Programme double
Lauranne Faubert-Guay + Nindy Banks
ÉDIFICE WILDER | Espace Vert
8 mars 2025 - 19h
9 mars 2025 - 16h
10, 11 mars 2025 - 19h
Discussion avec les artistes le 10 mars
Lauranne Faubert-Guay
Au ventre d’un monde (ponos IV)
À travers un mouvement ondulatoire et un rythme alternant de la latence au spasmodique, Au ventre d’un monde (ponos IV) propose un voyage sensuel dans les entrailles, le canyon, l’épicentre et l’humide de l’accouchement. Avec ce solo soutenu par un chœur d’allié·e·x, Lauranne Faubert-Guay vous invite dans un espace de confidences où se déploie un travail au sol aussi doux qu’éprouvant, aussi charnel que transcendant. Au ventre d’un monde (ponos IV) est la revendication d’un corps – à l’identité, au genre et aux contours fluides – capable de mettre au monde et de rejeter son analgésie. Cette ode à la naissance, la création et la radicalité célèbre la démesure du corps et souligne son immensité.
Soutien financier Conseil des arts et des lettres du Québec, Centre de création O Vertigo, Circuit-Est centre chorégraphique
Résidences Centre de création O Vertigo, Circuit-Est centre chorégraphique, Compagnie Marie Chouinard, Devenir(s) corps, LA SERRE – arts vivants
Lauranne Faubert-Guay est chorégraphe et interprète en danse contemporaine, basée sur le territoire non cédé de la nation Anishinaabe, connu sous le nom colonial de l’Outaouais. Artiste engagée, Lauranne s’intéresse au pouvoir subversif de l’autosuffisance corporelle et matérielle. Elle tente d’éclairer avec philosophie les enjeux de notre rapport au monde et de notre besoin fondamental d’émancipation. On distingue son travail par une gestuelle soutenue à la croisée de l’effort et de l’extase, ainsi que par des scénographies fortes favorables au partage de l’intime. Depuis 2019, Lauranne obtient le soutien de plusieurs institutions du milieu des arts pour réaliser et diffuser ses créations chorégraphiques: Ponos – à l’épreuve du poids (2019), D’une montagne sans sommet (ponos II) (2022), ZAD (ponos III) (2023) et Tu es le vent (cocréation 2021-2023). Elle détient un baccalauréat en arts visuels et une maîtrise en sociologie de l’Université du Québec à Montréal. Elle est également fondatrice et directrice générale/artistique de l’organisme Devenir(s) corps, un lieu de résidence et de pratique des arts vivants situé en Outaouais.
Catherine Lavoie-Marcus est une artiste interdisciplinaire et chercheuse en arts vivants basée à Tiohtiá:ke/Mooniyang/Montréal. Croisant les champs de la chorégraphie et de la pensée politique, elle s’intéresse aux dispositifs qui restreignent ou accroissent la liberté de mouvement. Depuis 2009, ses œuvres, présentées dans des contextes variés (sur scène, in situ, dans des galeries d’art et des musées) sondent les forces, les formes et les discours qui exercent un contrôle sur les corps. Elle partage ses réflexions sur la danse sous la forme d’articles, de chroniques et d’essais. Catherine est professeure au département de danse de l’Université du Québec à Montréal.
Chorégraphe, interprète et enseignante depuis 25 ans, Caroline Laurin-Beaucage possède un répertoire d’une dizaine d’œuvres, incluant des installations, des performances in situ, une œuvre de projection architecturale et un film en réalité virtuelle. Son travail a été présenté à Montréal (Danse Danse, Agora de la danse, Tangente, Festival TransAmériques, OFFTA), ainsi qu’au Canada, en France, en Espagne, en Hongrie, en Allemagne, en Corée du Sud, en Suisse et en Israël. En 2019, son œuvre scénique Intérieurs reçoit le Prix du CALQ pour la meilleure œuvre chorégraphique 2019-2020. En tant qu’interprète, elle a évolué auprès de Ginette Laurin (O Vertigo), Jacques Poulin-Denis, Paul-André Fortier et Jean-Pierre Perreault. Elle est cofondatrice de la structure pour chorégraphes Lorganisme – dont elle est toujours membre-artiste – et, en 2022, elle se joint à Circuit-Est centre chorégraphique. Formée à ses débuts à l’École de Toronto Dance Theatre, elle obtient également sa maîtrise au programme INDI de l’Université Concordia en 2022. Caroline a enseigné au Département de danse contemporaine de Concordia comme chargée de cours de 2005 à 2019. Elle se joint au corps professoral du Département de danse de l’UQAM en 2020, où elle développe actuellement le champ de la danse et des nouvelles technologies.
N NAO, nommée Naomie de Lorimier, est une artiste québécoise, née et basée à Montréal. Elle explore la romance expérimentale par la musique, la performance et la vidéo depuis des millions d’années. Ses compositions s’inscrivent dans une démarche écoféministe, inspirée de rêves et de rituels quotidiens. Son dernier album, L’eau et les rêves, paru en 2023 sur Mothland, repousse les limites de la chanson entre sonorités électroniques et organiques. Il lui vaut une place sur la liste longue du prix de musique Polaris 2023. Elle joue notamment au Suoni Per Il Popolo, au FME, à M pour Montréal, et plus récemment à Paris, à Berlin, à Calgary et au Texas. Remarquée pour sa présence magique sur scène, elle assure les premières parties de plusieurs artistes, dont Sarah Pagé, Klô Pelgag, Ariane Moffatt et Patrick Watson. N NAO sort en 2024 Miroir, un EP sous forme de triptyque sur les thèmes de la sorcellerie, du secret et de la spirale.
Artiste de la scène, scénographe et conceptrice lumière, Tiffanie Boffa utilise ses multiples ressources pour créer des espaces vivants et sensibles. Débutant dans l’univers de la danse, elle se nourrit de son expérience dans ses conceptions d’éclairage. Elle collabore avec des artistes en danse, théâtre et arts multidisciplinaires tels que Guillermina Kerwin, Gabrielle Lessard, Jon Lachlan Stewart, Hanna Sybille Müller, Simon Renaud, La Tresse, Véronique Giasson, Marie Béland, 100Lux, la compagnie We All Fall Down et Sébastien Provencher.
Alors que je m’affairais depuis quelques années à une recherche théorique et chorégraphique sur ce qui relie l’épreuve à l’émancipation, j’ai traversé l’une des épreuves les plus significatives de ma vie: l’accouchement. Un rite d’une telle intensité qui balaie toutes formes de recherche intellectuelle. Convaincue que je devais m’y attarder, j’ai commencé à travailler cette pièce quelques jours après avoir appris que j’allais donner la vie une seconde fois. C’est avec la fatigue, les nausées et les hormones cabriolantes que j’ai donné les premières formes à ce projet. Le chemin s’est avéré sinueux parce que très intime, très confrontant. Le temps a passé. Mes enfants ont maintenant 4 ans et 1 an et demi. Ce voyage dans les replis de l’accouchement est devenu un point d’appui pour explorer la puissance et la sensualité d’un corps dont la liberté s’empare ne serait-ce qu’un instant; pour reconnaître tous les gestes d’hyper-relation à soi, aux corps et au monde comme étant des gestes à la fois privés et politiques.
Nindy Banks
Sometimes a little…distorted
Inspiré par la théorie de la cognition vestimentaire, Sometimes a little…distorted partage un processus de recherche en cours explorant l’impact des vêtements sur l’image et l’expression de soi, sur la perception des autres, mais surtout son influence sur la danse. À travers le freestyle, Nindy explore et remet en question son concept de soi, embrassant la vulnérabilité afin d’exprimer d’autres facettes de son identité. Devenez témoin de la manière dont l’habillement façonne non seulement l’identité et les interactions, mais aussi la danse et sa lecture. Cette conférence-performance révèle la puissante connexion entre ce que nous portons et la façon dont nous dansons, offrant un voyage enrichissant dans les significations profondes derrière la mode, l’expression et la perception de soi.
Résidences LA SERRE – arts vivants, Ebnflōh (B-Side), Espace Sans Luxe
Nindy Banks est une danseuse et instructrice de danse basée à Tiohtià:ke/Montréal. Elle a eu le privilège d’apprendre des pionniers du hip-hop à Montréal et aux États-Unis, et pratique également le krump sous le mentorat de Vladimir «7Starr» Laurore. En 2015, elle complète son baccalauréat en danse contemporaine à l’UQAM. Avec ses pratiques ancrées dans le freestyle et ses collaborations avec divers chorégraphes, Nindy a développé un intérêt particulier pour l’exploration de la danse comme véhicule d’émotions et de sensations. Nindy accumule les expériences en tant qu’interprète, notamment avec la compagnie de danse Ebnflōh et la compagnie de créations interdisciplinaires We All Fall Down. Elle jongle avec le hip-hop, le krump et la danse contemporaine à travers divers projets lui permettant de voyager à travers le monde et de développer son expression artistique.
Artiste de Montréal, Delande «Djungle» Dorsaint est danseur professionnel au sein des compagnies Ör Pür et Ebnflōh. Ayant touché à plusieurs styles, ceux dans lesquels Djungle se spécialise sont la house et le hip-hop. Son talent lui a permis de participer au festival Juste pour rire, Breaking Convention, 100Lux, World of Dance Qualifier, Dance to Win, Summer Dance Forever et bien d’autres. Djungle a également travaillé avec de grands chorégraphes du milieu tels que Cindy McAuliffe, directrice de la compagnie Ör Pür et du studio Urban-Element Zone, Andy Michel, Handy Yacinthe aka Monsta Pop, Alexandra «Spicey» Landé et Angélique Willkie. Pour Djungle, la danse est bien plus qu’un hobby ou un domaine dans lequel il excelle; elle est devenue pour lui un mode de vie avec lequel il ne cesse de s’épanouir. En quête d’un épanouissement infini, la culture de la streetdance lui permet de conserver l’intégrité de sa personne et de sa danse.
Jaleesa «Tealeaf» Coligny a suivi une formation rigoureuse en streetdance, soit 15 ans en hip-hop et 3 ans en krump, sous le mentorat de plusieurs pionniers de la scène montréalaise et new-yorkaise. Depuis 2018, elle est interprète dans la compagnie de danse Ebnflōh, sous la direction artistique de Alexandra «Spicey» Landé. Elle a également dansé pour plusieurs artistes, dont Victoria Mackenzie (Never Not Moving aka d**gs), le metteur en scène Philippe Boutin (The Rise of the BlingBling – La Genèse) et Dana Gingras (Creation Destruction et Frontera). Jaleesa cherche continuellement à enrichir sa compréhension globale de la culture hip-hop et son évolution, à renforcer les liens avec les membres de sa communauté, et à développer son expertise sur scène en s’assurant que les fondations de cette culture et les valeurs qui s’y rattachent restent au cœur de son développement artistique.
Alexandra «Spicey» Landé est une chorégraphe montréalaise et une figure majeure de la danse hip-hop au Québec. Sa passion pour cet art naît dans les années 80 alors qu’elle est toute petite. La relation symbiotique qu’elle entretient avec la culture hip-hop dans son travail chorégraphique constitue l’essence de sa signature artistique. En 2005, elle crée le Festival Bust A Move, qui s’impose comme la plus grande compétition de danses de rue au Canada. La TOHU en devient le codiffuseur. Spicey est aussi interprète et professeure de danse hip-hop depuis presque 20 ans. Désirant pousser ses aspirations artistiques et faire rayonner la création en danses de rue sur les scènes contemporaines, elle fonde en 2015 la compagnie Ebnflōh. Elle s’entoure de complices et de paires qui alimentent son processus créatif. Aujourd’hui, avec Ebnflōh, Spicey construit un langage chorégraphique propre à sa vision. Sa signature artistique, son implication dans la communauté et sa contribution au milieu artistique font d’elle un moteur de la création en streetdance au Canada.
Ce processus est né de mon intérêt pour l’influence des vêtements sur mon mouvement. J’ai remarqué que la façon dont je m’habillais avait un impact significatif sur la façon dont je ressentais ma danse. Au départ, j’ai abordé cela comme un projet de recherche méthodique, presque comme une équation scientifique: vêtements + corps = danse. Il s’agissait de recueillir des données avec un état d’esprit structuré, axé sur la recherche. Cependant, je me suis vite rendu compte qu’il ne s’agissait pas d’une question objective. Bien qu’une communauté puisse partager une compréhension commune, le symbolisme d’un vêtement est profondément personnel à celui qui le porte. Mon intérêt a évolué vers l’exploration des effets des vêtements sur l’image de soi et l’expression de soi, et la façon dont ces éléments sont transmis à travers la danse. Donc, oui, il s’agit de vêtements et de la danse mais, fondamentalement, il s’agit de moi, dans les vêtements, dans la danse.