Dialogues incarnés
20. 21. 22 MARS 2014 | 19H30
23 MARS 2014 | 16H
Commissaire invitée, Jade Marquis se questionne : « Dans la société contemporaine québécoise, quelle forme d’empowerment* féminin est revendiquée par la sexualisation du corps mis en scène ? » Deux visions chorégraphiques, quatre tables rondes.
*Autonomisation, responsabilisation, affirmation ?
Jade Marquis
Miss
À la recherche d’empowerment, une danseuse teste ses possibilités. Comme point de départ, des pistes convenues, et un kit pour suivre la recette. Surtout, l’envie de ressentir l’expérience, et le défi de la transmettre.
‘cause deep down in my heart I got the power to make it all happen’
Girl power, The Cheetah Girls (2007)
Créatrice chercheure : Jade Marquis
Créatrice interprète : Joannie Douville (interprète 20, 21 mars)
Interprète : Karenne Gravel (interprète 22, 23 mars)
Oeil extérieur et répétitrice : Sophie Michaud
Conception musicale : Hugues Clément
Conception des éclairages : Karine Gauthier
Jade Marquis
Diplômée du baccalauréat en danse contemporaine de l’UQÀM en 2008, Jade poursuit sa formation au centre Dance New Amsterdam de New York. À Montréal, elle danse pour Émilie Poirier, Lucie Grégoire et Normand Marcy. Depuis 2010, elle collabore aux propositions de l’Abécédaire du corps dansant (Andrée Martin) ainsi qu’aux créations collectives de Ballet de ru[elles] (2010-2012). Sa première pièce, La séduction?, a été présentée à Danses Buissonnières 2011, Émergences chorégraphiques 2011, au OFFTA 2012 et en version bonifiée à Zone Homa 2012. Étudiante à la maîtrise, Jade s’intéresse à la présentation de la danse dans la culture populaire au regard de la sexualisation. À l’été 2011, son intérêt de recherche la mène à Los Angeles pour s’entraîner auprès de danseurs et chorégraphes actifs au sein de l’industrie de la musique populaire américaine. Son mémoire théorique sur la danse de vidéoclips, une codirection avec le département de sexologie de l’UQAM (Francine Duquet), est actuellement en évaluation.
Joannie Douville
Après une formation en danse profil interprétation à l’UQAM terminée en 2009, Joannie Douville a complété un certificat en psychologie, orientation psychologie du développement. Dès l’année suivante, elle a oeuvré en tant qu’intervenante, notamment, dans le cadre d’un projet pilote de thérapie par l’aventure, à titre d’accompagnatrice d’un groupe d’adolescent au Maroc. Elle s’est ensuite jointe à la compagnie Dave St-Pierre pour la création de Foudre, le troisième volet d’une trilogie incluant les pièces Un peu de tendresse bordel de merde et la Pornographie des âmes. Par le fait même, l’interprète a eu l’occasion de danser dans l’ensemble des trois oeuvres. Collaborant aussi régulièrement aux travaux des chorégraphes Sarah-Ève Grant et Genevière C. Ferron, Joannie Douville a, avec elles, multiplié les représentations à Montréal. Cofondadrice de la compagnie Je suis Julio, elle a cosigné les deux créations collectives de la compagnies. Dans la dernière année, elle s’est de plus lancée dans l’élaboration de deux productions personnelles intitulées Mechanical Resonance of Lions et N’arrête jamais d’inventer l’espace où je me trouve. Ces pièces ont été présentées au Chili, en Bolivie, en Colombie, en Italie, en France et à Montréal.
Karenne Gravel
Karenne Gravel est bachelière en interprétation de la danse (UQAM-2011). Elle s’intéresse au rapport entre le temps et la valeur qu’on porte aux choses ainsi qu’à la relation qui s’établit entre l’art vivant et le public. Dès la fin de ses études, elle a l’occasion de performer dans plusieurs événements in situ pour Lynda Gaudreault, Katya Montaignac et le collectif Bal[let] de rue, elles. En 2012, elle devient interprète pour la compagnie Manon fait de la danse dans le cadre d’Où est Blanche-Neige? Puis, c’est comme chorégraphe que Karenne s’associe à Emmalie Ruest, en 2009, pour former ce qui deviendra le collectif Dans son salon. Leurs projets s’orientent autour de la création de vidéo-danses à partir de leur univers kitsch et décalé. En tant qu’interprète elle travaille également pour différents créateurs de la relève tels que Lilianne Moussa, Jade Marquis et Félix-Antoine Boutin.
Sophie Michaud
Depuis plus de vingt ans, Sophie Michaud accompagne divers processus de création en danse contemporaine. Diplômée de l’UQAM, c’est d’abord en juxtaposant études supérieures et praxis qu’elle a développé une réflexion approfondie sur le rôle qu’elle joue aux côtés des chorégraphes et danseurs contemporains. Artiste très active, elle évolue tant auprès des créateurs émergeants qu’auprès d’artistes établis en tant que directrice des répétitions, assistante à la chorégraphie, conseillère artistique et mentor. Fortement intéressée par le phénomène de la perception et l’expérience du regardant en danse, elle poursuit ses recherches et s’investit aussi pour la reconnaissance de sa profession et du savoir qui s’y rattache.
Hugues Clément
Artiste audio-visuel, Hugues Clément forge sa démarche par l’expérimentation, le risque et l’hybridation des formes d’expression. Depuis 2009, il explore la relation média/mouvement avec l’interprète et la chorégraphe en danse contemporaine Corinne Crane. Dernièrement, il a participé à la résidence collective transdisciplinaire Hub-Session, se déroulant en Belgique et en Chine. Son film Réfraction a été en compétition dans le cadre du 13ème festival des cinémas différents et expérimentaux de Paris. Il étudie présentement la composition électroacoustique à l’Université de Montréal.
« Je m’attarde à la façon dont l’intention de séduire transparaît dans le corps féminin à partir de représentations stéréotypées. La formule solo dirige l’exploration chorégraphique vers le travail du corps plutôt que l’espace : le détail des poses par exemple (le regard, les doigts, les angles des membres) est nécessaire pour véhiculer la référence. L’investissement personnel et la vulnérabilité de l’interprète l’emportent sur la virtuosité ou la complexité d’un langage chorégraphique. Surtout, la déconstruction de mouvements m’inspire, car elle permet à la fois de reconnaître et de jouer avec les attentes du spectateur nourri d’images clichées. À travers l’expérience d’une interprète, c’est l’universalité de l’envie de plaire, d’être valorisé, de performer qui est abordée. Pour moi, la danse est un moyen d’aborder des thèmes à caractère social à partir d’une expérience corporelle personnelle. »
Andréane Leclerc / Nadère
Mange-moi
Regard d’une contorsionniste sur une pratique qui l’a doucement dévorée de l’intérieur. Selon sa propre expérience, cette tradition circassienne a été synonyme d’une certaine naïveté enfantine, de prouesses débridées et d’images suggestives. Mange-moi met à nu ce corps contorsionniste, rendant – la performeuse et le spectateur – pleinement conscients de sa fragilité, sa sexualité, sa féminité.
Concept : Andréane Leclerc
Interprètes : Andréane Leclerc, Marie-Ève Bélanger
Conception musicale et musicienne : Luce Bélanger
Éclairages : Karine Gauthier
Andréane Leclerc/Nadère
Contorsionniste, Andréane a débuté sa carrière à l’âge de neuf ans alors qu’elle rejoint l’École nationale de cirque de Montréal. À dix-sept ans, elle commence la tournée avec différentes compagnies de cirque tel que le Cirque Éloïze, Pomp Duck and Circumstance, Circus Quantenschaum, Tiger Lillies Circus et Freakshow, toujours à la recherche d’une raison d’être à travers la contorsion. Cette quête de sens la ramène à Montréal où elle explore la scène de performance (Studio303), musicale (The Unsettlers) et burlesque (Grand Burlesque Show), et fait du modèle vivant pour différents peintres, dessinateurs et scultpeurs. Elle cherche à repousser les limites, non seulement du corps, mais aussi de la conception que nous avons du corps. Aujourd’hui Maîtresse en Art du département de théâtre de l’UQAM, Andréane cherche à faire de l’art de la contorsion une technique corporelle capable de renvoyer une image déformée de la réalité. Depuis 2006, elle a dirigé et performé Et pourquoi pas ! ; Di(x)parue ; Cherepaka et InSuccube. Aujourd’hui, elle crée la compagnie Andréane Nadère Leclerc avec laquelle elle poursuivra sa quête en produisant et en collaborant à des œuvres qui oseront réinterpréter les idées préconçues qui nous définies.
Chris Rayment
Gradué du département de théâtre de l’Université Concordia en 2011 avec déjà quatre conceptions d’éclairage à son parcours – dont Dr. Faustus Lights the Lights de Nathalie Claude – Christopher débute sa carrière en tant que concepteur d’éclairage et assistant de concepteur. Il a assisté Alexis Bowles lors des créations de Andréane Leclerc Cherepaka (UQAM – 2011) et Di(x)parue (Tangente – 2011), ainsi que Benjamin William lors de la première mondiale de Burgess Clarke’s Reflections of a Rock Lobster au Boston Centre for the Arts. De retour à Montréal, Christopher est le concepteur d’éclairage du Studio 303. Il a conçu les éclairages pour divers groupes de musique locaux et récemment, il est le concepteur assigné du 20e Festival Edgy Women à Montréal.
Mange-moi est une réflexion sur l’art de la contorsion, qui est très souvent dédié à de jeunes filles, et de ce qu’elle suggère comme représentation sexuelle à l’œil voyeur du spectateur. Cette pièce est un passage vers la conscientisation, parfois douloureuse, de l’œil qui la regarde ; qui regarde son corps – objet, de sorte à retrouver une fragilité intérieure, la force intérieure d’une femme. Mange-moi questionne, par ce corps nu, le rapport entre nudité corporelle et celle de l’âme. À quel moment un corps est-il réellement nu ?