Personnage : fragments

Le Wilder

12. 13. 14 AVRIL 2018 | 19H30

15 AVRIL 2018 | 16H

FB

Geneviève Jean-Bindley

Rainblow

Que se passe-t-il dans la tête d’une personne souffrant de dépression ? Dans cette incarnation sincère à l’esthétique pop du Magicien d’Oz, les émotions sont indéniables. Ce solo dramatique est une allégorie chorégraphique orageuse de la santé mentale. La protagoniste, accompagnée de son fidèle Toto, bascule entre deux émotions, entre deux sorcières, entre deux idées pour conquérir ses démons. Le jacassement des Munchkins et des échos de « Over the Rainbow » hantent l’air. La gestuelle nerveuse se lit comme un langage des signes inventé, truffé de connotations symboliques explicites. Aurez-vous droit à une fin heureuse ?

25 minutes

Chorégraphie, interprétation et costumes Geneviève Jean-Bindley

Interprétation Gabrielle Bertrand-Lehouillier, Marie-Ève Dion

Répétitrice Juliette Pottier-Plaziat

Montage et arrangements sonores Carl-Éric Hudon

Conception d’éclairage Benoit Larivière

Photos et graphisme Gabriel Germain

Oeil extérieur Sophie Michaud

Geneviève Jean-Bindley a d’abord touché aux arts plastiques et au théâtre avant d’entreprendre une formation professionnelle en danse, profil interprétation et création, à l’UQAM. Geneviève est une artiste visuelle qui utilise la chorégraphie comme support et le corps comme matériau. Elle situe son travail entre le design chorégraphique, la chorégraphie scientifique, et la chorégraphie dramatique. Ses chorégraphies sont une mise en scène d’images qui se suivent dans l’espace pour créer un tout, une œuvre. Pour elle, ce n’est pas le geste qui compte, mais bien ce geste dans l’espace. C’est à partir de cette union que le sens et l’intérêt du mouvement deviennent visibles et sensibles. Depuis l’obtention de son diplôme, Geneviève participe à de nombreux projets artistiques et elle compte à son actif plusieurs créations originales dont HÉRÉSIE, HotDog, PARADE et RainBlow, qui sont présentées sur différentes scènes et dans différents festivals (Vue sur la Relève, Zone Homa, Nuits Émergentes de Sudbury, FRINGE, Danses Buissonnières, Off Québec, Tangente, etc). Dès le début de sa carrière, elle collabore avec de nombreux artistes de la scène musicale, dont Les Goules, Câltar-Bateaux, Géraldine, et Carl-Éric Hudon pour la création de vidéoclips ou de différentes productions. Elle est aussi la fondatrice du projet Bananas Human Steps et travaille actuellement sur l’élaboration de sa compagnie GEAN BINDLEY Art.

Diplômée d’une formation en piano classique, d’un double DEC en lettres, cinéma, théâtre et danse, ainsi que du Baccalauréat en interprétation de la danse contemporaine de l’UQAM, Gabrielle Bertrand-Lehouillier plonge à la fois dans l’interprétation et la création chorégraphique, mue par des questionnements sur la communication des émotions par le corps et la présence de l’interprète en représentation. Elle a dévoilé ses deux premières créations Naïve. et La Paix dans le Monde à Tangente, et elle est membre du Collectif Danse To Go à titre d’interprète, chorégraphe et responsable des communications depuis 2014. Partout, elle s’intéresse à l’humain, dans ce qu’il fait de plus honnête et beau.

Diplômée de l’UQAM en interprétation de la danse contemporaine, Marie-Ève Dion participe de manière active dans le milieu artistique à Montréal. Collaborant avec plusieurs artistes de la relève, elle danse notamment pour les compagnies GEAN BINDLEY Art et Le Black Hole. Elle s’investit aussi auprès de la chorégraphe Chloé Bourdages-Roy ainsi que du collectif auquel elle prend part, S’Enfarger, avec Myriam Foisy, Anne Cormerais et Jean-Benoit Labrecque. En parallèle à ses activités d’interprète, Marie-Ève s’intéresse depuis de nombreuses années aux arts visuels, plus spécifiquement à la photographie. Sa démarche artistique s’articule notamment autour du corps dansant et s’inspire du milieu urbain architectural. Elle collabore notamment avec l’interprète Bailey Eng en tant que photographe et œil extérieur à sa création.

Ancrée dans la culture nord-américaine, comme un grand film à succès, la dépression est un fléau à saveur «pop» qui devient de plus en plus le grand classique d’une génération. Quand on devient le personnage secondaire de notre propre vie et que le premier rôle est interprété par une crise, il est facile de se créer alors un cinéma angoissant à la fin imprévisible. Quand on est pris dans une tornade de peur et de peine, poursuivie par la sorcière des tourmentes, on ne peut pas imaginer une fin heureuse. Pourtant, il suffit parfois de donner trois petits coups pour revenir à soi.
RainBlow est une chorégraphie qui met en mouvement une maladie et ses symptômes dans un univers qui unit métaphore fantastique et réalité dramatique. C’est un solo au vocabulaire signé et graphique qui veut aller au-delà de la limite comprise, au-delà de l’arc-en-ciel.

Andrew Turner

18 P.R.A.C.T.I.C.E.S. (working title)

Selon cette œuvre en cours de création, la soi-disant solidité du « je » serait plutôt une collection de fictions étranges, insensées et interrompues. Fragmentées, ces souches de récits bouillonnent sous la surface du soi. Refoulées, mais indéniablement au travail dans chacun de nos muscles et tissus nerveux, elles viennent éloquemment troubler l’image d’une identité cohésive. Parfois dans un élan de fluidité corporelle, parfois de manière profondément maladroite ; avec un sens de l’humour délicieusement absurde et tranchant ; et avec une curiosité incessante pour ce qui se passe ici et maintenant, ce chorégraphe-interprète investigue les parties de nous qui se pointent, sans invitation et sans prévenir, malgré nos meilleurs efforts.

40 minutes

Chorégraphie et interprétation Andrew Turner

Conception lumière, conception et intégration vidéo Gaspard Philippe

Conception sonore David Drury

Dramaturgie Thea Patterson

En laissant ses études en histoire et philosophie derrière lui, Andrew Turner est accepté, de façon inexplicable, au Département de danse de l’Université Concordia en 2001. Comme interprète, il danse pour Marie-Julie Asselin, Marie Béland, Deborah Dunn, Milan Gervais, Sasha Kleinplatz, Pierre-Paul Savoie et d’autres, à Montréal et à l’étranger. De 2011 à 2013, il se joint à l’équipe d’O Vertigo à temps plein. Son travail Duet For One Plus Digressions (2008) a reçu plusieurs prix (Prix OQAJ, Prix OQWBJ) et a été présenté en trois langues au Québec et à l’international. Now I Got Worry, présenté à Tangente en 2010, a également été encensé par le public et les médias. En 2014, il présente Speeds and Slownesses 1a, commandé par le Ottawa Dance Directive, et en 2015, il présente A Standard of Measure, Except Not Really. Depuis 2013, il poursuit une maitrise en danse à l’UQAM.

Né à Montréal, David Drury étudie en composition électro-acoustique à l’Université Concordia (2002) et complète une maîtrise en arts sonores à l’Université Queen à Belfast (2006). Depuis 2006, il est établi à Montréal et il travaille comme artiste, compositeur, et concepteur sonore. Dans les 10 derniers années, il a conçu des oeuvres sonores pour le théâtre (Wajdi Mouawad, Marie Brassard), la télévision (Pascal Brouard, François Pelloquin), le cinéma (Eyesteel Films, Antler films, ONF), et à composé la musique pour une dizaine de spectacles de danse contemporaine (incluant ceux de Caroline Laurin-Beaucage, Andrew Turner, Milan Gervais, Dana Michel). Il a aussi conçu la musique et le son pour plusieurs installations publiques (dont plusieurs impliquant la projection architecturale à grande échelle) avec l’ONF, le Dpt, Daily Tous Les Jours, Moment Factory, et Playmind Studios. Ses propres compositions et installations ont été présentées dans des festivals allant de la ICMC à la Nuit Blanche à Mutek, et ont été jouées en Amérique ainsi qu’en en Europe et en Asie.

Gaspard Philippe est né en 1993 en Suisse. En 2012, il est diplômé du Lycée cantonal de Porrentruy. Puis en 2013, il s’envole pour le Québec afin d’étudier le théâtre à l’Université Laval. En 2015, il est accepté à l’École nationale de théâtre du Canada dans le programme de production. Durant sa formation, il travaille avec différents metteurs en scènes, dont Jocelyn Pelletier, Monique Richard et Florent Siaud. En 2017, il créé avec Tamara Nguyen la compagnie Cran d’arrêt, qui présentera sa première création, Asphyxie Règlementaire, au festival ZH. Durant son parcours, Gaspard s’oriente vers la conception sonore, mais se familiarise également avec la conception vidéo, la création lumière, l’écriture et la mise en scène.

Le « soi » est un signal, envahi par le bruit qui à la fois l’entoure et scintille en son centre. Dans cette performance discursive, Andrew Turner interroge l’éloquente distorsion sous un « moi » stable. 18 P.R.A.C.T.I.C.E.S., présentation d’une étape de processus, puise son inspiration dans le roman Ulysses de James Joyce de 1922, traçant des parallèles avec l’Odyssée d’Homère. La pièce, en 18 « chapitres » (comme l’oeuvre de Joyce) explorera la notion de cryptage et de décryptage, de plasticité du temps et de noble errance. Orientés sur différentes pratiques, certains chapitres recourront à un haut niveau de coordination physico-cognitive, et d’autres à une profonde déroute. Alternant entre comique et tragique, avec son autodérision et son envie presque naïve d’interpeler tout public qu’il aura en face de lui, Turner proposera une étude vive et méticuleuse du « soi-même » : cartographie en quatre dimensions ; un trajet qu’on trace à mesure qu’on le parcourt.