Singeries

Usine C

11. 12 FÉVRIER 2016 | 19H

13 FÉVRIER 2016 | 15H et 19H

Priscilla Guy & Catherine Lavoie-Marcus / Mandoline Hybride

Singeries

Deux femmes tentent de rester fidèles à elles-mêmes. Coincées au centre d’une fresque vidéo où leur image se démultiplie et vole en éclat, elles se singent et se rejouent compulsivement pour ne pas se dissoudre. Cependant, leurs espoirs restent mal arrimés à leur destin ; elles sont sans cesse en retard ou en avance sur elles-mêmes. De proche en proche, des présences féminines viennent à leur rescousse (Marguerite Duras, Chantal Akerman, Martha Rosler, Amy Greenfield, Maya Deren, Lygia Clark), mais leur rumeur s’achève de loin en loin. Nommons cela une imposture.

65 minutes

Direction artistique, chorégraphie et performance Catherine Lavoie-Marcus, Priscilla Guy
Création sonore Michel F. Côté
Projection, mapping et effets vidéos Antoine Quirion Couture
Lumières Paul Chambers
Scénographie Julie Vallée-Léger
Costumes Marie-Christine Quenneville
Direction technique Samuel Thériault
Regard extérieur  Marie Claire Forté

Avec le soutien de : Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ) Conseil des arts de Montréal (CAM)

Résidences: Usine C, Montréal (2016) Agora de la danse, Montréal (2015) L’Animal a l’Esquena, Espagne (2015) Circuit-Est centre chorégraphique, Montréal (2014) Centre des arts actuels Skol, Montréal (2014)

Merci à :
Festival International de la Littérature de Montréal (diffusion, 2014)
Caisse Desjardins De Lorimier-Villeray (commandite, 2015)

Priscilla Guy est une artiste multidisciplinaire basée à Montréal, formée en arts visuels (Université Concordia, Montréal) et en danse contemporaine (Université York, Toronto). Directrice artistique de Mandoline Hybride, compagnie qu’elle fonde en 2007, elle cumule un répertoire éclectique allant de la vidéodanse à l’infiltration d’espaces publics; de l’installation multimédia à des chorégraphies pour la scène. Son travail chorégraphique est présenté au Canada et en Europe, ainsi que dans de nombreux festivals de films internationaux. Elle signe plusieurs publications internationales sur la danse à l’écran, notamment pour The Oxford Handbook of Screendance Studies, The International Journal of Screendance, La creación híbrida en videodanza, The Dance Current et Regards Hybrides, dont elle est cofondatrice. Elle poursuit actuellement des études doctorales en cinéma à l’Université de Lille 3 en France.

Catherine Lavoie-Marcus est chorégraphe, performeuse et chercheure en arts vivants. Elle diffuse ses créations sur les scènes montréalaises, dont Acéphales (2012) et Schizes sur le sundae (2013) à Tangente, Laboratoire de Mouvements Contemporains. Elle publie des réflexions sur la danse contemporaine pour des ouvrages collectifs aux Presses du réel, Dance collection Danse et pour les magazines Spirale et Jeu. Elle est nouvellement chroniqueuse à la revue esse en collaboration avec Michel F Côté et poursuit des recherches doctorales à l’UQAM.

Compositeur et multi-instrumentiste, Michel F Côté est associé à plusieurs ensembles. En danse il joint son nom à d’autres noms. Au théâtre, il fait de même. Membre de la grande famille des primates, il est parfois auteur ou performeur ou pirate. Disposant d’une fabuleuse paire d’oreilles, il bizoune toutes sortes d’affaires sans arrêt.

Bidouilleur numérique, sculpteur de pixels, Antoine Quirion Couture alias VJ Homing s’amuse avec la vidéo. Il la crée, la façonne, la déconstruit, la «mappe» sur à peu près tout.

Paul Chambers est un concepteur lumière et scénographique, résidant à Montréal. Depuis 2007, notamment avec le Studio 303, il anime des ateliers pédagogiques destinés aux artistes qui voudraient approfondir leurs connaissances sur la conception lumière. Paul est aussi chargé de cours à l’Université Concordia où il enseigne le cours sur les aspects de production en danse. En 2013, Paul et David-Alexandre Chabot (concepteur & pédagogue) inventent CHA, un collectif qui crée des oeuvres avec des artistes de différentes disciplines pour partager leur esthétique visuelle et leur méthode de collaboration.

Diplômée en 2002 en scénographie à l’ENTC, Julie Vallée-Léger parfait sa formation au Cirque. Puis, elle acquiert de l’expérience comme designer à la télévision et au cinéma, ainsi qu’à titre de muséographe dans des bureaux d’architectes. Elle se consacre maintenant à la scénographie théâtrale et à la recherche en objets animés et matière brute.

Marie Claire Forté aime penser qu’on peut toujours élargir notre champ perceptuel ; inclure plus, comprendre plus, jouir plus… En tant que chorégraphe et danseuse, et à travers une variété de constellations, elle incite les projets et collabore à celles des autres Conjointement à sa pratique artistique, elle traduit, écrit et enseigne la danse.

Marie-Christine Quenneville est designer et fondatrice de la ligne de vêtements «les enfants sauvages» basée à Montréal. Son parcours atypique l’amène à collaborer avec plusieurs artistes à titre de conceptrice de costumes dans les domaines de la danse et du cinéma, ainsi qu’à moult projets allant de l’import-export de tissu à la performance DJ au sein du collectif Royal Air Togo.

Issu d’une formation en gestion et technique de scène au Collège Lionel-Groulx, Samuel Thériault oeuvre professionnellement dans le milieu du spectacle et d’évènements corporatifs depuis plus de 10 ans. Il concentre son travail sur la direction technique, la vidéo et la sonorisation. Il a depuis assuré la direction technique de productions diverses qui ont tourné autant sur la scène locale qu’à l’international.

Création originale, Singeries n’est pourtant rien d’autre qu’une reprise. Reprise continuelle de nous-mêmes, reprise de gestes de femmes qui ont anticipé les nôtres. C’est un projet sans origine, car c’est un tête-à-tête infiniment renouvelé. Singeries est le prolongement de notre amitié et notre amitié est ceci : un rendez-vous ni réussi ni raté, mais sans cesse reconduit, une rencontre ritournelle. Nous sommes rivées l’une à l’autre parfois sans trop savoir pourquoi, dans un dialogue incessant comme dans la lassitude à devoir dialoguer. Nous prévoyons une reprise de cette pièce à tous les dix ans jusqu’à notre mort.

La technologie joue ici le rôle d’un dispositif d’inquiétude qui démultiplie nos corps dans le temps et l’espace. Par ses pouvoirs naïvement illusionnistes, une fresque vidéo nous expose à travers d’étranges singeries. Elle est un panoptique qui nous surveille et promet l’infinie reproduction de nos comportements.

Dans ce paysage retentissent les voix et surgissent les gestes d’autres femmes artistes. Nous avons accepté qu’elles prennent possession de nos corps, parfois par envie, parfois sans en avoir le choix.

La correspondance écrite, l’échantillonnage vidéo et sonore, la citation, l’improvisation, l’agir sans rien faire et quelques phrases à chanter se sont retrouvés au cœur de notre processus créatif.