Programme triple
Élian Mata + Dana Dugan
17. 18. 19 JANVIER 2019 - 19H30
20 JANVIER 2019 - 16H
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RENCONTRE AVEC LES ARTISTES ET TABLE DE LIVRES LE 18 JANV.
Élian Mata
FORÊT
Dans le calme et la noirceur nait une microsociété d’êtres humains nus en position fœtale. Cette tribu aux physiques disparates est répandue à travers l’espace. Leurs yeux sont fermés. Doucement, ils se déplient, prennent vie et se réunissent instinctivement pour former un magma de corps entremêlés. À mesure que ces tableaux progressent, le sentiment de bien-être se détériore. La nudité n’est plus tolérée. Le vêtement fait son apparition, mais ces menus articles sculpturaux ne font que sexualiser la chair, ne cachant rien. En exposant la force brute et la vulnérabilité du corps au naturel, cette performance concrète jette un regard sociologique sur la genèse de l’humanité.
Concepteur, directeur artistique, performeur et costumes Élian Mata
Performeur.euse.s et collaborateur.rice.s à la création Jacqueline van de Geer, Matéo Chauchat, Marianne Gignac-Girard, Jean-Philippe Ung, Naïla Rabel
Conseillère artistique Jessica Serli
Concepteur d’éclairage Hugo Dalphond
Musique originale O’XL
La création de FORÊT a bénéficié d’une résidence à la Maison de la culture Marie-Uguay, membre du réseau Accès culture, partenaire de Tangente, ainsi qu’au Stable de Dana Gingras et à Louise Lapierre Danse.
Très jeune, Élian Mata s’intéresse aux arts visuels et en 1997, il s’installe au Canada et fonde les Productions EM. Dès lors, il s’intéressera à plusieurs médiums artistiques: la musique, la danse contemporaine et les arts visuels. Il scénographie plusieurs tournées d’artistes en musique, et crée divers décors dans lesquels son attirance principale pour la matière organique s’y exprime de plus en plus. Au sein de sa compagnie, toujours en activité à ce jour, il développera une multitude de projets artistiques, tant à titre de directeur artistique que créateur et concepteur. Parallèlement, il devient le responsable du Centre aux artistes pour Espaces Émergents sous la présidence de l’historien de l’art et homme de théâtre Henri Barras. Durant les dernières années, ses productions sont présentées au Canada, mais aussi en France et ailleurs à l’étranger. Il mène actuellement son projet le plus personnel de sa carrière, FORÊT, où le corps brut s’amalgame à la matière organique, et où l’art visuel et l’art performatif fusionnent.
Jacqueline van de Geer s’installe à Montréal en aout 2005. Sa ville de naissance, Rotterdam, bombardée à deux reprises, se voit fortement marquée par la Seconde Guerre mondiale. Grandir dans une ville en reconstruction lui a enseigné énormément sur «l’art de faire beaucoup avec presque rien». Son travail de création s’inspire notamment de la vie quotidienne, de Dada et de ses mémoires personnelles. Depuis qu’elle a reçu son statut d’immigrante au Canada, elle a développé des performances auxquelles les spectateurs sont invités à participer, transformant ainsi la relation artiste/spectateur en réduisant la distance entre eux-deux.
D’origine française, Matéo Chauchat intègre très jeune la compagnie Les Orteils de Sable (Saint-Étienne, France) dirigée par la chorégraphe Mireille Barlet. À 18 ans, il entre à l’École de danse contemporaine de Montréal. Diplômé depuis 2017, il travaille surtout avec la chorégraphe Sarah Dell’Ava et Élian Mata. En parallèle à ses activités d’interprète, il cherche à approfondir sa sensibilité artistique en s’essayant à la chorégraphie, qu’il utilise notamment pour questionner l’impact de l’art chez l’humain. Il a d’ailleurs eu la chance de pouvoir présenter plusieurs fois son travail lors de divers événements, entre autres au Festival SOIR.
Marianne Gignac-Girard est finissante de l’École de danse contemporaine de Montréal depuis 2005. Entre 2005 et 2008 elle travaille pour le Cirque du Soleil sur le spectacle Love dirigé par Dominic Champagne et chorégraphié par Dave St-Pierre. De retour à Montréal depuis 2008, Marianne danse pour Amélie Rajotte, Anne Thériault et autres artistes de la relève. Pendant cinq ans, elle danse dans plusieurs productions d’O Vertigo. Maman depuis plus de trois ans, elle a pu élargir ses compétences en travaillant comme répétitrice pour O Vertigo et plusieurs autres.
Sauf pour sa participation à une comédie musicale au cégep, Jean-Philippe Ung n’a aucune expérience dans le domaine artistique. Malgré cela, les arts l’ont toujours attiré et cette passion s’est nourrie des personnes de son entourage amical issues de la musique, des arts visuels, de la danse et d’autres formes d’expression. À l’opposé de son milieu professionnel, qui demande un esprit rationnel et cartésien, les arts le fascinent pour leur aspect créatif, inconnu, onirique. Ayant consommé de la culture à profusion en tant que spectateur, quand l’occasion s’est présentée de devenir un acteur de la culture, il s’y est engagé sans hésiter. Relevant ainsi un défi personnel immense, Jean-Philippe, par sa présence dans FORÊT, illustre aussi l’accessibilité et la diversité de la pièce.
Naïla Rabel est comédienne. Après avoir fait des études en danse au Collège Montmorency, elle étudie présentement en cinéma. Galvanisée de plus en plus par la protection de l’environnement, la réduction de notre consommation de plastique, l’exploitation des femmes et des enfants dans l’industrie de la mode, le véganisme et le minimalisme, elle partage ses convictions sur sa chaine YouTube. Participer à FORÊT est une évidence pour elle puisque la diversité y est de mise (toutes les diversités d’ailleurs: sexuelles, raciales, corporelles, etc.). Son physique ayant souvent été un obstacle pour elle, Naïla souhaite surmonter cela et ainsi inspirer les gens en surpoids à accepter leur corps et réaliser leur potentiel.
Certifiée de LADMMI (2005), Jessica Serli est active dans le milieu montréalais de la danse contemporaine à titre d’interprète, de chorégraphe et de répétitrice. On l’a vue notamment dans de nombreux projets chorégraphiques dirigés par Estelle Clareton, Line Nault, Milan Gervais, Andrew Turner, Bouge de là, Audrey Bergeron, Amélie Rajotte, Normand Marcy, Jacques Poulin-Denis et Emmanuel Jouthe. En parallèle à sa carrière d’interprète, elle agit en tant que répétitrice et conseillère artistique auprès d’Annie Gagnon, Ian Yarworski & Philippe Meunier, Floor Ryder and Tonik, Bourask et Alan Lake Factori(e). À titre de chorégraphe, elle a signé -40 Degrés (2005), Entre-Deux (2008), La Fièvre (2013), Petite Faille (2015), Faille: deux corps sur le comptoir (Tangente 2016, Offta 2017, Réseau Accès Culture 2018).
Hugo Dalphond interroge la synergie des corps, de l’espace et de la lumière en élaborant des dispositifs scénographiques initiateurs de rencontres. C’est principalement en faisant cohabiter les spectateurs et les performeurs au sein d’un même lieu et en modulant leur perception de l’espace qu’il fonde des expériences sensorielles alternatives. C’est alors l’occasion de s’engager dans différentes qualités de coprésence et de prendre ainsi conscience de notre rapport à l’autre. Depuis 2015, il aborde également ces questionnements dans le cadre d’un doctorat qui a pour sujet l’installation lumineuse et l’opportunité spatiale qu’elle offre à réfléchir à notre sentiment de collectivité. De plus, en parallèle, il collabore en tant qu’éclairagiste et scénographe sur différents projets en théâtre et en danse (Projet Hybris, Daina Ashbee, Collectif La tresse, Andre Pena & Artists, Anne-Flore de Rochambeau, Claudia Chan Tak).
En exposant la vulnérabilité mais aussi la puissance des corps nus dans FORÊT, j’ai souhaité explorer la genèse de l’être et en proposer une vision sociologique, dans une approche anthropologique, le corps-lieu où s’exercerait alors la norme. Au rythme d’une série de tableaux mettant en relief le rapport intrasocial de la nudité, j’ai retracé le processus d’opposition entre corps et pensée, matière et esprit, basculant de la raison à la morale. De son état serein originel, à sa controverse publique actuelle, j’ai soudainement eu envie de déployer un terrain de réconciliation de la perspective des spectateurs face à la nudité, devenant dès lors témoins de l’existence véritable et de la diversité physiologique des performeurs… Jusqu’à ce que le corps nu soit banni par la société, et que le vêtement érotise et sexualise le corps plus que jamais. Ainsi, le costume organique apparait, et sa matière en dicte sa physionomie tout autant que le mouvement des performeurs.
Dana Dugan
MEATmarket + (trans)FIGURation
Cette artiste-chercheuse défie les notions traditionnelles de performance de cirque et de rencontre avec le public. Dans la première de deux études engagées, nous décrivons des cercles autour d’elle, la regardant alors qu’elle pend du plafond comme une carcasse. En contrepoint aux sons sinistres d’un banjo jouant des airs de Bach, elle se débat pour préserver son humanité, se pliant et se dépliant lentement. Pour sa deuxième pièce, apparaissant telle une cigale anthropomorphisée en période de mue, elle manipule un parachute délicat comme une sculpture vivante. Son esthétique grotesque incarne des discours féministes sur la déshumanisation, la violence, la maternité, le vieillissement et l’obsolescence. Une rencontre émouvante et méditative.
Chorégraphe et interprète Dana Dugan
Collaboratrice au son AndréAnn Cossette
Concepteur d’éclairage Hugo Dalphond
Dramaturge Andréane Leclerc
Costumes Danica Olders
Voix de la raison Angélique Willkie
Andréane Leclerc s’intéresse à la scène, la performance, l’interdisciplinarité et la dramaturgie. Sa démarche est de déconstruire le spectaculaire et de rechercher un «corps matière» qui évolue dans la sensation plutôt que dans le sensationnalisme. Formée à l’École nationale de cirque (2001), elle complète en 2013 une maitrise sur la dramaturgie de la prouesse au Département de théâtre de l’UQAM. La même année, elle fonde la compagnie Nadère arts vivants, crée des pièces conceptuelles et développe une pratique pédagogique de «contorsion pour tous». Présentement en création de la pièce Sang Bleu, elle entame une nouvelle recherche intitulée Gloutonnerie du vide.
Hugo Dalphond interroge la synergie des corps, de l’espace et de la lumière en élaborant des dispositifs scénographiques initiateurs de rencontres. C’est principalement en faisant cohabiter les spectateurs et les performeurs au sein d’un même lieu et en modulant leur perception de l’espace qu’il fonde des expériences sensorielles alternatives. C’est alors l’occasion de s’engager dans différentes qualités de coprésence et de prendre ainsi conscience de notre rapport à l’autre. Depuis 2015, il aborde également ces questionnements dans le cadre d’un doctorat qui a pour sujet l’installation lumineuse et l’opportunité spatiale qu’elle offre à réfléchir à notre sentiment de collectivité. De plus, en parallèle, il collabore en tant qu’éclairagiste et scénographe sur différents projets en théâtre et en danse (Projet Hybris, Daina Ashbee, Collectif La tresse, Andre Pena & Artists, Anne-Flore de Rochambeau, Claudia Chan Tak).
AndréAnn Cossette est née sur l’Île de Montréal, ou Tiotia:ke, située en territoire Kanien’kehá:ka et Anishnaabe non cédé. En 2018, elle a terminé avec grande distinction un Baccalauréat en beaux-arts à l’Université Concordia, en intermedia. Les oeuvres d’AndréAnn explorent le pouvoir des expériences traumatiques. Elles racontent des histoires, les siennes ou celles que d’autres lui ont confiées. Son médium de prédilection est l’art de la performance, dans laquelle elle intègre des éléments sonores et vocaux, et parfois des objets sculpturaux, des composantes électroniques et de la vidéo. L’écriture et la recherche font partie de son processus.