
Introduction aux danses de pow-wow, transmission des savoirs, des techniques et des parcours des danseurs, suivie d’une mise en pratique pour les participants.
17h00 à 19h00 | Souper
Un service de traiteur sera offert sur place (Mets aux saveurs du terroir des Premières nations)
19h00 à 22h00 | Aux rythmes de la Terre
Maître de cérémonie
- Yves Sioui Durand, artiste de théâtre, fondateur et mentor artistique, Ondinnok
Musiciens
- RedTail Spirit Singers, tambour Pow Wow
- Eli Miller-Maboungou, percussionniste
- DJ Dingo
Inspirée de la structure des Pow Wow, cette soirée réunira diverses communautés de danseurs d’ici et d’ailleurs. Une invitation à danser sous les rythmes du tambour Pow Wow de RedTail Spirit Singers, des djembés africains et des mix du DJ.
Commissaire Catherine Joncas
Artistes Daina Ashbee, Ivanie Aubin-Malo, Aïcha Bastien-N’Diaye, Moe Clark, Barbara Kaneratonni Diabo, DJ Dingo, Louis Sioui Durand, Marly Fontaine, Margie Gillis, Charles Koroneho, Soleil Launière, Zab Maboungou, Cheryl McDonald, Gary McFarland, Eli Miller-Maboungou, Jaime Morse, Prairie Fire Jiggers, RedTail Spirit Singers, Carlos Rivera, Leticia Vera, Nodin Wawatie
Aîné Otsitsakenra
Daina Ashbee est une artiste, interprète et chorégraphe de Montréal, reconnue pour ses œuvres radicales, à la lisière de la danse et de la performance, qui abordent avec intelligence des sujets complexes ou tabous comme la sexualité féminine, l’identité métisse, et les changements climatiques. La création est pour elle une quête instinctive et quasi spirituelle, qui englobe sa relation avec son corps, ses ancêtres, l’univers et le cosmos tout entier. À seulement 26 ans, elle a déjà remporté deux prix pour ses œuvres chorégraphiques. Son travail a été présenté à Montréal à La Chapelle Scènes Contemporaines (2015, 2016) et au Montréal, arts interculturels (2014) ainsi que par la Global Alliance Against Female Genital Mutilation et le Musée d’ethnographie de Genève, en Suisse (2015). Elle participait à l’automne 2016 au Festival Oktoberdans à Bergen, en Norvège, ainsi qu’au Sacred: Homelands Festival à Londres. Artiste en résidence à l’Agora de la danse à Montréal jusqu’en 2020, elle se produira au cours de la prochaine année aux Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis, à Munich et à Potsdam en Allemagne, au Centre national des Arts à Ottawa, au Festival TransAmériques, au Biennale de Venise, entre autres. Daina a bénéficié de programmes de résidences et de mentorats à Circuit-Est centre chorégraphique, à Montréal, arts interculturels et au Studio 303 pour la création de sa pièce Unrelated. En 2016, elle présentait une création intitulée Pour en première mondiale à La Chapelle Scènes Contemporaines. En 2016, elle est doublement primée aux Prix de la danse de Montréal, remportant coup sur coup le Prix du CALQ pour la meilleure œuvre chorégraphique de la saison 2015-2016, décerné pour son installation chorégraphique When the ice melts, will we drink the water?, et le Prix Découverte de la danse, présenté par l’Agora de la danse et Tangente, pour Unrelated.
Diplômée de l’École de danse contemporaine de Montréal en 2014, Ivanie Aubin-Malo reçoit ensuite l’enseignement de la danse «Fancy Shawl» auprès de Curtis Joe Miller. En tant que Québécoise et Malécite, Ivanie danse en valorisant son identité autochtone, qui guide sa démarche singulière. Elle collabore avec plusieurs artistes talentueux tels que Marie Belzil de Moment Factory, Tanya Lukin Linklater, DJ KXO, Buffalo Hat Singers, Moe Clark et Barbara Diabo. En 2016 et 2017, elle chorégraphie et interprète dans deux pièces : Ktahkomiq produite par Ondinnok et Mito-Jogos de recusa par Marcos Nery présentée au festival du SESC au Brésil. Ivanie trouve son équilibre en transmettant sa passion pour la danse aux plus jeunes.
De la nation Huronne-Wendat, Aïcha Bastien-N’Diaye est initiée au mouvement par la danse traditionnelle de la Guinée tout en grandissant sur la réserve de Wendake. Créant instinctivement un mélange homogène entre deux fortes cultures, son engouement pour la physicalité et l’expressivité de la danse la guide rapidement vers la formation professionnelle de L’École de danse de Québec. Au cours de cette formation, Aïcha développe un intérêt pour la chorégraphie et pour la vulnérabilité de l’artiste sur scène. Créant des unions entre différents styles de danse, elle présente le traditionnel d’une façon rafraîchissante et contemporaine. Passionnée par l’écriture et la psychologie, interprète et membre du conseil administratif de la compagnie de danse WuXingWuShi/Mikaël Montminy, interprète pour la compagnie de danse percussive Bourask/Sylvie Mercier et performant sur la scène urbaine, elle fait partie de ceux qui souhaitent changer le monde et la vision de la danse de ce dernier. Enseignant différents styles à l’École de danse de Québec et pour NDIAYA Danse, l’enseignement est pour elle une façon de partager connaissances, énergie et ce besoin humain d’utiliser l’expression corporelle pour créer des liens. La danse est pour Aïcha un médium actuel de changements et d’innovations. Quoi de mieux que d’orchestrer une symphonie corporelle pour combattre l’ignorance ?
Slameuse engagée, Moe Clark est une métisse originaire de Calgary. Elle y a d’ailleurs débuté sa carrière artistique avec comme mentor Sheri-D Wilson. Sa présence lors du Calgary Spoken Word Festival en 2005 fut un point tournant pour elle puisque c’est alors qu’elle s’est produite pour la première fois. Elle intègre le chant au slam et utilise une loop pedal pour incorporer des structures vocales et sonores complexes. Depuis, Moe s’est produite sur de nombreuses scènes au Canada comme à l’international, notamment aux Jeux Olympiques de Londres en 2012. Moe est une artiste de grande sensibilité qui s’implique beaucoup au sein de la communauté autochtone de Montréal. Elle est d’ailleurs une activiste politique, sociale et culturelle, particulièrement au sein de la lutte pour rendre justice aux centaines de femmes autochtones assassinées et disparues au Canada.
Barbara Kaneratonni Diabo, chorégraphe et danseuse originaire de la Nation Mohawk de Kahnawake, en lever de rideau du programme double Zones déroutantes du spectacle Habiter de Katia-Marie Germain, et Closer than they appear de Karen Fennell et Nikki Forrest. Elle est originaire de la nation Mohawk de Kahnawake et vit aujourd’hui à Montréal. Danseuse professionnelle et chorégraphe depuis plus de 25 ans, elle se spécialise dans les danses autochtones traditionnelles et contemporaines, notamment l’art de la danse de cerceaux. D’ailleurs, c’est avec une grande fierté qu’elle partage régulièrement sa culture, par l’entremise de spectacles présentés un peu partout au Canada et à l’internationale. Elle enseigne également à des enfants et des adultes la danse et la musique, tout en leur proposant des contes et des ateliers interactifs. Son but est d’inspirer, d’encourager la fierté culturelle et d’élever les esprits par l’enseignement, la communication.
Marly Fontaine est une Innue de la communauté de Uashat Mak Mani-Utenam, fraîchement diplômée de l’UQAM en arts visuels et médiatiques. Sa démarche artistique s’appuie sur la pratique de la performance qui tente d’exprimer cette histoire blessée en privilégiant l’utilisation de son corps.
De renommée internationale, la chorégraphe et danseuse contemporaine Margie Gillis crée des œuvres originales depuis plus de quarante ans. En 1979, invitée à enseigner et à donner des conférences en Chine, Margie devient la première artiste occidentale à présenter la danse moderne après la Révolution culturelle. Deux ans plus tard, la Fondation Margie Gillis Dance est constituée avec la mission de présenter et soutenir son travail chorégraphique. Plus d’une centaine de créations constitue maintenant le répertoire de Margie qu’elle interprète en solo, en duo et en groupe. Ses œuvres voyagent en Asie, en Inde, en Europe et au Moyen-Orient, ainsi qu’en Amérique du Nord et du Sud. Parallèlement à son travail solo, Margie prend part à des projets initiés par ses pairs. Les Grands Ballets Canadiens, La Compagnie Paul Taylor Dance, Stella Adler Studio of Acting et la prestigieuse Juilliard School de New York l’invitent fréquemment à collaborer à différents projets. Rapidement, la chorégraphe se distingue par son approche créative singulière qu’elle nomme « Dancing from the Inside Out ». La transmission de cette méthode unique et innovatrice devient un volet important dans son parcours. Ainsi, plusieurs chorégraphes – interprètes professionnels et étudiants en danse – ont bénéficié et bénéficie encore de son enseignement sous différentes formes : classes de maître, ateliers, mentorats… Reconnue pour son engagement social, Margie Gillis donne également des conférences sur la danse et le rôle de l’art dans la société. Après avoir été porte-parole d’Oxfam, de Planned Parenthood et d’organisations dédiées à la lutte contre le sida, la chorégraphe défend depuis plusieurs années et avec ardeur, la cause environnementale.
Actrice, auteure et metteure en scène, formée au Conservatoire d’art dramatique de Québec, Catherine Joncas est l’une des membres fondatrices d’Ondinnok. De 1996 à 2016, elle en était aussi la directrice administrative et assurait par le fait même la faisabilité de toutes les activités de la compagnie théâtrale. Aujourd’hui, elle se consacre plus particulièrement à son rôle de mentor artistique. Elle est l’auteure de nombreuses pièces produites par Ondinnok, son oeuvre la plus intimiste étant Le Rendez-vous | Kiskimew. En 2006, elle signe la mise en scène de Contes d’un indien urbain, un travail qu’elle a le plaisir d’approfondir sur plus de trois ans. Par sa soif de découverte, par sa grande ouverture d’esprit et par son regard empreint d’une certaine candeur, elle apporte une dimension plus fantaisiste au parcours artistique d’Ondinnok.
Charles Koroneho travaille dans les domaines de la performance et de la culture. Il explore la collaboration culturelle et l’intersection entre la danse, le théâtre et le design. Ses projets sont présentés comme des performances, des ateliers et des recherches explorant la collision entre la cosmologie maorie, la société néo-zélandaise et les cultures mondiales. Koroneho est diplômé de l’École de danse de Nouvelle-Zélande et de l’École des beaux-arts d’Elam. Il partage sa vision de la danse et de la performance en proposant des cours de mouvement, d’improvisation et des ateliers créatifs pour les danseurs et les acteurs, artistes et soutient la communauté artistique en tant que directeur collaborateur, conseiller culturel et mentor.
Originaire de Mashteuiatsh au Lac-st-Jean, Soleil Launière est une artiste multidisciplinaire corps-voix basée à Montréal, avec un intérêt prononcé pour les chants du monde, le son, l’improvisation vocal, l’interprétation physique et le théâtre. Son expérience inclut plusieurs années de découvertes musicales et artistiques à travers différents pays et cultures, des études en conception sonore à l’institut Trebas, un DEC en chant, une certification de professeur de Yoga, ainsi que plusieurs expériences en art de la performance à travers festivals et évènements. Le tout tinté de son propre héritage autochtone.
Fondatrice de la réputée Zab Maboungou/Compagnie Danse Nyata Nyata, artiste-chorégraphe et interprète, professeure de philosophie et auteure, Zab Maboungou s’est distinguée sur tous les fronts de l’action artistique et culturelle. Elle est parvenue à traduire et à implanter grâce à ses œuvres et à son implication dans le développement artistique et culturel, une autre présence et un autre foyer pour l’imaginaire. Auteur de plusieurs articles sur la danse et du livre « Heya Danse! Historique, poétique et didactique de la danse africaine » (2005), sa réputation de conférencière et d’ « intellectuelle publique » en font une personnalité recherchée partout où se fait la rencontre entre les « les arts, les savoirs et les personnes », un credo pleinement assumé par la compagnie. Sa technique du mouvement, appelée lokéto, inédite, constitue aujourd’hui un modèle du genre.
Cheryl McDonald a récemment témoigné aux audiences qui ont eu lieu le 12 mars 2018 à Montréal pour l’enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées. Cette grand-mère mohawk de Kanesatake-Akwesasne a témoigné publiquement sur la disparition et la mort de sa soeur en 1988 à Akwesasne. Cheryl a parlé du traumatisme multi-générationnel subi tout au long de sa vie et de l’impact spirituel, émotionnel, physique et mental de la perte d’une sœur dans des circonstances violentes. Elle a écrit et parlé de son parcours de guérison qui est devenu une voix pour ceux qui pleurent en silence. Au cours des trois dernières années, Cheryl a commencé la danse traditionnelle en l’honneur de sa sœur et d’autres sœurs, familles et survivants du MMIWG. Après avoir commencé à danser dans un style et une robe iroquoiens traditionnels, Cheryl a participé à de nombreux rassemblements, cérémonies de guérison et a trouvé la paix, le pouvoir et la force pour parler de sa vérité personnelle et partager sa sagesse avec les autres. Plus que tout, Cheryl souhaite donner de l’espoir aux autres et être une voix douce pour aider et soutenir les autres vers l’autonomisation et le bien-être. « Pour les peuples autochtones, nous devons être le changement que nous voulons voir dans le monde. Pour se faire, nous devons nous pardonner et changer notre façon d’interagir avec les autres. La guérison est la clé. »
Gary McFarland est originaire des Premières Nations du Manitoba. Sa mère est une Swampy Cree de Grand Rapids et son père est un Métis de Duck Bay. Il est un homme dévoué à sa famille, un homme cérémoniel et un danseur de Pow Wow de la catégorie des hommes traditionnels. Il est survivant de la Rafle des années 60 qui travaille sur lui-même à travers la culture et les cérémonies depuis plus de 25 ans. Maintenant, il est engagé à aider les autres comme il a lui-même été aidé. La guérison qu’il a fait dans sa vie est celle qu’il peut aider les autres à faire. En tant que danseur homme traditionnel de Pow Wow, il croit qu’il est important de comprendre les pensées, les considérations, les actions et les enseignements derrière tout ce qu’on fait et la façon de le faire. Cela est une composante essentielle du mode de vie traditionnel, de la culture des Premières Nations. C’est une compréhension ancienne de l’importance de marcher dans les traces des ancêtres, de les honorer et d’être en pleine conscience des générations futures et des effets de nos pensées et de nos actions envers eux.
Jaime Morse est directrice et mère du groupe Prairie Fire du Lac La Biche, en Alberta. Elle a fait partie du groupe Jig on the Fly, puis elle a lancé le groupe Prairie Fire en enseignant à ses enfants comment interpréter les histoires des Métis à travers la danse. Actuellement, Jaime est la fondatrice de Indigenous Walks et travaille comme artiste et conservatrice. Elle occupe actuellement un poste à temps plein au Musée des beaux-arts du Canada à titre d’éducatrice – Programmes et activités de sensibilisation pour les Autochtones. En tant qu’artiste visuel, Jaime est connue pour ses motifs d’influence métis uniques et identifiables, son écaille de poisson, son écorce de bouleau et sa peinture.
Prairie Fire Jiggers est un groupe familial dynamique qui partage sa culture métisse à travers la narration et la danse par une présence sur scène à la fois amusante et captivante. Soyez prêt.e.s à taper dans vos mains et à tapoter vos pieds! Ces frères et soeurs ont appris la danse dès leur plus jeune âge avec leur mère Crie-Métis, Jaime Morse.
RedTail Spirit Singers est un groupe de tambour traditionnel powwow où les battements du tambour et les voix des chanteurs sont au cœur de la performance. Inspiré par des rêves et la nature, le groupe célèbre la vie avec ses chants et harmonies. Leur mission : chanter et démontrer qu’à partir de choix réfléchis, d’un effort soutenu et d’une attitude positive, les résultats seront probants.
Carlos Rivera est danseur, chorégraphe, professeur, directeur de répétition et acteur. Il est originaire du Mexique et de descendance mixtèque. Artiste associé avec Red Sky Performance, il est interprète et chorégraphe de nombreuses productions de la compagnie, dont Mistatim, créée en 2015, où il tient le rôle principal. Les tournées avec Red Sky le porteront à travers tout le Canada et aux quatre coins du monde, notamment en Chine, en Mongolie, en Australie, aux États-Unis, au Mexique, en Islande, en Suisse. Il participe également plusieurs fois en tant que danseur, professeur et chorégraphe au programme en danse autochtone du Banff Centre for the Arts and Creativity. Son oeuvre I’m not the Indian you have in mind est présentée dans le cadre de la série Next Steps en danse au Harbourfront Centre à Toronto en 2012. À l’automne 2016, il a été sélectionné pour le programme Artist in Residence Training Program à l’École nationale de théâtre de Montréal.
Chorégraphe et interprète Mexica Nahua originaire du Mexique, Leticia Vera se spécialise dans l’exploration de la dramaturgie corporelle et du mouvement en création chorégraphique et interprétation scénique contemporaine. Elle est titulaire d’un diplôme d’interprète en Danse Contemporaine de la Escuela Nacional de Danza Contemporaea INBA (Instituto Nacional de Bellas Artes) au Mexique. En 1992 elle commence son travail d’interprète, tandis qu’elle s’épanouit dans le domaine de la danse-théâtre. Installée au Canada depuis 2006, elle poursuit sa carrière en tant qu’artiste, interprète et chorégraphe. En 2009, elle a collaboré avec Gaétan Gingras/compagnie Manitowapan à Montréal et avec Sandra Laronde Red Sky et Neil Leremia Black – Grace (Toronto – Nouvelle-Zélande, 2010) au Banff Centre. Depuis 2010, elle travaille et collabore comme interprète et chorégraphe avec la compagnie de théâtre francophone-amérindienne Ondinnok : Rabinal Achi ; Un monde qui s’achève Lola ; les trois éditions du Printemps Autochtones d’art ; et en 2017 sa première mise en scène, El buen vestir-Tlakentli, pour nommer certaines réalisations. Elle collabore toujours avec d’autres artistes multidisciplinaires de la scène contemporaine autochtone et présentement elle travaille sur sa nouvelle création La Soif qui sera présentée en 2019 à Tangente.
Je m’appelle Nodin Wawatie. Je suis un Algonquin de Rapid Lake au Québec. J’ai commencé la danse par le breakdance à 17 ans. J’ai appris cette danse car je la trouvais impressionante et que je voulais moi-même impressionner les gens. Quand on m’a dit que je ne pourrais pas y arriver, cela m’a donné une nouvelle raison de danser : leur prouver qu’ils avaient tort. Un jour, pendant un powwow j’ai vu cet homme qui dansait avec tant d’enthousiasme qu’il m’a donné envie de devenir danseur powwow. Depuis, je danse toujours avec le même enthousiasme. J’adore danser et je ne m’arrêterai jamais, même quand je serai plus vieux ou plus gros. La danse est ma passion, ce n’est pas seulement un passe-temps, c’est mon mode de vie. Je danse sur ce chemin que la vie m’a offert.