Réalité & fiction
Camille Lacelle-Wilsey & Eryn Tempest
GhostBox
La chambre noire est le point de départ de cette hybridation entre la danse, la photographie et le cinéma. Il est question de lente manifestation, d’apparition et de disparition. Vous entrevoyez des fragments de corps, des ombres, et des mouvements enflammés, obsessifs, nerveux. Les artistes s’exposent sous d’intenses lumières rouges pour vous pousser aux limites de la perception, pour vous confronter à des images juste au-delà de l’emprise de vos sens. Il y a des moments et des espaces perdus dans la noirceur ; vous ne pouvez voir les danseuses, mais vous les entendez toujours. Cette pièce investigue les méthodes et mécaniques du processus photographique et cinématographique en relation aux notions de transformation et d’interférence. Aux interstices entre les sens et l’intuition, c’est la perception de la présence invisible sur la pellicule qui vacille.
Chorégraphes et interprètes Camille Lacelle-Wilsey, Eryn Tempest
Technicienne vidéo Roxa Hy
Répétitrice Ariane Dubé-Lavigne
Conception lumière Cédric Delorme-Bouchard
Conception costumes Marie-Audrey Jacques
Conception sonore Charles Marsolais-Ricard
Camille Lacelle-Wilsey développe une pratique chorégraphique où le tableau vivant est chargé par le mouvement. L’esthétique monochrome contient les danseurs, alors qu’ils actent comme vaisseaux aux multiples facettes de l’expression. Elle s’intéresse à l’espace, la surprise et l’intensité des états humains. Une part de son travail questionne l’influence de la matière sur la sensation.
Comme créatrice, Eryn Tempest est intéressée par les questions de présence, de risque et de spontanéité. Elle s’intéresse à la façon que le corps trouve des solutions, sa capacité de se rassembler et de se diriger en réponse à une variété de sensations et d’expériences. Son travail questionne la transformation, la trace et la mémoire. Elle a récemment acquise une formation d’enseignement en improvisation à l’École de Danse Variations à Montréal, où elle enseigne également la claquette aux enfants et aux adultes.
GhostBox explore les thèmes d’apparition, de disparition et de suspense dans un univers scénique sombre inspiré par le film, la photographie et la chambre noire.
La chambre noire, enrobée d’une lumière rouge, crée un environnement à la fois empreint de calme, d’anticipation et de pressentiment. C’est un lieu où des ombres passent et se laissent deviner, créant un désir de voir apparaître sur pellicule une présence inattendue, insoupçonnée.
Dans ces instants qui précèdent la révélation des images, la tension affective est comme un fantôme, une sensation ou une influence invisible en devenir.
Notre duo explore ces présences invisibles qui perturbent le corps, le propulse dans l’espace et le font trembler. Comment les altérations et irrégularités produit par le film super 8 inspirent nos explorations d’états et de gestuelle ?
Hanna Sybille Müller
revolutions
Imaginez vous formant un cercle avec d’autres spectateurs. L’interprète vous souhaite la bienvenue, initiant de doux mouvements circulaires qui deviennent de plus en plus énergiques. Sa danse, ancrée dans des pratiques somatiques, émerge du plus profond de son corps. Alors qu’elle circule à travers l’espace, elle parle de l’ambiguïté du terme « révolutions », d’idées récoltées parmi ses entretiens avec un politologue, un mathématicien, un révolutionnaire, et un derviche tourneur. Pendant la performance, une auteure crée un texte en direct et, pour un moment, la danse devient un duo. Finalement, la chorégraphie se perd dans le chaos alors que la danseuse invite le public à se joindre à elle. Après tout, toute révolution implique changement.
Chorégraphe et interprète Hanna Sybille Müller
Interprète Kelly Keenan
Dramaturge Erin Robinsong
Conception des éclairages Paul Chambers
Scénographe Andrew Forster
Conseillère mouvement Linda Rabin
Conseiller texte Jacob Wren
Concepteur sonore David Drury
Conceptrice costumes Susana Vera
Résidence de création Dana Gingras/STABLE
Hanna Sybille Müller est une chorégraphe, danseuse et dramaturge de danse vivant à Montréal. Ses projets récents incluent transposition (présenté à l’Usine C, Studio 303, OFFTA 2017) et Self-made (2013, Wiesenburghalle). Comme dramaturge, elle a collaboré avec Andréa de Keijzer et Erin Robinsong pour Facing away from that which is coming (2017) et Eva Meyer-Keller, entre autres. Avec Eva Meyer-Keller elle a travaillé depuis 2006 sur des projets en performance et vidéo, notamment Bauen nach Katastrophen (2009), Von Menschen gemacht (2010), et Cooking Catastrophes (2011). En 2016 elle participe à Third Floor Residency à l’Usine C, Montréal. Hanna Sybille Müller a enseigné à UdK Arts (Université des Arts de Berlin) et au Zürcher Hochschule der Künste à Zürich. En 2016 elle anime le laboratoire Smoothies of the end of the world au Theater im Marienbad à Fribourg.
Erin Robinsong est une poète et une artiste interdisciplinaire avec un intérêt tout particulier pour l’écopoétique et les pratiques somatiques. Ses poèmes ont été publiés dans de nombreux journaux et anthologies comme Regreen: New Canadian Ecological Poetry, Tag: Canadian Poets at Play (publication prochaine), et ont été portés sur scène au &NOW Festival of New Writing et à The Conference on Ecopoetics, entre autres. Ses récentes performances sont In Conversation – une entrevue avec un arbre et This ritual is not an accident aux côtés de la chorégraphe Andréa de Keijzer. Son premier recueil de poésie sera bientôt publié aux éditions BookThug.
Kelly Keenan est une artiste et enseignante en danse basée à Montréal. Sa fascination pour la capacité de perception du corps se reflète dans son travail artistique et son enseignement. Cela se reflète aussi dans ses créations hybrides A Practice (2013), un atelier/performance en collaboration avec Adam Kinner, et Be Still & Know Me (2016), une lecture/performance. Les deux tentent de dissoudre les dichotomies entre l’étudiant et l’enseignant, le public et l’interprète, en proposant une expérience kinesthésique en tant que chorégraphie. Kelly a notamment collaboré avec Kira Kirsch, Catherine Lavoie-Marcus, Maria Kefirova, et Katie Ward. Elle organise le Forum des éducateurs du mouvement et elle enseigne la technique à l’Université Concordia. Elle donne également des ateliers à Montréal, au Canada, et à l’étranger pour des festivals et des formations de danse pré-professionnelles et professionnelles (ainsi que des ateliers de bricolage facilités par des gens « grassroots »!).
Paul Chambers est concepteur, professeur, et co-directeur artistique du collectif CHA. Son intérêt et sa collaboration à de nouveaux projets chorégraphiques ont toujours stimulé son parcours artistique. Depuis 2007, notamment avec le studio 303, il anime des ateliers pédagogiques destinés aux artistes qui voudraient approfondir leurs connaissances sur la conception lumière. Paul est aussi chargé de cours à l’Université Concordia. De 2008 à 2013 Paul assume la direction technique à Tangente. Ses collaborations récentes incluent Public Recordings, Amanda Acorn, Dorian Nuskind-Oder, Catherine Lavoie Marcus et Priscilla Guy, Maria Kefirova, Katie Ward, Parts+Labour_Danse, Lara Kramer Dance & Destins Croisés.
Dans sa pratique, Andrew Forster utilise différents médias : installations performance-vidéo, performance, installations textuelles et photographie. Son travail actuel prend deux directions principales : des installations textuelles pour des espaces publics ; et installation, performance-vidéo et performance. Mer paraguayenne est une collaboration avec la poète Erín Moure, une intervention textuelle enveloppant le rez-de-chaussée du pavillon EV de l’Université Concordia (août-déc. 2017). Il a réalisé plusieurs projets artistiques pour des espaces publics, dont Cinéma (Société des arts technologiques), pièce multimédia avec performance et diffusion audio en direct ainsi que projection vidéo se déroulant à l’extérieur pour un public assis à l’intérieur de la SAT. Parmi ses autres projets, on retrouve En masse, performance pour 75 personnes (avec la chorégraphe Suzanne Miller, à Tangente) ; et Ossip, performance dansée inspirée de la poésie d’Ossip Mandelstam (co-production O Vertigo/Tangente). Andrew est commissaire-artiste à L’Endroit indiqué, un espace-vitrine au coin de Laval & Marie-Anne à Montréal.
Dans revolutions, il est question de tourner et virevolter, décrivant comment tout tourne et se répète, change ou non. Comme son titre l’indique, la performance se joue dans l’ambiguïté entre révolution dans le mouvement et révolutions politiques et culturelles. Le public sera assis en cercle. La pièce est à la fois une danse et une lecture-performance explorant comment nos corps sont liés à nos pensées et par cela à nos actions. Le texte nous informe sur la façon dont nous regardons le mouvement et vice versa. Les révolutions exigent beaucoup d’énergie : pour qu’elles continuent il y aura une interprète invitée et un chanteur transformera le texte en musique, soutenant ainsi la danse et la concentration du public sur les cercles.