Aube + Tout est dit, il ne reste rien

6. 7. 8 DÉCEMBRE | 19H30

9 DÉCEMBRE | 16H

Aube

Katia-Marie Germain

25 minutes

Vous arrivez quelque part. Décalé plus ou moins. Dans l’espace physique et visuel finement délimité, vous vous rapprochez. Tranquillement. Parfaitement. Un degré d’écart minime et subtil qui relie deux corps dans l’image, la pensée, l’intention et l’action. Un dédoublement des corps qui ont peine à se distinguer en tant qu’auteurs, et qui en arrivent à se confondre dans leurs propres perceptions du monde et dans les interactions qui en découlent. Qui dirige ? Et selon quelles influences et images de l’autre dans cette proximité, cette concentration et cette dépendance ultimes? Se confondre, l’un, l’autre et l’espace. S’y pose la question de l’identité. De l’impossible et nécessaire communion. Aube nous entraîne vers un univers poétique, où les corps et les formes apparaissent et se synchronisent, dans les lueurs du début du jour.

Chorégraphe et interprète : Katia-Marie Germain
Interprètes : Hélène Messier, Julie Tymchuk, Élise Bergeron, Marie-Pier Bazinet
Compositeur : Gabriel Ledoux
Conception d’éclairage : Sylvie Nobert
Résidences de création : Compagnie Marie Chouinard, Centre de création O’Vertigo, Pigeons International, Studio Nyata Nyata

Mes études en arts visuels participent aujourd’hui à qualifier ma compréhension de la création chorégraphique. Mon intérêt pour l’échange interdisciplinaire se traduit par une volonté de tendre vers l’intégration d’éléments visuels au sein de mes mises en scène chorégraphique, mais également par le sens même de mes réflexions sur la danse. Comment faire vivre une ligne dans un volume, comment chorégraphier les corps sur scène? Comme point de départ chorégraphique, il y a la forme comprise comme complexe, malléable et évolutive. La danse devient matière à travailler, à articuler, à composer. D’une part, il y a la forme pour ce qu’elle possède comme qualités visuelles: le corps dans l’espace en tant qu’images, définies par différentes positions. D’autre part, il y a la forme dans sa physicalité: comment le corps crée des formes et, par cette prise de conscience, les manipule? Je m’intéresse aux subtiles rencontres des formes et des corps, et à l’impact que ceux-ci procurent dans l’espace physique de la scène jusqu’à l’espace perceptuel du spectateur. Je crée un univers méticuleux, pratiqué, précis et finement étudié, favorisant l’implication active du regardeur dans la construction de son imaginaire sensible et poétique.

Katia-Marie Germain
Chorégraphe, interprète et artiste visuelle, Katia-Marie Germain allie des intérêts pour la forme, le corps et l’espace dans un travail chorégraphique et visuel. À Montréal, ses premières créations ont été présentées en 2009 et 2010 à la Sala Rossa, au Studio 303 et au Théâtre Mainline lors des festivals Art Matters et Co-motion Farm. En 2010, elle réalise et présente le spectacle autrui nm (ô-trui) lors du festival St-Ambroise Fringe de Montréal et participe au spectacle Danses Buissonnières à Tangente avec la pièce Y demeurer. Sa sensibilité pour la création artistique l’amène également à collaborer sur différents projets notamment au théâtre (avec la compagnie de Théâtre INK – 2012), en performance (avec la chorégraphe Katya Montaignac – 2011) et en arts visuels (avec l’artiste visuelle Lenka Novak – 2010). Ses plus récentes créations ont été présentées en 2011 lors des festivals OFFTA et Art Souterrain.

Katia-Marie Germain détient un baccalauréat en danse contemporaine de l’Université Concordia (2010) où elle a reçu le Prix de la Danse Contemporaine. Elle est également diplômée du programme d’arts visuels de l’Université Laval (2007) et récipiendaire des prix Muramur (prix d’intégration des arts à l’architecture) et Avatar (bourse et résidence de création au centre d’artiste Avatar).

Tout est dit, il ne reste rien

Geneviève C. Ferron

27 minutes

La pièce Tout est dit, il ne reste rien est un triptyque pour 5 interprètes reposant sur l’expérience de l’authenticité dans l’exercice de construction de l’intimité du corps en représentation. Y est mis en scène le heurt entre l’état de corps de l’interprète poussé à l’extrême de l’excitation et de sa volonté (vouée à l’échec) de tout réprimer et de calmer, à force de contrôle sur la forme. Pour ce projet, la chorégraphe Geneviève C. Ferron travaille avec la collaboration de l’artiste en arts médiatiques Alexandre Castonguay.

Chorégraphie : Geneviève C. Ferron
Interprètes : Ariane Boulet, Sarah Dell’Ava, Joannie Douville, Maude Lapointe, Gabrielle Surprenant-Lacasse
Répétitrice : Marie-Ève Archambault
Conseiller artistique : Alexandre Castonguay
Concepteur musical : Emmanuel Alberola
Concepteur éclairages : Hugo Dalphond

Il y a volonté de transposer sur le corps des interprètes une première forme brute de mes paysages intérieurs, de ces animaux-amis, monstres et alter ego qui habitent mon corps, mon esprit; mes creux et mes pleins. À partir de cette matrice, un travail de contrôle et de perfectionnement se développe; la recherche de la perfection dans les détails, la qualité du son d’une inspiration, le déploiement de chacun des doigts, le positionnement de la pupille dans l’oeil et le degré de tension du muscle oculaire. Ces formes rigides, imposées et juxtaposées sur un état de corps à la géographie morcelée, donne une impression d’instabilité qui se veut émouvante et angoissante. Le Moi devient Autre, se transforme, se brise, se disperse, se vide, jouit.

Geneviève C. Ferron
Formée en arts visuels et en danse contemporaine, Genevieve C. Ferron est chorégraphe, enseignante et intervenante en arts de la scène.Sa pensée se construit à partir d’une recherche articulée autour des thèmes de l’intimité et de la conscience artistique inclusive du corps de l’artiste. Elle repose sur une constante remise en question des perceptions du corps féminin et de l’ambiguïté de l’identité moderne. Depuis 2010, on a pu voir son travail, entre autres, au Studio 303 (Festival Edgy Women, Le Projet Webcam Project) au Festival Quartier Danse (Ballet de Ruelles) et au Festival Grado Cero, Bogota (solo des lumières, Le Cerf). De plus, elle a collaboré en tant que chorégraphe à la création de deux films d’art, So certain I was, I was a horse (Émilie Serri, FNC, RVCQ) et Tu sais (Guillaume Marin et Maxyme G. Delisle).

Alexandre Castonguay
Les oeuvres d’Alexandre Castonguay exploitent les technologies désuètes et les logiciels libres. Ses installations interactives et photographies ont fait l’objet de plusieurs expositions au Canada et à l’étranger, notamment à New York, Beijing, Madrid, Berlin et Graz. On trouve certaines de ses oeuvres dans la collection de la Banque d’oeuvres d’art du Conseil des arts du Canada, au Los Angeles County Museum of Art, au Musée des beaux-arts de Montréal, au Musée d’art contemporain de Montréal, au Musée canadien de la photographie contemporaine, au Musée national des beaux-arts du Québec ainsi que dans des collections privées. Représenté par la galerie Pierre-François Ouellette art contemporain de Montréal , il est également membre fondateur du médialab Artengine. Profeseur à l’École des arts visuels et médiatiques de l’UQAM à Montréal, il a étudié à l’University d’Ottawa (B.A.V. 1991 et B.A. 1993) ainsi qu’à l’Université Concordia, Montréal (M.F.A. 2004).