Programme double
Chanel Cheiban + Mara Dupas
ÉDIFICE WILDER | Espace Orange
16, 17, 18 janvier 2025 - 19h
19 janvier 2025 - 16h
Discussion avec les artistes le 17 janvier
Chanel Cheiban
El kamar bi zaher
El kamar bi zaher signifie «La lune qui fleurit», métaphore de l’univers intérieur et sacré, de la graine à la floraison. La chorégraphe-interprète Chanel Cheiban vous invite dans son salon familial, où naît un mouvement qui lui est propre en définissant une gestuelle qui navigue des traditions orientales au monde dans lequel elle vit aujourd’hui. Accompagnée de trois musicien·nes (percussions, oud et voix) qui reprennent des airs qui ont marqué les cœurs arabes, elle ne fait qu’un avec les gens qui l’entourent, avec ses ancêtres, jusqu’à ce que la danse devienne plus grande qu’elle et qu’elle entre en transe. Antidote à l’impuissance ressentie face à l’état du monde, l’art paraît tel un manifeste pour la vie.
Soutien financier Conseil des arts et des lettres du Québec (Vivacité)
Résidences Circuit-Est centre chorégraphique, Nyata Nyata, Patro Villeray, Danses Laurentides, Espace Ouvert, Espace Écotone, Maison de la culture Villebon
Ce projet a bénéficié du soutien du Conseil des arts de Montréal et de la Caisse Desjardins de la Culture dans le cadre de notre projet de sociofinancement «Donnez un coup de pouce, déplacez une montagne!» sur la plateforme La Ruche, partenaire de Tangente.
Originaire du Liban, Chanel Cheiban débute sa carrière d’interprète et de chorégraphe dans une diversité de projets artistiques à Tio’tia:ke (Montréal). Elle a obtenu un diplôme en danse contemporaine au Collège Montmorency, un CID reconnu par l’UNESCO dans la formation BIGBANG, et est diplômée de l’École de danse contemporaine de Montréal. Depuis 2019, Chanel est interprète pour Veils of Bollywood, fondée par Rameez Karim. Elle danse dans plusieurs de ses pièces, dont Dabav, Jardins des possibilités, Bindi et Solaris. Depuis 2022, elle partage différents extraits de son projet multidisciplinaire El kamar bi zaher, qu’elle chorégraphie et interprète. Elle présente PLAYGROUND à Tangente en 2022, une cocréation avec Maude Laurin-Beaulieu. Elle initie Wholeness Mouvement en 2020, un projet qui valorise l’échange entre les membres de la communauté montréalaise et un retour à la nature. Chanel vit de multiples expériences qui l’inspirent à véhiculer une histoire avec son corps et à partager ce sens commun qui se trouve dans l’art vivant.
Nadine Altounji, musicienne montréalaise d’origine syrienne, joue de la guitare et de l’oud, puisant dans ses racines syriennes et libanaises. Inspirée par son arrière-grand-père, elle se perfectionne auprès de oudistes renommés. En solo depuis 2012, elle a exploré diverses traditions musicales avec son projet The Stories That Tie Us to Trees – Volume 1. Son dernier EP, Enracinées dans l’histoire – Volume 2, fusionne des rythmes afros, péruviens et arabes. Ses chansons ont été reconnues par des étiquettes renommées telles que Putumayo World Music, avec des titres tels que «No lo olviden» et «Dans la folie de nos temps». Elle a participé à des événements locaux et internationaux, notamment le Festival Afropolitain Nomade à Douala et le Calgary Folk Festival.
Najla Jaffel est une chanteuse arabe originaire de la ville de Tunis en Tunisie, où elle a grandi en écoutant les grands chanteurs classiques tels que Oum Kalthoum, Fairouz Abd Al Halim, etc. Elle fréquente le conservatoire national de musique de Tunis pendant deux ans avant de décider de s’installer au Québec en 2003. Son expérience musicale a continué grâce à la rencontre d’une communauté d’artistes arabes avec qui Najla a chanté dans plusieurs spectacles à Montréal et ses environs.
Oisín Hannigan est un multi-instrumentiste et un professeur de bodhrán. Originaire du Royaume-Uni, il est actuellement basé à Montréal. Ses principaux instruments sont le bodhrán, les tambours sur cadre, la darbouka et la batterie. Il se spécialise principalement dans la musique traditionnelle irlandaise, mais s’est diversifié pour jouer une grande variété de genres et de fusions différents, tels que le jazz, l’electronica, le folk canadien, la musique arabe traditionnelle, la musique balkanique et turque, et bien d’autres.
Corinne Skaff est une artiste de danse libanaise, éducatrice en mouvement et organisatrice communautaire basée à Montréal, poursuivant une maîtrise en danse et éducation somatique. Elle travaille actuellement comme codirectrice artistique de la compagnie de danse torontoise Jasad. Elle aborde la danse comme une pratique essentielle d’incarnation de soi plutôt qu’une proposition de divertissement. En quête constante de danses qui ont du sens dans le contexte culturel et personnel, Corinne est inspirée par l’état d’apprentissage continu à travers le jeu et l’éphémère. Elle s’intéresse aux stratégies et politiques de transmission, aux corps culturels et à la création de liens communautaires par les pratiques de mouvement.
Charlie Prince (1991) est un artiste de danse et de performance libanais. Ses intérêts sont enracinés dans l’intersection du corps politique et du corps poétique, et dans les nombreuses résonances profondes que cela peut rapporter. Son travail chorégraphique a été présenté dans plusieurs festivals et théâtres, dont ImPulsTanz, Dansmakers Amsterdam, Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis, Vancouver International Dance Festival, Oktoberdans, Fabricca Europa et Beirut International Platform of Dance. Charlie est titulaire d’un baccalauréat en musique de l’Université McGill à Montréal avec une mineure en études religieuses et continue de s’engager en tant que compositeur dans sa pratique artistique. En 2023, il a été artiste en résidence à la Villa Empain à Bruxelles, où il a remporté le prix pour la danse et la performance décerné par la Fondation Boghossian en Belgique. Il a également été artiste apap (advancing performing arts project) 2020, soutenu par la Commission de la culture de l’Union européenne de 2017 à 2020.
L’artiste et pédagogue Stéphanie Decourteille fonde à Montréal, en 2018, le programme en danse et création contemporaine BIG BANG, et cofonde un an plus tard l’organisme de soutien aux artistes du mouvement Espace Ouvert. Formée professionnellement en ballet et en danse contemporaine, et stimulée par plus de 25 années de carrière à titre d’interprète, de chorégraphe et de formatrice sur les scènes locales et internationales, Stéphanie place l’épanouissement des artistes professionnel·les et préprofessionnel·les (danse, cirque, théâtre, performance…) au cœur de ses engagements artistiques et culturels. Dans chacune de ses postures de directrice artistique, de conseillère à la création ou d’enseignante du mouvement, Stéphanie Decourteille œuvre pour que les démarches soient valorisées, que les acquis soient perfectionnés et que toutes formes d’expression soient encouragées.
Artiste de la scène, scénographe et conceptrice lumière, Tiffanie Boffa utilise ses multiples ressources pour créer des espaces vivants et sensibles. Débutant dans l’univers de la danse, elle se nourrit de son expérience dans ses conceptions d’éclairage. Elle collabore avec des artistes en danse, théâtre et arts multidisciplinaires tels que Guillermina Kerwin, Gabrielle Lessard, Jon Lachlan Stewart, Hanna Sybille Müller, Simon Renaud, La Tresse, Véronique Giasson, Marie Béland, 100Lux, la compagnie We All Fall Down et Sébastien Provencher.
Faisant partie de la diaspora libanaise de première génération, j’ai un privilège: celui d’être une femme née dans un endroit tel que le Québec, tout en ayant l’éducation et l’héritage de parents issus d’un pays où la situation sociopolitique n’a jamais été évidente. J’aspire à incarner, en toute liberté, un chemin de réconciliation à ses histoires pour transformer les barrières de l’ego. Dans cette création, la danse et la musique viennent du cœur et ne font qu’un pour représenter un geste avec une incidence sociétale.
Dans ce projet, l’interculturalité vit dans l’échange avec les artistes qui s’y insèrent. Souvent aux identités multiples, nombreux sont les québécoisᐧes/montréalaisᐧes aux origines provenant d’ailleurs. Le partage et la connaissance de l’héritage qui sévit chez un individu le suit et l’influence inévitablement dans le monde actuel. Aborder des questionnements quant aux religions, aux mythes, aux histoires de guerres, aux mystères et attentes familiales recouvrent ce processus de création où nous tentons de raviver un récit intime et sensible.
Mara Dupas
Olympia 2.0
Explorant une gestuelle fluide et ondoyante, le solo Olympia 2.0 tire son nom du personnage de la servante noire représentée dans le célèbre tableau éponyme de Manet. Principalement exécutée de dos et avec une nudité partielle, la chorégraphie se concentre sur les cheveux et le dos. L’interprète Mara Dupas déjoue les attentes du public en choisissant ce qu’elle cache et ce qu’elle dévoile, remettant en question la domination des standards de beauté occidentaux et le rapport à son corps en tant que personne afrodescendante. Le décor intimiste d’Olympia 2.0 devient le lieu d’une (re)découverte, d’une tentative d’acceptation et de prise de parole.
Soutien financier et accompagnement Centre Culturel Afro-Canadien de Montréal
Résidences Théâtre Aux Écuries, Académie du Ballet Métropolitain de Montréal, LA SERRE – arts vivants
Remerciements Je souhaite remercier chaleureusement les personnes et les structures qui ont pris le temps de m’écouter et qui m’ont accueillie durant ce processus de création. Merci à l’équipe de LA SERRE pour son soutien continu et protéiforme, de la phase embryonnaire du projet à aujourd’hui. Je ne sais pas si la pièce aurait pu grandir sans la présence des arbres et le calme des espaces du boulevard Gouin. Merci à l’équipe de Tangente pour la confiance. Merci au CCAM et à Madame Madeleine Féquière d’avoir cru en mon projet et pour leur accompagnement dans le cadre de la bourse Élan. Merci à l’Académie du ballet métropolitain, qui m’a vu faire mes premiers pas en danse, pour son accueil en 2023. Merci à toustes les contributeur·rices à la campagne de sociofinancement. Merci à l’équipe de La Bellone (Bruxelles). Merci à Camille pour la présence bienveillante, solaire et brillante, dans le studio comme dans la vie. Merci à Engone d’avoir osé embarquer dans cette aventure à la dernière minute et pour la générosité. Merci à Tiffanie Boffa d’avoir accepté d’illuminer l’aire de jeu. Merci à Sara pour le hoodie noir et les encouragements constants. Merci à Bianka pour le support moral, l’oreille géante et le sens de l’humour à toute épreuve. Merci aux personnes qui ont accepté de partager une partie de leur vécu capillaire avec moi. Merci aux artistes et aux écrivain·es afrodescendant·es dont la musique et les mots me portent et m’inspirent, trop nombreux·ses pour être nommé·es ici. Merci d’avoir défoncé les portes.
Ce projet a bénéficié du soutien du Conseil des arts de Montréal et de la Caisse Desjardins de la Culture dans le cadre de notre projet de sociofinancement «Donnez un coup de pouce, déplacez une montagne!» sur la plateforme La Ruche, partenaire de Tangente.
Née en France dans une famille multiculturelle, Mara Dupas grandit au Québec. Elle poursuit sa formation académique tout en perfectionnant sa technique en ballet classique et en danse contemporaine à l’Académie du Ballet Métropolitain, puis à l’École de danse contemporaine de Montréal, d’où elle sort diplômée en 2022. Mara collabore en tant qu’interprète avec plusieurs artistes tout en développant sa propre pratique chorégraphique. Elle s’intéresse aux ponts qui peuvent être créés entre culture antillaise, danse et littérature. Les récits et les expériences vécues de personnes afrodescendantes constituent l’une de ses principales sources d’inspiration. Ses créations ont été présentées à Montréal lors du festival Vue sur la relève, du OFFTA et du festival Phénomena.
Artiste de la scène, scénographe et conceptrice lumière, Tiffanie Boffa utilise ses multiples ressources pour créer des espaces vivants et sensibles. Débutant dans l’univers de la danse, elle se nourrit de son expérience dans ses conceptions d’éclairage. Elle collabore avec des artistes en danse, théâtre et arts multidisciplinaires tels que Guillermina Kerwin, Gabrielle Lessard, Jon Lachlan Stewart, Hanna Sybille Müller, Simon Renaud, La Tresse, Véronique Giasson, Marie Béland, 100Lux, la compagnie We All Fall Down et Sébastien Provencher.
Camille Gendron, artiste en danse contemporaine basé·e à Tiohtià:ke/Mooniyang/Montréal, navigue entre l’interprétation et la direction des répétitions. Esprit sensible aux soubresauts joueurs n’allant nulle part sans son cahier, Camille voit dans les phénomènes relationnels (humains, écologiques, historiques) une matière infinie de questionnements et d’émerveillement. Croyant en l’importance de situer gestes et propos, iel plonge dans ses sensations corporelles comme dans un terrain fertile à une redéfinition du rapport à soi, aux autres et au territoire. Titulaire d’un baccalauréat en danse (UQAM), Camille a œuvré sur scène dans la dernière création de la chorégraphe Rhodnie Désir (Symphonie de cœurs, 2024) et poursuit son travail aux côtés d’artistes de la relève tel·les que Rozenn Lecomte, Mara Dupas et Melina Pires. C’est dans un désir de connexions humaines franches et revendicatrices que Camille choisit les arts vivants, y percevant un espace générateur de liens intangibles qui dépassent nos individualismes.
Basé à Montréal, Engone Endong est un producteur et compositeur visionnaire, mêlant la riche tradition gabonaise à une conception électronique hors pair. Son objectif principal consiste à captiver le public avec ses textures immersives uniques, repoussant les limites de la créativité. Engone Endong a également créé des morceaux innovants pour des artistes tels que Pindi, Elom 20ce & Blitz the Ambassador, Tali Taliwa, Slam Action, Orchestre Maestro, la chef d’orchestre Liberté Anne Lymberiou et les artistes en nomination aux prix Juno Waahli et Eccodek. Son dernier album, Okeng (UNLOG), a acquis une visibilité internationale sur AFROPUNK et OkayAfrica. Il participe à des événements internationaux tels que Piknic Électronik, POP Montréal, Mellotron (France), le festival La Renaissance des Étoiles (Gabon), dont il est le cofondateur, et la Société des arts technologiques. Il est co-compositeur de Symphonie de cœurs de Rhodnie Désir et, à cet effet, s’est produit sur scène avec l’Orchestre Métropolitain, le National Arts Centre Orchestra (Ottawa) et l’Orchestra della Svizzera Italiana (Suisse). Plus récemment, il a composé la bande originale de l’exposition d’art de Malanda Loumouamou, Invitation au voyage éphémère, qui se déroule en France.
La création de ce solo s’inscrit dans une série d’interrogations sur mon rapport à mon corps en tant que personne afrodescendante, socialisée comme femme. Au-delà de ces réflexions, qui s’inscrivent en filigrane, c’est aussi une pièce un peu trouble, un assemblage d’images rêvées, mémorisées dans des clips ou autres.
Si le discours intérieur est constant, il s’agit non pas d’une prise de parole au nom d’une «communauté» unique, fictive parce que monolithique, mais d’instants où je tente de me recentrer ou de me libérer par le geste en dépassant mes limites. Toutes les nuances sont permises.