BIGICO, grand labo, 5ème édition – semaine 1

21. 22. 23 MARS | 19H30

24 MARS | 16H

BIGICO, Biennale de Gigue Contemporaine, est un diffuseur spécialisé depuis 2005.

C’est l’invention d’une gigue contemporaine en mutation. Éclatement des conventions qui
témoignent du 21e siècle. Se frotter à l’expérimentation d’un langage des pieds audacieux.
Une danse urbaine bigarrée : corps déracinés, triolets déchaînés, atterrissages gigués.
Giguer, un art de vivre.

Direction artistique et générale : Lük Fleury

Épave

Olivier Arseneault

10 minutes

Épave propose l’évolution d’un homme qui fait face à sa société et qui s’y perd. C’est une réflexion sur l’un des non-dit tabou de notre société contemporaine ; le mythe de l’homme parfait, indestructible, inébranlable… Le super-héros du quotidien qui porte le monde sur ses épaules. Que cache-t-il derrière son fardeau? À quelle souffrance fait-il face? Épave, c’est une approche rythmique épurée puisant dans le code Morse, ce langage minimaliste basé sur la cadence qui scande un rythme de vie empreint d’urgence. Épave, c’est une interprétation contemporaine et physique du poème d’Émile Nelligan : Le Vaisseau d’or.

Chorégraphie et interprète : Olivier Arseneault
Répétitrice : Élisabeth Pelletier-Ouimet
Bande sonore : Guillaume Arseneault, Olivier Arsenault, Réjean Arseneault, Alexandre Burton

Olivier Arseneault
Fort d’un parcours diversifié en danse, théâtre et acrobatie, Olivier Arseneault s’est toujours identifié avant tout comme un gigueur aux multiples facettes. Interprète polyvalent et expressif, il s’illustre au sein des compagnies ZØGMA et Rapetipetam ainsi qu’à l’occasion de nombreux autres projets de danse percussive. C’est dans un désir d’utiliser cette polyvalence qu’Olivier s’ouvre au rôle de chorégraphe. Il co-signe la pièce Industri’Elles, relecture d’un folklore québécois empreint du swing des années ‘40. Il a proposé de plus une énergique démonstration de gigue acrobatique dans le cadre de la BIGICO par le biais du trio imPULSION.

Six pieds sur terre

Maïgwenn Desbois

35 minutes

Gabrielle a le syndrome de William. Anthony a le syndrome d’Asperger. Moi, je suis supposée être neurotypique, c’est à-dire normale et sans diagnostique.
Eux, sont tous deux perçus par la société comme des êtres handicapés. Le jour où leur diagnostique est tombé, le seau de la médecine les a stigmatisé en les reléguant dans une classe à part, hors norme et moins fonctionnelle. Maladie, handicap, anomalies, problèmes et désordre sont des mots qui les suivent partout et à chaque instant.
Cette condition d’exclusion sociale ne les a pourtant pas empêchés d’être fondamentalement des artistes, avec une voix et un corps qui veulent parler. D’autre part, sont-ils réellement malades? Différents, sans aucun doute… Ces phénomènes d’isolement, d’exclusion et de rejet face à la différence sont au cœur de la création de Six pieds sur terre.

Chorégraphe : Maïgwenn Desbois
Interprètes : Maïgwenn Desbois, Anthony Dolbec, Gabrielle Marion-Rivard
Travail de répétition : Maud Gendron Langelvin, Nicolas Labelle, Maude Desbois
Concepteur sonore : Marc Maziade
Trames sonores : Ludovico Einaudi – Trame sonore Intouchables, Jonsi and Alex, Chilly Gonzales – Piano solo I et II, Patrick Watson – Adventures in your own bachyard, Stephane Moccio – Berceuse pour Philou

Afin de mettre en mouvement son propos, Six pieds sur terre propose une relation très intime entre les pieds et le sol. Le sol comme outil percussif, mais aussi comme déclencheur de mouvements. Le sol, transmettant toute l’énergie de la terre et révélant qui nous sommes, notre fragilité, notre vitalité, notre raison de se tenir debout. La gigue et le rapport étroit au sol nous permettront un retour brutal à la source, à ce que nous sommes, sans artifice. Un retour aux pieds qui frappent intempestivement le sol, permettant au corps de vibrer et de résonner dans l’espace, permettant au rythme de révéler notre inconscient et de s’imposer à notre corps. Un corps qui gigue entièrement, avec ses mains et ses pieds. Ses pieds chaussés de bottes, de pantoufles, de rien du tout. Je crée intuitivement et dans l’unique désir de communiquer, toujours en quête d’apporter sur scène vie et authenticité.

Maïgwenn Desbois
Maïgwenn Desbois a suivi une formation en ballet classique auprès de Daniel et Alexandre Seillier, en danse contemporaine dans différents studios professionnels de Montréal, ainsi qu’en gigue québécoise auprès Marie-Soleil Pilette, Martine Billette et Pierre Chartrand. Elle a interprété pendant une dizaine d’années pour la compagnie SansTempsDanse/Marie-Soleil Pilette, qui s’est produite un peu partout au Québec ainsi qu’en France et au Liban. Elle a également été percussionniste durant de nombreuses années pour l’ensemble afro-brésilien Maloukaï. Elle a présenté sa première pièce de gigue contemporaine, Quasispace, à Tangente lors de la BIGICO de 2009, ainsi qu’à l’Astral, dans le quartier des spectacles, en 2010. Sa dernière création Dans ta tête a été présentée à Tangente dans la programmation de la BIGICO 2011 ainsi que dans le cadre du Festival Vue sur la relève 2012.

Trancetown

Lük Fleury

13 minutes

Des chaises dans le fond de la scène. De différentes architectures. De dos, sous une lumière naissante, comme l’aube d’un spectacle, on dirait une ville. Le pouvoir d’évocation de ces chaises transforme le regard du spectateur : elles deviennent des bâtiments. De loin, on dirait même des gratte-ciel. Un homme s’approche. Habitant de cette ville qu’il imagine la sienne, il va en prendre possession pour les manipuler à sa guise : les séparer, les réunir, les lancer dans les airs, les déraciner de leurs immuabilité. Cet homme, qui se retrouve d’une certaine manière au cœur d’une maquette, se retrouvera possédé, jusqu’à en perdre la maîtrise de lui-même.

Chorégraphe et interprète : Lük Fleury
Chaises : Louis Gloutnez
Répétitrice : Nathalie Boisvert
Œil extérieur : Olivier Arseneault, Philippe Meunier, Frédérique-Annie Robitaille
Musique : Trance 1, 4, 5 et Drone – Album : Trance/Icebreaker, Éditions Argo, 1996
Montage audio : Lük Fleury

Lük Fleury
Artiste multidisciplinaire – chorégraphe, gigueur et dramaturge – Lük Fleury se consacre depuis 1999 au développement et à la diffusion de la gigue contemporaine. Instigateur de ce mouvement, il a présenté avec le Fuxi Club de 1999 à 2007 sept spectacles à Tangente. De plus, il a fondé la BIennale de GIgue COntemporaine (BIGICO) en 2005 dont il assume toujours la direction artistique.

Sa formation en gigue québécoise s’est orchestrée en deux temps. Tout d’abord avec les Loups-Garous de 1982 à 1984 et avec les Éclusiers de Lachine depuis 1985. Toujours actif au sein des Éclusiers, il en a assumé la direction artistique de 2005 à 2007. Directeur artistique du Théâtre Kafala de 1995 à 2003, il a oeuvré à un travail d’intégration de la gigue au jeu de l’acteur avec ses deux premières pièces créées au Monument-National : Le Choeur des Silences (1997) et Richard moins III (1998). Sa troisième pièce Les Laurentides (1999) a été créée à la Salle Fred-Barry. Toujours actif sur le plan de l’écriture, la trilogie montréalaise est présentement en chantier : Calder, qui commémore le centenaire de l’Expo en 2067, Griffintown, qui commémore le centenaire du Refus Global en 2048 et Émonuagique, qui commémore le centenaire du référendum en 2080.

En 2005, il a créé plusieurs chorégraphies de gigue contemporaine pour Ville Fantôme, un film de Raymond St-Jean, produit par Michel Ouellette de Ciné Qua Non Média en association avec Artv, Bravo! et TFO.

Les mioles

Nancy Gloutnez

12 minutes

Comme dans « l’hémiole » : insertion d’une cellule rythmique binaire dans une structure ternaire et vice-versa.

Les Mioles, ce sont des études rythmiques de haute-voltige pour 4 gigueurs. Construites sur une base d’ostinatos répétés, cette composition musicale pour pieds évolue au travers différentes textures sonores. La gigue épurée est ainsi exploitée en tant qu’instrument de musique. Comme une suite logique à la dernière chorégraphie de Nancy Gloutnez, Études de sol Majeur, la gigue est l’unique source de son, orchestrée cette fois pour un quatuor et dont la construction s’inspire de certaines techniques de composition musicale développées au milieu du 20e siècle, entre autres la micropolyphonie, inventée par Ligeti.

À cette étude sonore s’ajoute une dimension technologique en collaboration avec Anne-Marie Sylvestre, ingénieure du son.

Chorégraphe : Nancy Gloutnez
Interprètes : Mélody Clermont, Louis Gloutnez, Nancy Gloutnez, Philippe Meunier, Ian Yaworski
Ingénieure de son : Anne-Marie Sylvestre
Technicien de son : Alexandre Martin

Nancy Gloutnez
Nancy Gloutnez commence en 2000 un travail de recherche et création en gigue contemporaine avec Lük Fleury, tout en terminant un baccalauréat en interprétation du piano classique à l’Université McGill. Dès sa sortie des bancs d’école, elle accorde des pianos, joue de la percussion brésilienne, chorégraphie, gigue, puis réalise quelques courts-métrages. Membre fondatrice du Fuxi Club, Nancy Gloutnez a fait partie de nombreuses chorégraphies en gigue contemporaine. Aussi, on a pu la voir giguer au sein du groupe traditionnel Rapetipetam. En 2007, Nancy Gloutnez entreprend une collaboration avec Philippe Meunier dans la réalisation du film Rétro, présenté lors de la BIennale de GIgue COntemporaine (BIGICO) en mars 2009.

Engagée en création chorégraphique depuis 2005, ses chorégraphies présentées à Tangente et au Studio 303 reflètent son talent inusité pour allier la musicalité et la beauté poétique de la gigue. Ses oeuvres Stereo (2005), Surround (2006), ZoNdes (2007) et Études de Sol Majeur (2011) témoignent de sa passion du rythme et de son grand respect pour la gigue dont elle jongle à remanier le vocabulaire et ce, toujours dans une forme plus épurée.

En co-présentation avec