Re-conter l’Afrique
2. 3. 4 MARS | 19H30
5 MARS | 16H
Alesandra Seutin | Vocab Dance (Royaume-Uni)
Ceci n’est pas noire
En ayant recours à différents médiums tels la danse, le théâtre corporel, l’oralité, Alesandra raconte le voyage d’une femme Afro-européenne. Elle nous plonge dans ses souvenirs à travers les routes sinueuses d’Afrique et d’Europe et explore le sujet complexe de l’identité. Incarnant tour à tour quatre personnages – elle-même, une danseuse de club, une personnalité politique aux airs de Michelle Obama et une chanteuse de reggae dance hall – la chorégraphe-interprète s’adresse directement à nous dans une danse expressionniste hybride aux influences urbaines, africaines, contemporaines et européennes. Jeu d’attitudes, masques, ton parfois amusant, parfois plus menaçant, nous tiennent en alerte. Les apparences sont parfois trompeuses…
Directrice artistique, chorégraphe et interprète Alesandra Seutin
Violoncelliste, compositeure et collaboratrice Ayanna Witter-Johnson
Dramaturgie Funmi Adewole & Sophie De Vries
Compositeurs Ayanna Witter Johnson, Nicolas Jaar & Raph Bounzeki
Musique éditée par Kweku Aacht & Alesandra Seutin
Texte Alesandra Seutin
Répétitrices Ingrid Mckinnon & Fire Warrior
Éclairage et direction technique Anthony Hateley
Interprète de niveau international, chorégraphe et enseignante, Alesandra Seutin est née à Harare au Zimbabwe, a grandi à Bruxelles et vit désormais à Londres. Elle a étudié la danse dans différents endroits du monde incluant l’Europe, l’Afrique et les États-Unis. Elle détient un diplôme en danse-théâtre de l’Institut Laban de Londres et un diplôme en chorégraphie et interprétation de l’université de Middlesex. Alesandra Seutin s’est aussi formée à l’École des Sables de Germaine Acogny (Sénégal) où elle a aussi travaillé avec des chorégraphes comme Nora Chipaumire, le défunt Pierre Dousaint, Flora Thefaine, Pedro Pauwels, Gabriel Smeets, Rui Moreira et David Zambrano. Alesandra a lancé la compagnie Vocab Dance (VDC) en 2007. Elle combine la danse traditionnelle africaine avec la danse contemporaine et le Hip Hop pour créer une nouvelle forme de danse-théâtre afro-européenne. Quelques artistes britanniques travaillent à explorer ce que la danse africaine peut devenir lorsqu’elle est fusionnée avec d’autres formes de danse. Parallèlement à son travail pour sa compagnie Alesandra Seutin I Vocab Dance Company depuis sa création en 2007, elle a créé une pièce pour Phoenix Dance Theatre, 12º North Dance et plus récemment pour la tournée 2014 de State of Emergency’s 2014 tour à titre de chorégraphe indépendante. Elle a également agi à titre de conseillère au mouvement pour deux pièces de théâtre au Theatre Centre de Londres. Son travail a été présenté dans des salles de spectacles britanniques comme Sadler’s Wells, The Queen Elizabeth Hall, The Riley Theatre, Laban Theatre, The Place Theatre, Stratford Circus, The Yorkshire Playhouse, The Arcola, Lindsey Theatre, Purcell Room et à l’internationale au Théâtre Louis Aragon (Paris, France), Tanzhaus nrw (Düsseldorf, Germany), Harbourfront Theatre (Toronto, Canada), Goethe Institut (Abidjan, Ivory Coast) et IFM (Antananarivo, Madagascar). En 2011, Alesandra a été choisie par Germaine Acogny (“mère de la danse contemporaine africaine”) pour participer à la transmission de sa technique. Alesandra est maintenant la seule artiste au Royaume-Uni à être certifiée de la technique Germaine Acogny et à en être l’ambassadrice. En 2014, Alesandra a été pionnière à ADAD (The Association of Dance of the African Diaspora) pour sa contribution continue en tant qu’artiste de la diaspora africaine au Royaume-Uni, créant un pont entre la danse africaine et la danse contemporaine. Alesandra Seutin tourne actuellement son solo ‘Ceci n’est pas Noire‘ et travaille avec une compagnie allemande Steptext Dance Project sur une nouvelle production intitulée ‘Boxom‘.
Vocaliste, violoncelliste et compositrice britannique, Ayanna Witter-Johnson est pionnière de la musique noire folk et est la première artiste non américaine à avoir gagné le légendaire Amateur Night at the Apollo Theater à Harlem (New York) avec une composition originale. Ancienne artiste en résidence (EAR) au London’s Southbank Centre, participante au London Symphony Orchestra’s Discovery Panufnik Young Composers Scheme et détentrice d’un diplôme de musique du Trinity College of Music (UK) et du Manhattan School of Music (US), Ayanna est une compositrice, arrangeur et interprète d’une grande polyvalence et d’une grande profondeur. Ses influences vont d’artistes comme Betty Carter, Luciano Berio, Billie Holiday, Thelonious Monk, Charles Mingus, Peter Eotvos, Johann Sebastian Bach, Ella Fitzgerald, Steely Dan, à Michael Jackson, Frank Zappa, Wayne Shorter, Björk , Bobby McFerrin, Carla Bley, Carole King, Nina Simone and Mariza.
Avec pour point de départ une recherche faite lors d’une résidence à l’École des Sables et complété par la lecture de nombreux ouvrages sur les thématiques de race, d’identité et de genre, Ceci n’est pas Noire est un solo de 30 minutes, interprété par Alesandra et accompagné en live par la musicienne Ayanna Witter Johnson. Dans celui, la chorégraphe s’inspire de sa propre expérience de femme d’origine multiethnique vivant et travaillant en Europe et en Afrique, des perceptions qui évoluent en fonction de différents contextes et de fait, de la multitude de masques, de rôles et d’attitudes qui en résultent. Pour ce qui est de la structure, la pièce utilise la forme de jeux, pour impliquer le public, mettant en valeur les connaissances personnelles d’Alesandra sur le fait que ce que vous voyez n’est pas toujours ce qui est. À travers son expérience, Alesandra ouvre la réflexion sur des thèmes universels relatifs à l’expérience de l’identité. Le solo incorporera les compositions originales de la chanteuse et violoncelliste Ayanna Witter-Johnson. Au cours du processus, Alesandra a eu un retour sur la forme et le fond de la pièce. En travaillant avec la dramaturge Funmi Adewole et la metteure en scène Sophie de Vries, les répétitions se sont centrées sur le développement du vocabulaire physique et oral du personnage et l’utilisation d’accessoires. Puisque Alesandra interprète le solo elle-même, elle a travaillé avec Ingrid McKinnon, directrice de répétition. Ingrid s’inspire elle de ses connaissances substantielles sur la performance, la précision technique et la kinésiologie pour tirer vers le haut le travail performatif d’Alesandra.
'Funmi Adewole (Royaume-Uni)
The Sleepwalker
« Où est mon chez-moi ? » The Sleepwalker est l’histoire d’une jeune fille au prénom inconnu, qui n’a jamais vraiment sût si elle dormait quand elle marchait, ou si elle était éveillée lorsqu’elle dormait. L’artiste nous entraine dans un voyage émotionnel et poétique, entre rêves éveillés et cauchemars. À travers ces jeux d’enfant, nous (re)découvrons cette sensation de désorientation éprouvée lors d’un changement de temporalité ou de territoire. Sur fond de gestes quotidiens, de théâtre, et de danses sociales africaines, l’artiste, née en Grande-Bretagne et élevée au Nigeria, évoque son histoire personnelle. Elle incarne tour à tour la narratrice et le personnage dans un conte populaire moderne qui s’adresse à chacun d’entre nous.
Chorégraphe et interprète ‘Funmi Adewole
‘Funmi Adewole Mon travail solo est souvent construit autour d’un personnage et souvent induit du texte. Je m’intéresse à la manière dont les personnes se révèlent être, au développement des attitudes, des croyances, des points de vues, aux prises de décisions et aux questionnements. Mon bagage est en danse est issu des formes de danse sociale africaine dans lesquelles j’explore en mettant en relation d’autres pratiques comme le butô, le théâtre corporel et la parole. J’ai tourné avec des compagnies en danse africaine et des théâtres entre 1995 et 2005. On peut mentionner notamment ma participation aux spectacles de Horse and Bamboo Mask and Puppetry Company, Ritual Arts, Mashango African dance and Music Company, Adzido Pan-African Dance Ensemble, Artistes-in-Exile et the Chomondeleys. J’aime particulièrement raconter des contes populaires à des groupes d’enfants. The Sleepwalker est mon second solo crée pour des adultes.
La pièce pourrait être affiliée au courant du théâtre corporel. Elle est créé sur la base du format de récit narratif et en utilise sa structure. Cependant, l’histoire de cette jeune fille, dont le prénom n’est d’ailleurs jamais évoqué, n’est jamais retransmise dans un discours brut. Tout en testant les frontières entre la narration et l’interprétation, entre le récit et la démonstration, je juxtapose ces deux éléments. À travers l’oralité, je joue des jeux d’enfants, j’interprète des séquences de mouvements qui explorent l’émotion et évoque des souvenirs ou des cauchemars. Je reprends parfois le rôle du narrateur à certains moments clés comme au milieu ou à la fin de la pièce pour maintenir le sens d’un récit. L’histoire est alors faite de fragments mais c’est surtout un voyage entier dans l’émotion plutôt que dans l’intellectuel. Le mouvement du langage de la pièce est inspiré du mouvement corporel, du geste quotidien et des danses sociales africaines. La pièce puise en partie dans mon expérience personnelle d’individu né au Royaume-Uni et qui a grandi au Nigéria, de mon retour dans un pays où je n’avais jamais été et de mon incertitude quant à ma compréhension de ce qu’était ma culture et l’apprentissage à cette appartenance.
Ghislaine Doté | Virtu'O
Skinbox
Dans ces temps agités où le débat fait rage sur les questions identitaires et ethniques, Ghislaine nous interroge, parfois directement. De quelle manière la couleur de notre peau contribue-t-elle à influencer notre perception de l’autre ? Peau d’ébène, multilingue et multiculturelle, née en France et élevée en Côte d’Ivoire puis émigrée au Canada, cette artiste est une réelle « personnalité hybride ». Celle qui a toujours rêvé d’être une princesse dans l’univers des Disney (où les beautés blanches sont reines !) cherche à réconcilier le théâtre musical, la danse contemporaine et la nouvelle danse africaine. À l’issue de cette performance expressionniste marquée par une charge émotionnelle intense, il appartient à chacun de croire (à nouveau) en une certaine utopie de l’universalisme.
Chorégraphe et interprète Ghislaine Dôté
Musique Ghislaine Doté, Roger and Hammerstein
Éclairage Jack Pilon
Vidéo Thierry Michel (à confirmer)
Ghislaine Doté a grandi en Côte d’Ivoire où elle a appris la danse, le chant, et les arts martiaux. En 1997, elle déménage à Montréal, avec ce bagage de physicalisme et de musicalité qui la nourrit comme interprète et chorégraphe. Suite à son baccalauréat en danse, elle entame son travail chorégraphique et musical. Elle crée L’âmentation (2004), pièce fort appréciée de la critique torontoise. Ensuite, elle crée Performance (2004-2005), et Mâle de femme (2006), 2 pièces particulièrement appréciées de la critique montréalaise. Variations sur L’âmentation (2007), reprise de L’âmentation, fait l’objet d’une tournée montréalaise (CAM en tournée). Éclectique, son parcours d’interprète compte les compagnies Van Grimde Corps Secret, Flak, ainsi que des productions plus commerciales telles que Starmania (Opera de Montréal et de Québec), So You Think You Can Dance Canada (finaliste 2008), Cirque du Soleil (Corpo). À noter que depuis 2007, Ghislaine fait partie des interprètes de la compagnie Sinha Danse. Comme chanteuse, Ghislaine suit une formation en chant classique et comédie musicale, elle a fait partie de plusieurs productions à Montréal et Vancouver: On Second Avenue (Segal), The Virgin Courtesan, A Chorus Line, Fame. À présent, Ghislaine tente de combiner comédie musicale et danse contemporaine dans son travail. La création de Skinbox a été rendue possible grâce au Ministère des Relations Internationales et de la Francophonie, ainsi que le British Council.
Jacques Pilon, natif de Montréal, a fait des études en production théâtrale après avoir découvert un intérêt pour la technique de scène dès l’école secondaire. Il voue une véritable passion aux éclairages et à la conception de ceux-ci. Chaque projecteur doit avoir sa raison d’être et doit aider à communiquer la vision de l’artiste. Il a élaboré plusieurs créations éphémères au gré des productions qui visitent les salles où il exerce son art depuis le début de son travail. Il a commencé à collaborer professionnellement en danse avec Zab Maboungou au début de l’année 2009 pour Décompte, en remplacement temporaire du directeur technique. Le remplacement fit place à un début de collaboration sur une première conception d’une courte pièce, Gestes dé/libérés, présentée en septembre 2009. En mai 2010, Montreal by Night est présentée à la Société d’arts technologiques. Il signe alors officiellement, et ce pour la première fois, une conception d’éclairage et d’ambiance sonore pour un spectacle de danse. Il travaille en 2010-11 sur des reprises de The Choreographers, les pièces Man and Mouse et Esti Myths and machines. En février 2012, il signe la conception pour Virtuo Danse de la chorégraphe Ghislaine Doté pour le spectacle Merry Age présenté à l’Agora de la danse à Montréal. Le début de la collaboration avec le chorégraphe Roger Sinha date de 2014 lorsque Jacques reprend et adapte les concepts de son prédécesseur, qui avait travaillé sur les versions embryonnaires des nouvelles créations. Il travaille également pour divers groupes de musique québécois à titre d’éclairagiste et de directeur de tournée.
Étape 1: Londres
L’idée de parler de ma peau m’est venue à Londres lorsque le projet d’échange chorégraphique entre le Québec et le Royaume uni a été accepté. J’ai travaillé sur ce thème de la peau en collaboration avec 3 artistes de Londres: l’interprète Andrea Queens, la dramaturge Funmi Adewole , ainsi que la chorégraphe et Interprète, Alesandra Seutin.
Étape 2: Québec
La seconde étape de création, une résidence offerte par le Musée de la Civilisation lors de l’exposition Corps Rebel, m’a permis d’approfondir ma gestuelle et de clarifier l’esthétique de Skinbox, en plus de jouer avec un objet symbolique.
Étape 3: Montréal, Vancouver, Londres?
Pour cette dernière étape, il s’agit d’inclure texte et chanson à mon travail, ainsi que de travailler avec mon éclairagiste Jack Pilon sur la vision que nous avons de Skinbox.