Ce qui émerge après (4kg) – Remix + Les mioles – Remix + En attendant le pick-up
Sarah Bronsard & Nancy Gloutnez
Ce qui émerge après (4kg) - Remix + Les mioles - Remix + En attendant le pick-up
Deux chemins de vie croisés : des brouillons de mères-artistes perchés sur quatre pieds qui marquent le temps, le remplissent et l’écoutent. Textures, ornements et silence, en suspension.
Cette soirée propose la rencontre entre deux univers de corps sonores. Liées par ce moteur expressif, elles explorent à travers le rythme ce qui les soulève, les transporte et les laisse là, aux aguets, en attendant le pick-up.
Elles ont faim, elles savent en rire.
Comment remplir l’attente… quelle attente?
Chorégraphie et interprétation Sarah Bronsard & Nancy Gloutnez
Interprètes pour la pièce Les mioles — remix Mélody Clermont, Louis Gloutnez, Anne-Sophie Leblanc, Jonathan Rousseau
Concepteur d’éclairages Simon Deraspe
« En attendant le pick-up » tient à remercier chaleureusement la compagnie La Otra Orilla pour une résidence de création au studio Pleamar, ainsi que les maisons de la culture de Pointe-Aux-Trembles et Notre-Dame-de-Grâces pour l’accès à leurs studios.
Prenant racine dans une carrière de peintre, et plus largement par la suite en arts visuels et numériques, Sarah Bronsard trouve son terrain le plus fertile dans la danse. C’est à travers diverses collaborations musicales et chorégraphiques qu’elle développe actuellement de nouveaux dialogues à partir de la danse flamenca où rythmique, intensité, contrastes, et codifications entrent en jeu. Dans ses créations, elle cherche l’invisible à voir et ce qui traverse le vivant sous des formes passagères. La danse est le médium qu’elle privilégie pour interpeller ce qu’on laisse voir et ce qui est vu malgré soi, tant pour le spectateur que pour l’interprète.
Sarah se passionne pour le flamenco depuis 2003 et suite à l’obtention d’un baccalauréat en nouveaux médias (Concordia et Paris 8) en 2009, elle se forme en danse contemporaine à Montréal et Paris. Elle participe à l’édition 2010-2011 du cursus Transforme-Se Prolonger à l’Abbaye de Royaumont (France), avec le soutien du Conseil des Arts et Lettres du Québec et de la Fondation Royaumont, où elle collabore avec différents chorégraphes et compositeurs d’électroacoustique. Elle participe également à diverses activités de la compagnie de flamenco montréalaise la Otra Orilla dont l’atelier de mentorat Paso a paso en 2011. Son travail a été accueilli à Montréal au Studio 303, au MAI, au Studio FLAK, au Studio Pleamar, en France à l’Abbaye de Royaumont et à Mains d’Oeuvres (Saint-Ouen) et à Chapter (Cardiff). Sa première production 4kg est présentée en juin 2012 au Studio 303 et au M.A.I. dans le cadre du festival FRINGE, et lui vaut le prix «meilleure création originale» donnée par le Cirque du Soleil. Elle développe la suite de cette pièce à travers le projet Ce qui émerge après (4kg), un nouveau solo présenté lors de la tournée internationale Dance Roads au printemps 2014 et au Festival Flamenco Montréal. Elle entame une maîtrise en danse à l’UQAM à l’automne 2014 dans une recherche sur le corps sonore.
« La gigue, cette poésie authentique des pieds encore trop souvent perçue comme une forme ancrée dans le passé, pourtant déborde de richesses encore inexplorées. Je porte la gigue comme une cause sociale, me donnant comme mission d’exporter sa beauté, de la faire redécouvrir et rayonner. » Galvanisée dès l’enfance par les chansons à répondre et la musique traditionnelle, Nancy Gloutnez s’initie à la gigue avec Les Éclusiers de Lachine, au moment où elle suit ses premiers cours de piano, à sept ans. Un bac en interprétation du piano de l’Université McGill plus tard, elle s’associe en 2000 à Lük Fleury, avec qui elle fonde le Fuxi Club, troupe de gigue contemporaine. Membre fondatrice de la bigico, diffuseur spécialisé en gigue contemporaine, Nancy participe activement à de nombreux projets chorégraphiques et vidéo. Mue par un profond désir de s’affirmer dans toute son hybridité, Nancy Gloutnez s’engage en création chorégraphique en 2005. Plusieurs fois boursière du Conseil des Arts et Lettres du Québec, et finaliste pour les Grands Prix de la culture des Laurentides, ses oeuvres Stereo (2005), Surround (2006), ZoNdes (2007), Études de Sol Majeur (2011), Les Mioles (2013) et Débile Métal (2014) témoignent de sa passion du rythme et de son grand respect pour la gigue dont elle jongle à remanier le vocabulaire et ce, toujours dans une forme plus épurée. Son approche minimaliste aux différents paramètres de la gigue révèle un nouveau champ de perception de celle-ci, par sa musicalité, sa complexité et sa beauté poétique, dans un cadre et une esthétique radicalement différents.
Hybrides dans notre travail respectif, nous nous retrouvons en concertation dans l’exploration expressive du corps sonore. Habituées aux croisements entre disciplines dans nos pratiques respectives, nous pataugeons dans cet espace « entre ». Cette collaboration se dessine dans la recherche des dénominateurs communs, plus spécifiquement dans l’écoute et l’attente : nous explorons, à travers le rythme, ce qui nous soulève, nous transporte, nous suspend et nous laisse là, aux aguets. Nourries par la gigue et le flamenco, nous nous intéressons au dialogue rythmique qui se tisse entre deux corps par les sons, les gestes et les silences, en observant l’impact du rythme dans le corps.
Deux femmes en scène qui jonglent, en équilibre parfois précaire, avec tous les rôles qu’elles essaient de jouer : artistes, amantes, chercheuses, mères célibataires, amies, elles tentent de rester le plus près possible du centre de ce tourbillon afin de sentir où devra se placer leur prochain pas.
Un temps d’écoute partagé, entre nous et avec le spectateur, dans cette humanité fragile, forte et complexe.