Danse et communauté

Le Wilder

12. 13. 14 OCTOBRE 2017 | 18H30

15 OCTOBRE 2017 | 16H

FB

Sarah Dell'Ava

ORI ou les chambres du coeur

Le cœur. L’organe vital. Le symbole de l’amour. Dans cette installation chorégraphique, un groupe de danseurs professionnels et amateurs, de 5 à 75 ans, bougent et chantent au rythme de leur cœur qui bat. Avec des mouvements réduits à leur simple essence, c’est la présence singulière et authentique des interprètes qui irradie. Au fur-et-à-mesure que cette danse progresse, nous entrons en communion, en harmonie ; nos pulsations cardiaques se synchronisent. À l’écoute de ce rythme puissant, infatigable et source de vie, nous faisons l’expérience somatique d’un retour au naturel, au cœur de nos êtres. Ensemble, nous participons à un rituel à la fois mystérieux et spirituel. Hors du temps.

60 minutes

Chorégraphe Sarah Dell’Ava

Interprètes Matéo Chauchat, Annabelle Chouinard, Geneviève Dussault, Alice Grondin-Segal, Céline Laquerre, Anglesh Major, Gisèle Morrissette, Marie Mougeolle, Caroline Namts, Kiyane Racine, Parisa Rajabian, Cara Roy, Richard Trottier, Amaryah Yisrael, Hezekyah Yisrael

Conception des éclairages Hugo Dalphond

Composition et interprétation musicale Pooria Pournazeri, Saeed Kamjoo

Ce projet a bénéficié d’une résidence de création au Département de danse de l’UQAM.

La création de cette oeuvre a été rendue possible grâce à l’appui financier du Conseil des arts et des lettres du Québec.

Sarah Dell’Ava explore la mémoire du corps, l’émergence du mouvement et la présence. Elle travaille depuis 2013 sur le polyptyque Oriri-Orir-Ori-Or-O qui sonde l’origine du geste (Tangente, Festival Accès Asie). En 2016, elle co-crée Bercer le temps avec Ilya Krouglikov et Wolfram Sander, une installation sonore participative autour des berceuses (Dare-Dare, EIM, CAM en tournée, 375MTL). Intéressée par la création d’espaces sensibles qui ravivent les liens humains, elle prend part depuis 2008 à nombre d’initiatives de Danse Carpe Diem/Emmanuel Jouthe qui explorent la proximité entre danseurs et spectateurs. Elle conduit des processus de création auprès de différentes communautés : Carnets de corps en 2015 avec des adolescents (Collège Claparède, Genève), Et si on dansait en 2016 avec un groupe intergénérationnel (Circuit-Est Centre chorégraphique), Éclats avec les étudiants de l’EDCM, La trace de ceux qui ont marché avec des immigrants (Danse-Cité), Ensemble on danse en 2017 avec des participants du CAP (Circuit-Est) et Ça peut être tout, ça peut être rien avec l’atelier Synapse de l’UdeM. Elle est cofondatrice de l’Espace Oriri, un lieu à vocation multidisciplinaire axé sur la créativité intergénérationnelle et les liens entre arts et spiritualités.

Hugo Dalphond collabore en tant qu’éclairagiste et scénographe sur différents projets en théâtre et en danse. Il s’intéresse particulièrement aux contextes de création permettant le brouillage des frontières disciplinaires et l’expérimentation. En parallèle à ces projets collaboratifs, il interroge la synergie des corps, de l’espace et de la lumière dans l’élaboration d’espaces scénographiques immersifs : T’aurais pas dû… (2013), On ne peut fixer ni le soleil ni la mort (2013), Dispositif scénographique (2014), Refuge et Idoles (2015), Dispositif immersif de fumée (2015). C’est principalement en modulant les modes de perception du spectateur, qu’il fonde ces espaces englobants, destinés à l’affirmation d’une expérience sensorielle alternative basée sur des rapports de proximité, d’intuition et d’affectivité.

Compositeur et instrumentiste de la vièle kamancheh, Saeed Kamjoo propose une approche originale du jeu de cet instrument. Sans cesse à la recherche d’un nouveau langage musical, il ancre sa musique dans les enseignements et les valeurs de la musique savante persane. Entre tradition et innovation, il explore de nouveaux territoires et sonorités. Formé aux techniques de son instrument, en voix ainsi qu’au répertoire de la musique perse classique (Radif) par des maîtres comme A. Kamkar, A. Shekarchi et Ostad A. Bahari, il est diplômé en musique de l’Université de Téhéran. Il approfondit les manuscrits musicaux ainsi que les rythmiques anciennes perses. Depuis son arrivée au Canada en 1997, il a collaboré avec plusieurs ensembles de musique sur tous les continents.

Pooria Pournazeri commence son initiation au tanbur (luth originaire du Kurdistan) à l’âge de 6 ans. Il poursuit ensuite sa formation avec son oncle Keykhosrow Pournazeri, maître de musique soufie. Après des années à s’inspirer des sonorités de musiques millénaires, il compose ses propres morceaux dès l’âge de 14 ans. À 16 ans, il se joint au prestigieux Shams Ensemble. En 2009, il fonde le Rivaan Ensemble avec Majid Pousti et Ostaad Bijan Parvaz et crée l’album Let’s Make the Earth Peaceful, dans le cadre du projet Agir sur le changement climatique de l’ONU. Depuis son arrivée à Montréal, il participe fréquemment aux créations de L’Ensemble Constantinople et fait partie du Trio Regard Persan. Pooria se produit dans divers événements musicaux et multidisciplinaires, tant en Iran qu’au Canada.  Il enseigne le tanbur, le setar et le daf à Montréal, et prépare un 4e album solo.

Gisèle Morrissette est née à Joliette, Québec, le 24 novembre 1947. Après avoir obtenu un Bac en Théâtre de l’Université d’Ottawa, elle a enseigné l’art dramatique au secondaire à Ottawa. Ensuite, elle a déménagé à Montréal et a complété un Bac en Beaux-arts à Concordia. Durant 29 ans, elle a travaillé comme costumière à la télévision de Radio-Canada pour divers types d’émissions. Elle travaillait aussi, par plaisir, comme guide de randonnée pédestre. Depuis 10 ans, elle est retraitée et très active. L’an passé, elle a participé au Projet de danse contemporaine Et Si On Dansait et elle est tombée en amour avec la danse contemporaine. Ce projet a allumé une flamme qu’elle n’avait encore jamais vue. Cette année, avec le projet ORI, elle se sent très choyée.

Marie Mougeolle s’installe à Montréal en 2010 et poursuit une maîtrise en danse à l’UQAM sur les dynamiques de créations interdisciplinaires, qu’elle obtient en 2014. En tant qu’interprète, elle collabore aux projets de Katya Montaignac, Sophie Corriveau, Les Soeurs Schmutt, Eduardo Ruiz Vergara, Andrée Martin et Helen Simard. Son solo Entre autres a été présenté en France et au Vietnam. Le duo créateur qu’elle forme avec Liane Thériault crée Mine de rien au OFFTA (2015), ainsi que Comment les idées se perdent. Elle agit également en tant que professeur de ballet et poursuit ses activités de recherche en danse.

Avant de prendre sa retraite, Céline Laquerre a travaillé en production audiovisuelle et en documentation. Dans le cadre d’un projet de danse contemporaine intergénérationnelle, elle a participé à Et si on dansait au Circuit-Est. Musique, théâtre, cinéma, musique… tous les arts la passionnent, la nourrissent et lui donnent des ailes.

Originaire du Nouveau-Brunswick, Cara Roy est une interprète professionnelle en danse, présentement basée à Montréal. En 2016, elle obtient un diplôme de l’École de danse contemporaine de Montréal. Ses expériences auprès de chorégraphes tels que Peter Jasko, Catherine Gaudet, Sasha Ivanochko et Virginie Brunelle ont nourri sa curiosité et son envie d’expression authentique. Aujourd’hui, elle s’investit dans la création et la prestation de plusieurs projets indépendants. Dotée d’une grande soif d’apprendre et d’un désir de partager, Cara enseigne aussi la danse à travers de nombreux ateliers et classes récréatifs.

Finissante au baccalauréat en danse à l’UQAM, Alice Grondin Segal s’intéresse parallèlement au conditionnement physique et à son intégration pour supporter la préparation physique des artistes de la scène pré-professionnelle. Son amour de la danse est d’abord nourri par l’intense plaisir de bouger, ainsi que par la mystérieuse charge expressive que le mouvement peut contenir. Elle s’attarde à l’importance qu’occupent le mouvement et l’expression au sein d’une société. C’est avec l’idée que le mouvement est à tous et pour tous qu’elle fait grandir son amour pour l’entraînement, en intégrant les notions de présence et d’authenticité dans l’amélioration de la condition physique.

Hezekyah Yisrael a 10 ans; il est animé d’un feu sacré pour croquer dans la merveilleuse pomme qu’est la Vie. Il est amical, bienveillant et respectueux des autres. Il s’intéresse à la lecture, le dessin et la danse, en plus d’être sportif.

Née à Montréal, Caroline Namts a pendant 6 ans étudié la danse classique et contemporaine à l’école Ballet Divertimento, aux niveaux secondaire et collégial. Au fil de ces années, le programme scolaire lui a permis de danser auprès de plusieurs chorégraphes : Sonya Stefan, Amélie Rajotte, Yamandu Delgado, Dominique Porte, James Gregg, Alex Ursuliak, Kristen Céré & François Chirpaz, et Hélène Blackburn. À l’automne 2016, elle débute sa formation à l’École de danse contemporaine de Montréal.

Kiyane Racine a 7 ans. Elle aime danser. Elle suit des ateliers de mouvement avec Sarah Dell’Ava depuis septembre 2016. Elle éprouve un besoin d’investir son corps autrement que dans les formes qui lui sont communément proposées dans les centres de loisirs. Kiyane aime aussi le chant et le piano, le chocolat et les films. Elle est encline à partager sa présence avec des personnes tant plus jeunes que plus vieilles. La danse contemporaine et les arts de la scène lui sont très familiers car sa mère est chorégraphe et son père comédien.

D’origine haïtienne, Anglesh Major est un jeune acteur, compositeur, danseur et chorégraphe, récemment diplômé de l’École supérieure de théâtre de l’UQAM. Il a joué dans plusieurs pièces de théâtre tels que Faux pas de Howard Barker (2015) dans une mise en scène de Geneviève Blais, Les Sincères et Le Legs de Marivaux (2016) dirigés par Catherine Vidal, et Sainte-Jeanne des abattoirs de Bertolt Brecht dans une production de Philippe Cyr. Il a découvert sa passion pour la danse en 2012. Par la suite, il a suivi des cours de Hip Hop et fait un stage de danse avec Mélanie Demers, qui lui a permis de découvrir la danse-théâtre. Depuis 2010, cet artiste aux multiples talents est aussi compositeur. Il travaille présentement sur son EP The Awakening qui sortira en fin de printemps.

Parisa Rajabian est née à Isfahan. Elle compléta ses études de peinture à la Kerman University of Art. De 2006 à 2008, ses œuvres firent l’objet de 3 expositions solo, à Téhéran et à Isfahan; de 2000 à 2014, elle participa également à des expositions collectives de peinture et médias nouveaux, en Iran et ailleurs. Son travail créatif porte essentiellement sur des questions d’humanité: la femme et sa dignité, le voile, la liberté et ses entraves, et la perception qu’en a la société. Elle se préoccupe avant tout de la vie, celle d’aujourd’hui par rapport aux problèmes, comportements et réactions de cette société. Elle a recours à différents médias: elle peint et fait des installations et photographies afin de proposer ses points de vue. À ses yeux, les artistes contemporains, étant issus de la société, ont à s’exprimer dans un langage international, en employant différents médias. Dans son œuvre, l’auditoire tient un rôle essentiel; négliger celui-ci rendrait tout art inopérant.

Richard Trottier a œuvré en tant qu’ingénieur dans l’enseignement collégial, en usine (pâtes et papiers, industrie chimique, et affaires environnementales) et dans un centre de recherche gouvernemental (réduction des émissions de gaz à effet de serre industriels). Maintenant retraité, il s’adonne à la lecture, à l’étude de la langue chinoise et des mathématiques. Accompagné par sa conjointe au piano ou à l’accordéon, il explore aussi la chanson (surtout lors de réunions familiales). En 2016, il est entré dans la danse contemporaine à travers Et Si On Dansait, médiation offerte par Circuit-Est, guidée par Emmanuel Jouthe et Sarah Dell’Ava. À 70 ans, son engagement dans le monde de la danse lui fait éprouver sensations et émotions vivifiantes : il poursuit, heureux, dans ce champ d’action.

Annabelle Chouinard a 16 ans et joue du violon depuis l’âge de 8 ans. Depuis 2013, elle étudie avec Anne Robert au Conservatoire de musique de Montréal. Elle a remporté plusieurs prix d’interprétation dans des concours de musique et, en 2017, elle est invitée à participer à l’Émission Virtuose animée par Grégory Charles sur les ondes de Radio-Canada. Elle a aussi été interprète dans Oriri, une performance de danse contemporaine de la chorégraphe Sarah Dell’Ava présentée à Tangente en 2013. Annabelle fréquente l’École secondaire Joseph-François-Perrault dans un programme combinant arts-études et éducation internationale. Sportive à ses heures, Annabelle a été médaillée d’or à trois reprises au cross-country de la CSDM (1,9 km) entre 2011 et 2013. Avec sa famille, Annabelle a parcouru l’Europe à pied sur d’anciens chemins de pèlerinage : en 2012, le chemin de Compostelle à partir d’Arles (1,800 km) et en 2015, la via Francigena jusqu’à Rome (900km).

Geneviève Dussault a étudié la musique ainsi que différentes techniques de danse (classique, baroque, renaissance, indienne et contemporaine). Détentrice d’une maîtrise en danse de l’Université York de Toronto, elle est aussi spécialiste en analyse du mouvement, diplômée du Laban/ Bartenieff Institute of Movement StudiesDepuis 1984, elle est chargée de cours au Département de danse de l’UQAM où elle dispense un large éventail de cours dans les champs pratique et théorique, au 1er et au 2e cycle. La pertinence et la polyvalence de sa pédagogie ont été soulignées en 2016 par un prix d’excellence en enseignement de l’Université. En tant que chorégraphe et interprète, elle a œuvré pour la scène et le cinéma et s’est produite au Canada et en Europe grâce à l’appui du Conseil des Arts et des Lettres du Québec. En 2013, elle participe avec sa fille Annabelle à ORIRI, une performance de danse contemporaine de Sarah Dell’Ava présentée à Tangente.

D’origine française, Matéo Chauchat commence la danse contemporaine à l’âge de 8 ans. Il intègre rapidement la compagnie pour enfants Les Orteils de Sable (Saint-Étienne, France) dirigée par la chorégraphe Mireille Barlet, où il participe à la création de sept pièces dont deux issues d’échanges internationaux. À 18 ans, il entre à L’École de Danse Contemporaine de Montréal (EDCM) où il a la chance de travailler avec des chorégraphes tels queDarryl C. Tracy, Angélique Willkie, Deborah Dunn, David Albert-Toth, Emily Gualtieri, Caroline Laurin-Beaucage et Sam Coren. En parallèle à ses études, il cherche à approfondir sa sensibilité artistique en s’essayant à la chorégraphie, qu’il utilise surtout pour questionner les codes de la danse contemporaine, le rôle du spectateur, la notion d’intégrité chez l’interprète, et l’impact de l’art chez les jeunes. Diplomé de l’EDCM depuis 2017, il développe ses projets personnels, notamment de médiation culturelle auprès du jeune public.

Amaryah Yisrael a cinq ans. Elle aime chanter, danser et cueillir des fleurs. Elle est douce mais elle a du cran, ce qui fait un bon mélange !

ORI est le troisième opus chorégraphique du polyptyque ORIRI. Il condense plusieurs années de recherches autour de l’origine du mouvement. Ce projet s’intéresse à un rythme primordial, une sorte de mouvement fondamental de l’existence : le battement du cœur. À 22 jours et 2 millimètres de chair, le fœtus en formation commence à pulser. Cette danse perpétuelle ne cessera plus, jusqu’au dernier souffle. Puissant, irrégulier et infatigable, le rythme cardiaque transmet sa force tout en évoquant la fragilité de la vie qu’il transporte. Le groupe intergénérationnel de performeurs évolue dans une installation chorégraphique, au gré des pulsations, symboles, rêves et imaginaires du cœur.