Programme triple
J. Style + Anna Duverne + (in)sight
ÉDIFICE WILDER | Espace Orange
22, 23, 24 janvier 2026 - 19h
25 janvier 2026 - 16h
Discussion avec les artistes le 23 janvier
L’ordre des pièces peut être modifié sans avis préalable.
J. Style
F.R.3.3.
Motivé par le désir de dépasser la peur du jugement, J. Style plonge dans un état façonné par les blessures que celle-ci provoque et les gestes posés sous son emprise. Cette création chorégraphique dévoile un parcours intime: affronter, reconnaître, puis tendre vers une réconciliation avec soi-même. La pièce explore également l’expression à travers le textile, qui devient un rappel discret: pendant qu’un corps se replie ou se libère, d’autres fils poursuivent leur trame, indifférents aux secousses intérieures. F.R.3.3. est un rappel que, en fin de compte, personne ne se soucie vraiment de nous et nous ne sommes qu’humains.
Résidences CCOV (résidence courte) , H4L (résidence longue durée)
Mukoma-K. Nshinga, aussi connu sous le nom de J. Style, découvre le street dance à l’âge de 7 ans. Passionné, il se forme en popping auprès de figures de l’élite montréalaise telles que MonstaPop, 7Starr et Venom, avant de voyager à l’étranger pour enrichir son vocabulaire et s’initier à des styles comme le bruk up. Ses accomplissements incluent des apparitions à la télévision, notamment dans la compétition Révolution, ainsi que dans des publicités pour Little Burgundy, Gaz Métro, Subway et Tourisme Montréal. En 2024, il se démarque avec une apparition remarquée dans une publicité de UKG diffusée lors du Super Bowl LVIII, exposant son dynamisme devant un public mondial. Il incarne l’Angel of Change dans Kin Fables, trilogie récompensée au festival Fantasia. Également juge à Hit The Floor et représentant du Canada en Suisse, en France et au Sénégal, J. Style poursuit une trajectoire singulière, cherchant à inspirer par une danse fidèle à lui-même.
Diplômé de l’École nationale de théâtre et de l’Université d’Ottawa en théâtre et en histoire, Tristan-Olivier Breiding se passionne pour la conception d’éclairage. Il utilise la lumière pour peindre la réalité et sculpter l’espace, en suivant les respirations sonores et textuelles de la scène. Il a signé la conception lumière de Wahsipekuk – Au-delà des montagnes (Ivanie Aubin St-Malo), Newfoundland Rocks (Gros Morne Theatre), Blue Light (Théâtre Trillium), On maronne (Cercle Molière) et Ode (Théâtre Rouge-Écarlate). Il travaille principalement à Montréal et Ottawa, où il assiste aussi à la reprise de tournées.
Mon processus a débuté en construisant une mind map sur Milanote, rassemblant entrées de journal, références visuelles et une playlist déclenchant les émotions que je voulais atteindre. J’y ai aussi ajouté des morceaux capables de m’en extraire, car certains états sont lourds à habiter. Ma recherche consiste à identifier ces états, observer les mouvements qui en émergent, puis en tirer du matériel chorégraphique.
Je lutte également avec l’envie de trop faire ou dire. Au départ, j’imaginais un spectacle très habillé – musiciens, vêtements, peinture – mais j’ai compris que ces éléments masquaient la vulnérabilité que je veux exprimer.
En studio, j’explore la progression d’une chanson en une pièce de 25 minutes, composée de boucles de 5 minutes. Le ressenti va de l’appréciation à l’impression d’être piégé, puis à la libération, avant de se retrouver enfermé dans un nouveau fragment. Chaque cycle crée une liberté unique que je cherche à saisir.
Anna Duverne
Les pas, la nuit
Dans les rues endormies d’une ville inconnue, une conversation intime s’installe entre les gestes et les sons lors d’une balade nocturne portée par la rencontre de deux jeunes femmes. Le souffle du saxophone épouse les mouvements du corps, dans une improvisation organique où la musicalité de la danse répond à la physicalité de la musique. L’œuvre explore l’écoute, l’errance et la complicité avec délicatesse et intensité. Une performance sensible, à la fois brute et poétique, qui invite à ressentir l’instant présent et à se laisser toucher par la beauté fragile du lien entre deux êtres en quête d’un même souffle.
Merci à Tangente pour sa confiance et son accueil. Merci à Marianne, pour sa sensibilité et son engagement. Merci à toutes les personnes qui ont contribué et partagé ma campagne de financement; votre élan a porté ce projet. Merci à mes parents pour avoir toujours cru en moi et en mes choix artistiques, et pour m’encourager à exprimer librement ma danse et ma créativité. Merci à mes amis proches qui m’inspirent et me soutiennent continuellement, ainsi qu’à mon entourage de danseurs et chorégraphes pour leurs regards extérieurs. Merci aussi à Milou pour soutenir tous mes projets et rêves. Enfin, merci aux consommateurs de danse, dont la curiosité et la présence rendent possible chaque geste posé sur scène.
Originaire du Sud-Est de la France, Anna Duverne est une jeune interprète et créatrice de 24 ans qui aime tisser des liens entre les arts en vue d’une expression artistique multidisciplinaire. Son instinct créateur la pousse, dès le plus jeune âge, à se nourrir d’une pratique autodidacte des arts plastiques, visuels et vivants. Anna est une idéalisatrice en quête d’authenticité, de persévérance et de profondeur dans tout ce qu’elle entreprend. La danse est son médium le plus naturel et instinctif: elle lui permet d’accéder directement à ce qui est le plus présent en elle. L’étude du corps et du mouvement est, quant à elle, une science et une poésie qui la questionnent depuis longtemps, et pour longtemps. Depuis la fin de ses études à l’EDCM, Anna a eu l’occasion de travailler à maintes reprises avec des chorégraphes indépendants comme Alejandro Sajgalik, Jessica Serli, Louise Bédard, etc. Elle vise à développer sa technique, enrichir son réseau et s’engager pleinement dans la scène montréalaise.
Marianne Lataillade a découvert la danse dès son jeune âge dans le sud-ouest de la France, d’où elle est originaire. C’est à travers le modern jazz, le ballet et le contemporain qu’elle canalise son énergie débordante et découvre le plaisir de la scène. À 15 ans, elle intègre le Conservatoire de Biarritz en ballet, puis déménage à Montréal 3 ans plus tard pour se consacrer à la danse contemporaine. Elle complète sa formation à l’École de danse contemporaine de Montréal en 2022, où elle est marquée par l’enseignement de Linda Rabin, Andrew Harwood, Marc Boivin, Jessica Serli, Alexandre Morin et Louise Bédard. Depuis, elle enseigne principalement aux enfants, valorisant l’imaginaire, le dépassement de soi et l’entraide. Dans sa pratique personnelle, elle explore le plaisir du mouvement, les influences multiples et une approche intuitive, libre et vivante de la danse.
Diplômé de l’École nationale de théâtre et de l’Université d’Ottawa en théâtre et en histoire, Tristan-Olivier Breiding se passionne pour la conception d’éclairage. Il utilise la lumière pour peindre la réalité et sculpter l’espace, en suivant les respirations sonores et textuelles de la scène. Il a signé la conception lumière de Wahsipekuk – Au-delà des montagnes (Ivanie Aubin St-Malo), Newfoundland Rocks (Gros Morne Theatre), Blue Light (Théâtre Trillium), On maronne (Cercle Molière) et Ode (Théâtre Rouge-Écarlate). Il travaille principalement à Montréal et Ottawa, où il assiste aussi à la reprise de tournées.
Cette pièce évoque mes marches solitaires, la nuit, quand je rentre chez moi. Dans ces instants suspendus, quand je sais que ceux que j’aime sont endormis. Au cœur des rues sombres, quelque chose s’ouvre. Les pensées deviennent plus claires, plus profondes, parfois même révolutionnaires. Le corps, libéré, esquisse des gestes légers, une joie discrète sur le trottoir. Les pas, empreints d’une grâce familière, tracent des kilomètres de vulnérabilité, mais aussi de puissance tranquille. Les mains ballantes, je plane. Le bruit d’un chat, le chant des cigales, une voiture qui passe deviennent des partenaires furtifs. La nuit murmure des vérités que le jour étouffe. J’ai voulu créer une œuvre qui rende hommage à ces moments-là: intimes, bruts, mystérieux. Une balade au cœur des âmes rêveuses et solitaires.
Marianne et moi nous connaissons depuis notre passage à l’École de danse contemporaine de Montréal. Très proches dans la vie, voisines dans le même quartier, notre amitié est le point de départ de cette création. J’ai voulu donner l’opportunité à une amie de jouer du saxophone sur scène, et je trouve cela intéressant qu’elle ne soit pas professionnelle. Le son de cet instrument nous transporte directement vers un mysticisme. Cela apporte une touche spéciale au projet. Nous avons notre petit truc à deux. Ce même petit truc qui me calme et m’apaise. Le fait qu’elle soit danseuse nous rapproche dans le processus créatif. Peu à peu, nous avons commencé à explorer ensemble, dans les parcs, dans la rue, des dialogues entre son et mouvement. Ce projet est né de ces errances jolies et complices. Il est le reflet d’une symbiose artistique qui nous habite naturellement: une envie de vivre notre lien à travers le langage de la scène.
(in)sight
Entrelacés
Entrelacés perpétue la tradition de pratique personnelle en tap dance et en musique jazz. S’apparentant à un rêve que l’on ne peut décrire entièrement, l’œuvre embrasse l’abstraction tout en évoquant un sentiment de familiarité. Ancrés dans un langage commun à la culture jazz, les artistes créent des paysages sonores surréalistes à l’aide de dispositifs sensoriels et technologiques. L’énergie éphémère issue des interactions harmoniques et rythmiques improvisées nous plongent dans un environnement immersif où règnent vulnérabilité, connexion, patience, aventure et découverte. À travers cette performance intime, un sentiment de plénitude est recherché, même s’il est clair que la finalité marque seulement le début de nouvelles idées.
Soutien financier Conseil des arts du Manitoba, Conseil des arts et des lettres du Québec
Résidences/soutien Projet 3ème Œil du Centre l’Avant-Première, La Otra Orilla, École de danse Anick McConnell, Cour des arts (Ottawa)
David Lafleur est un artiste émergent et un éducateur en danse œuvrant dans la région de l’Outaouais, sur les territoires ancestraux anishinaabe. Détenteur d’une maîtrise en sciences de l’activité physique de l’Université d’Ottawa, il fusionne le mouvement percussif, l’art sonore et la technologie dans une pratique ancrée dans l’improvisation, l’expérimentation et la collaboration. Sous le collectif (in)sight, avec Ella Steele, ils développent des propositions artistiques multidisciplinaires audacieuses qui explorent la richesse expressive et les possibilités contemporaines du tap dance. Parmi leurs œuvres récentes: M/W/D : Sentiment du moi, commandée par le Toronto International Tap Dance Festival (2022) et présentée au Québec en 2025 dans le cadre du programme Futur Danse; Bruits, débris et souliers pointus, créée en collaboration avec l’artiste sonore Pierre-Luc Clément, a été présentée comme loge musicale au Big Bang Festival du Centre national des Arts à Ottawa en 2025.
Deniz Lim-Sersan est un musicien polyvalent dont les racines en piano classique et en rythmes balkaniques ont donné naissance à un style distinct, affranchi des genres. Après ses débuts jazz au sein de groupes communautaires à Ottawa, il obtient une bourse pour étudier au Humber College, d’où il sort diplômé avec plusieurs distinctions. Il poursuit son perfectionnement au Banff International Workshop in Jazz and Creative Music. Il a étudié auprès de grands noms comme Herbie Hancock, Vijay Iyer et Robi Botos. Il dirige Primary Colours (pianiste/auteur-compositeur) et NitroTurtle (batteur/directeur musical), et crée aussi de la musique pour Canada Goose et Holt Renfrew.
Ella Steele (elle) est une artiste multidisciplinaire basée à Winnipeg, au Manitoba. Sa pratique allie histoire, improvisation et expérimentation. Elle développe notamment des créations au sein du collectif (in)sight, avec lequel elle a récemment coréalisé I/DEI\A, un court métrage dont la trame sonore est centrée autour du tap dance. Elle est également fondatrice et directrice de Language of Rhythm, une compagnie préprofessionnelle de tap dance qui relie les danseur·euses à la musique jazz en direct, à une formation ancrée dans l’histoire et à des opportunités de développement professionnel. Grâce au soutien du Conseil des arts du Manitoba, elle dirige actuellement un projet de cocréation musicale avec les membres de la compagnie, sous le mentorat du contrebassiste et professeur Karl Kohut.
Diplômé de l’École nationale de théâtre et de l’Université d’Ottawa en théâtre et en histoire, Tristan-Olivier Breiding se passionne pour la conception d’éclairage. Il utilise la lumière pour peindre la réalité et sculpter l’espace, en suivant les respirations sonores et textuelles de la scène. Il a signé la conception lumière de Wahsipekuk – Au-delà des montagnes (Ivanie Aubin St-Malo), Newfoundland Rocks (Gros Morne Theatre), Blue Light (Théâtre Trillium), On maronne (Cercle Molière) et Ode (Théâtre Rouge-Écarlate). Il travaille principalement à Montréal et Ottawa, où il assiste aussi à la reprise de tournées.
Barb Bottle (elle) est une artiste queer interdisciplinaire, colonisatrice blanche et invitée sur le territoire du Traité n° 1 à Winnipeg, au Manitoba. Travaillant dans les domaines de la photographie, du tricot, de la vidéo, du son, de l’installation et de la performance, Bottle explore les thèmes de la mémoire, du lieu et de l’appartenance à travers le prisme du traumatisme lié à l’adoption.
Faisant appel à la tradition du jazz, nous souhaitons créer une œuvre qui analyse le passé, le présent et le futur de nos pratiques artistiques. En collaboration avec Ella Steele (scénographie) et Tristan-Olivier Breiding (éclairage), nous étudions le son et le mouvement à partir d’une démarche technologique sensorielle, immersive et multiforme. Dans ce projet, les pédales d’effet sont l’outil qui me permet d’élargir ma palette texturale tout en conservant un lien étroit avec les pionniers du tap dance et leurs esthétiques individuelles, tels que Honi Coles et Eddie Brown. Brouiller les frontières entre répertoire historique, chorégraphie et improvisation est au cœur de mon approche artistique. Bien que ce travail ait une dimension expérimentale, il est marqué par une profonde appréciation, un lien étroit et de nombreuses références à l’héritage du tap dance et du jazz.