École de danse contemporaine de Montréal

Sofia Nappi + Catherine Gaudet

Photo des Danses de mai de l'EDCM, sur la photo : la cohorte 2025 de l'EDCM, photo de Maxime Côté

ÉDIFICE WILDER | Espace Orange

 

21, 22, 23, 24 mai 2025 - 19h

Sofia Nappi + Catherine Gaudet

Les danses de mai, opus 2025

Arrivés au terme de trois années de formation et au seuil de leur entrée dans le monde professionnel, les interprètes finissant·es de l’École de danse contemporaine de Montréal seront à l’affiche des Danses de mai, opus 2025, sous la direction de Lisa Davies.

 

Pupo (extraits) de Sofia Nappi

La pièce de Sofia Nappi, inspirée de Pinocchio, est centrée sur le thème de la métamorphose de la marionnette de bois en être humain. Elle explore cette lente transformation d’un état à un autre: comment l’enfant naïf grandit-il jusqu’à ne plus se laisser manipuler par autrui? À travers des images évoquant la commedia dell’arte, la chorégraphe italienne interroge ce conte merveilleux sur les mensonges punis que nous aimons lire à nos enfants. Ne serait-ce pas en réalité une histoire pour adultes ? Petite, ce conte l’effrayait. Avec des gestes minimalistes et des leitmotivs récurrents, Nappi dépeint le désir intense et insatiable de mouvement propre à la jeunesse tout en évoquant la croissance personnelle et l’éveil de la conscience. Elle illustre comment l’enfant innocent et curieux découvre le monde, rencontre d’autres personnages et joue avec eux pour explorer ses limites. Puis il se heurte aux premières tentations, telles que la cupidité, se laisse parfois tromper par naïveté, pour ensuite parvenir à une réconciliation avec lui-même et finalement embrasser la puissance du pardon.

 

Les jolies choses – réorganisation de Catherine Gaudet

Cinq corps s’activent au rythme du métronome. Leurs mouvements mécaniques reprennent, la machine s’échauffe et exige d’eux une rigueur irréprochable. Arrivée à maturation de son langage artistique, la chorégraphe Catherine Gaudet part en quête d’un espace sous les corps où les désirs peuvent renaître malgré le poids de la contrainte. Il y a, derrière l’apparence inoffensive de cette partition collective aux tracés systématiques, comme une odeur de vernis cheap qui finira par craquer. À l’écoute des pulsations contradictoires de son époque, Gaudet s’entoure de ses fidèles complices pour explorer les faux-semblants de l’appareil spectaculaire. Au bout d’un moment, la répétition devient l’agent trouble des interprètes devenus instrumentistes. Elle fait siffler la soupape laissant s’échapper l’excès de vapeur des corps salés. Il est vrai que la dé-pression est le revers du grandiose. Ici, le risque d’une faute de goût est bien réel, mais nécessaire au maintien de l’équilibre.

90 minutes

Direction artistique et des études Lisa Davies

Responsable de la production Alice Renucci

Chorégraphies Catherine Gaudet, Sofia Nappi

Conseils à la création et à l’interprétation Isabelle Poirier

Collaboration (Sofia Nappi) Arthur Bouilliol, Glenda Gheller

Interprètes Clara Biernacki, Iban Bourgoin, Oly Dion, Ludovic Germain-Thivierge, Ezra Guerrier, Alice Larrière, Michelle Lucero Moris, Kate Manns, Jane Millette, Apolline Saulnier, Hortense Sierka, Clara Truong, Clara Urquhart

Catherine Gaudet a débuté en tant qu’interprète avec divers chorégraphes avant de s’engager dans une recherche chorégraphique personnelle en 2004. Elle se fait remarquer les années suivantes avec Grosse fatigue, primée au Arhus International Choreography Competition (Danemark), et L’arnaque. En 2009, elle s’intéresse aux effets du manque dans sa première œuvre longue, L’invasion du vide. Dans Je suis un autre (2012), elle gratte le vernis de la façade sociale pour révéler l’ambiguïté d’êtres aux prises avec ses contradictions, intention qu’elle poursuit avec Au sein des plus raides vertus en 2014. En 2016, elle cosigne avec le metteur en scène Jérémie Niel La très excellente et lamentable tragédie de Roméo et Juliette, pièce qui transpose la légende shakespearienne en un huis-clos mélancolique. En 2018, elle crée Tout ce qui va revient, combinant trois solos féminins, ainsi que L’affadissement du merveilleux, pièce pour cinq danseurs basée sur l’insistance hypnotique du cycle. En 2021, elle signe le solo Se dissoudre, qui aborde la perception du temps comme phénomène illusoire et présente Les jolies choses au FTA 2022, une création pour cinq interprètes. En 2023, elle crée tour à tour Les mondes parallèles, interprétée par Louise Bédard et Sarah Williams, ainsi que Mains moites, un solo pour Francis Ducharme, qu’elle cocrée avec la metteure en scène Brigitte Haentjens. 2024 voit l’aboutissement de sa première œuvre à grand déploiement, dansée par 11 interprètes, ODE, produite par le CCOV – Centre de création O Vertigo et présentée au FTA. Dans les dernières années, le déploiement international des œuvres de Catherine Gaudet a connu un essor important. Elles ont notamment été vues à Lyon (Biennale de la danse), Paris (Chaillot), Barcelone (Mercat de les Flores), Porto (DDD Festival) et Madrid (Festival Otono), entre autres. Catherine a reçu le GRAND PRIX DE LA DANSE de Montréal en 2022 et le Prix de la diffusion internationale en 2023. Catherine est présentement directrice artistique et générale de la Compagnie Catherine Gaudet, membre de Circuit-Est centre chorégraphique, artiste associée à l’Agora de la danse et créatrice associée chez DLD – Daniel Léveillé Danse.

Sofia Nappi est une chorégraphe et danseuse italienne de renommée internationale. Elle est la directrice artistique de son projet KOMOCO, cofondé en collaboration avec ses premières muses, Adriano Popolo Rubbio et Paolo Piancastelli. Ses premières créations avec KOMOCO ont remporté le prix Partner Introdans au concours international de chorégraphie en duo de Rotterdam 2021, ainsi que le prix de la critique et le prix de la production de la Fondation Tanja Liedtke. KOMOCO a présenté des spectacles en Allemagne, aux États-Unis, en Italie, aux Pays-Bas, en Israël, en France, en Albanie, en Espagne, aux Îles Canaries, au Kosovo, en Belgique et en Hongrie, et s’est arrêté dans de nombreux festivals et plateformes internationaux prestigieux, tels que La Biennale Di Venezia, The Albania Meeting Dance Festival, RomaEuropa Festival, MASDANZA, le Colours International Dance Festival et le Teatro del Canal, pour n’en citer que quelques-uns. Sofia Nappi continue également à créer de nouvelles œuvres en tant que chorégraphe indépendante pour des établissements de renommée internationale, comme sa reprise de Holelah, créée pour la Biennale de Venise 2019 et présentée à nouveau par le National Theater Mannheim en 2021; Tagadà au Staatsoper Hannover (2023); Moving Cloud pour le Scottish Dance Theatre créée dans le cadre de Celtic Connections 2023; et un nouveau projet spécial avec la compagnie nationale néerlandaise Introdans (2023). Son travail implique également de nombreuses recherches et formations professionnelles à travers le monde (notamment à Tisch, New York University pour Micadanses, au Carreau du Temple à Paris, au Henny Jurriëns Studio à Amsterdam, à Elephant and the Black Box et Danza180 à Madrid, à Tanzpunkt Hannover, à Daf à Rome, au Balletto di Toscana, à Opus Ballet, etc.), en collaboration avec les danseurs de la compagnie KOMOCO. Sofia est diplômée de l’Alvin Ailey American Dance Theater de New York. Sa proximité avec la Hofesh Shechter Dance Company et ses études de Gaga, langage du célèbre chorégraphe Ohad Naharin, constituent une partie fondamentale de son parcours de danseuse.

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