WEBDIFFUSION

Ingrid Vallus

28 NOVEMBRE AU 2 DÉCEMBRE 2020
RECONNAISSANCE TERRITORIALE

Dans l’esprit de prendre soin de toutes nos relations, nous souhaitons reconnaître que Tangente est établi en territoire autochtone non cédé où des êtres vivants et non vivants coexistent depuis des temps immémoriaux.

 

Les Kanien’kehá:ka sont aujourd’hui reconnus comme étant les gardiens des terres et des eaux de ce territoire nommé Tio’tia:ke.

 

À travers notre programmation, nous souhaitons contribuer au mouvement ancestral d’échanges artistiques entre les peuples et nous reconnaissons notre responsabilité de renouveler nos pratiques avec respect envers les générations présentes et à venir.

Webdiffusion en direct de l’Espace Orange de l’ÉDIFICE WILDER – Espace danse

Une production de Tangente

 

Réalisateur Jérémy Busque (Productions Agile – équipements vidéo)

Coréalisatrice et directrice photo Josée Lecompte

Régisseuse lumière et son Sophie Robert

Opérateurs de caméra Guillaume Roberts Cambron et Ian Yaworski

Sonorisateur Jean-François Gagnon

Directrice de production Julie Deschênes

L'ESPACE DES COMMISSAIRES

«Mon œuvre n’est pas vraiment politique», nous lançait la chorégraphe Ingrid Vallus, avant de nuancer. Du moins pas frontalement, ouvertement et discursivement, mais oh combien politique en cette période de trouble, de suspension, d’urgence humanitaire. À travers la situation actuelle, si sérieuse et dépouillée temporairement d’aspects tellement vibrants de son humanité, l’œuvre d’Ingrid Vallus revêt en fait une double dimension politique. En plus de nous amener à partager un moment intime avec cette danseuse, à accueillir sa vulnérabilité, à occuper cet espace commun et à éprouver et concevoir le passage du temps autrement, sa pièce doit être la toute première à être présentée sur nos scènes bien incertaines. Cette incertitude qui nous accompagne maintenant depuis plusieurs mois est si difficile à apprivoiser! À ce stade, avancer dans ce processus artistique sans connaître sa finalité demande un courage et une force hors du commun de la part des artistes. Au moment où ces lignes sont écrites, nous ne savons pas encore si le public pourra vivre l’expérience de la scène, c’est entre autre pourquoi ce programme de soirée tente de vous communiquer davantage de contenu à propos de la démarche et des inspirations de l’artiste. Nourrir sensibilité, empathie et conscientisation, c’est en ce moment ce que la danse et l’art sous toutes ses formes a de plus puissant à partager!


INGRID VALLUS
Le reste des vagues
35 MINUTES
© Josée Lecompte
Avec ce dernier volet d’un triptyque, Ingrid explore l’entre-deux. Observation sur le temps qui passe et les instants où tout peut chavirer, de la paix à la guerre, de la haine à l’amour. Souvent imperceptibles et insidieuses, ces lentes mutations peuvent mener au plus grand des renversements. Avec la respiration comme ancrage, comment parcourir ces petits moments invisibles où tout est possible? Sur une scène étroite qui invite des gestes organiques, l’artiste convie le spectateur à une rencontre intime.
Artistes
INGRID VALLUS
Chorégraphe et interprète
KIM GABOURY (aKido)
Compositeur
CHI LONG
Conseillère artistique
LAUR FUGÈRE
Coach vocale
ANDREW FORSTER
Conseiller à la scénographie
JAMES PROUDFOOT
Concepteur d’éclairage
SOPHIE ROBERT
Assistante à la conception d’éclairage

Les transformations silencieuses
François Jullien

 

JULLIEN, François. 2009. Les transformations silencieuses, Le livre de poche, 160p.

 

Comment parcourir les moments invisibles? Cette question au cœur du travail corporel d’Ingrid Vallus se retrouve au centre de la pensée de Jullien dans ce texte. La lecture de cet ouvrage est l’étincelle qui a mené à la création de la pièce Le reste des vagues. À la rencontre de la philosophie orientale, l’auteur aborde la conception du temps comme une suite de transformations continues, la notion de parcours plutôt que d’aboutissement, ainsi que le vieillissement comme devenir. La pensée chinoise nourrit cette approche singulière du temps, incarné ici par la danseuse qui l’explore à travers la respiration, la lenteur, les modifications imperceptibles, bref, les «transformations silencieuses». 

 

«Quand, “à partir d’où”, ai-je commencé de vieillir ? Aucun début n’est assignable: aussi loin qu’on remonte en sa vie, on a toujours commencé de vieillir. Des cellules meurent déjà, sculptant le fœtus. Vieillir a toujours déjà commencé.» p.22

 

«Non seulement cette transformation en cours, on ne la perçoit pas, mais elle s’opère elle-même sans crier gare, sans alerter, “en silence”: sans se faire remarquer et comme indépendamment de nous; sans vouloir nous déranger, dirait-on, alors même que c’est en nous qu’elle fait son chemin jusqu’à nous détruire. Puis on tombe, un jour, sur une photographie d’il y a vingt ans et le trouble dont on est saisi soudain est irrépressible.» p.6

 

«Qu’y a-t-il d’autre sous nos yeux, toujours, que de l’herbe qui pousse et des montagnes qui s’érodent, des corps qui s’alourdissent et des visages qui s’émacient, de la vie qui se féconde, ou qui s’épuise, ou plutôt qui, se fécondant, commence déjà de s’épuiser?» p.53

 

 

Nagori: La nostalgie de la saison qui vient de nous quitter
Ryoko Sekiguchi

 

SEKIGUCHI, Ryoko. 2018. Nagori: La nostalgie de la saison qui vient de nous quitter, P.O.L, 135p.

 

Le titre de ce livre, Nagori, peut être traduit par: «l’empreinte des vagues» et inspire le titre même de la pièce d’Ingrid. Sekiguchi, autrice d’origine japonaise qui écrit en français, invite son lectorat à se décentrer, à adopter des perspectives nouvelles grâce à son écriture bercée par le rythme des saisons et le cycle de vie des aliments, les mutations de ceux-ci, leur vie, leur maturation, leur mort.

 

«La coutume de l’o-miokuri surprend souvent les Occidentaux en visite au Japon. Elle consiste à raccompagner la personne qui s’en va, comme cela se pratique dans beaucoup d’autres cultures, et comme elle s’est pratiquée longtemps dans les gares et les ports. Au Japon, cependant, elle ne concerne pas seulement les grands départs. En ce moment que je suis au Japon, ma mère reste sur le pas de la porte tous les matins quand je sors de la maison, et agite la main jusqu’à ce que j’aie tourné le coin de la rue. (…) Chaque fois que je me rendais chez mon grand-père, au moment de se quitter, il faisait omiokuri jusqu’à ce que j’aie monté la pente et que l’on ne se voie plus. C’est le regard qui prolonge le départ entre deux personnes, même après le départ.» p.108

 

«Nos émotions ne se déplacent pas aussi facilement. Si vives et réactives qu’elles soient, elles sont bien plus lentes que notre corps à prendre congé d’un être, ou d’un lieu. Elles viennent toujours après nous, à quelques pas en arrière.» p.27

 

«Les quatre saisons introduisent dans notre vie l’idée de cycles qui se répètent, un peu à la manière d’un escalier en colimaçon. Pourtant, le temps de notre vie progresse, lui, selon une linéarité à sens unique, vers une dégénérescence irréversible.» p.51

 

 

The Order of Time et Reality Is Not What It Seems
Carlo Rovelli

 

ROVELLI, Carlo. 2018. Reality Is Not What It Seems: The journey to quantum gravity, Riverhead Books, 288p.

 

ROVELLI, Carlo. 2019. The Order of Time, Riverhead Books, 256p.

 

À travers son abondante publication, l’auteur italien s’efforce de vulgariser la physique et la philosophie des sciences et présente une façon de concevoir le monde autrement pour les néophytes de la physique quantique que nous pouvons être. Avide de cette sphère de perceptions qui s’ouvre à elle grâce aux mots de Carlo Rovelli, Ingrid Vallus se laisse inspirer par ses explications sur le temps et l’espace qui balancent entre poésie et science.

 

Les citations suivantes sont de l’ouvrage The Order of Time

 

«The nature of time is perhaps the greatest remaining mystery. (…) Why do we remember the past and not the future? Do we exist in time, or does time exist in us? What does it really mean to say that time “passes”? » p.2-3

 

«We can think of the world as made up of things. Of substances. Of entities. Of something that is. Or we can think of it as made up of events. Of happenings. Of processes. Of something that occurs. Something that does not last, and that undergoes continual transformation, that is not permanent in time.» p.97

 

«There’s another, more essential aspect to time: its passage, its flow, the “eternal current” (…).» p.20

Remerciements

À Marie-Françoise, pour l’inspiration quotidienne…

 

Chère équipe de Tangente, votre soutien et votre engagement sont toujours exemplaires, mais en cette année bouleversée, ils l’ont été tout particulièrement. Merci d’avoir été là jusqu’au bout…

 

Merci à James, Kim et Chi d’être resté·e·s dans l’aventure malgré les incertitudes et les renversements des derniers mois… Je me sens plus que privilégiée de travailler avec vous. Merci à Laur, Andrew et Joyce de m’avoir accompagnée à différentes étapes de cette création. 

 

Merci à toutes les fabuleuses personnes qui ont contribué à ma campagne de financement. Votre soutien, très précieux, m’a énormément touchée: Elisa Belhache, Julie Bélisle, Annie Binette, Céline Boudi Lenoble, Jean-Robert Choquet, Gabriel Dancause, Morgane De Bellefeuille, Maxime Dumesnil, Colin Earp-Lavergne, Alexandre Escure, Andrew Forster, Phédia Gottot, Tomi Grgicevic, Sophie Joubarne, Simon-Pierre Lacaille, Gabriela Larios Medina, Caroline Laurin-Beaucage, Stéphane La Rue, Sylvie Lavoie, Julie Legault, Katerine Lepage, Bram Levinson, Philippe Mangerel, Martin Messier, Jacques Poulin-Denis, Danielle Rituit, Robert St-Amour, Viviane Tardif, Pauline Védie, Émilie Vion, ainsi qu’au Conseil des arts de Montréal et à la Caisse Desjardins de la Culture.

 

Un grand merci à l’équipe de Circuit-Est centre chorégraphique pour son soutien au cours des derniers mois. Merci à ma chère Joanne Germain de la maison de la culture du Plateau-Mont-Royal pour son accueil, à Evelyne Arsenault, Anik Robichaud-Gauvin et à l’équipe de la maison de la culture Rosemont–La Petite-Patrie, à Alain Bolduc et au Département de danse de l’UQAM, à Louise Lapierre Danse et à José Navas et son équipe.

 

 

Le reste des vagues a bénéficié du soutien de Circuit-Est centre chorégraphique.

 

Le reste des vagues a bénéficié du Programme d’aide aux artistes en danse du Département de danse de l’Université du Québec à Montréal, partenaire de Tangente.

 

Ce projet a bénéficié du soutien du Conseil des arts de Montréal et de la Caisse Desjardins de la Culture dans le cadre de notre projet de sociofinancement «Donnez un coup de pouce, déplacez une montagne!» sur la plateforme La Ruche, partenaire de Tangente.

 

La création de Le reste des vagues a bénéficié de résidences aux maisons de la culture Rosemont–La Petite-Patrie et du Plateau-Mont-Royal, membres du réseau Accès culture, partenaire de Tangente.

 

José Navas/Compagnie Flak est fier de parrainer Ingrid Vallus dans le cadre de son partenariat de résidence avec Tangente.

 

Dans le cadre de son partenariat avec Tangente, Louise Lapierre Danse est fière d’offrir une résidence à Ingrid Vallus.

À venir
Webdiffusion
Charo Foo Tai Wei + Winnie Ho

EN DIRECT

23 JANVIER 2021 - 17H

EN REPRISE

25 AU 31 JANVIER 2021

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Discussion avec les artistes pendant l'entracte

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Tangente remercie le Conseil des arts et des lettres du Québec, le Conseil des arts du Canada ainsi que tous ses donateurs de leur appui financier.