Idéations ludiques

Le Wilder

16. 17. 18 MARS | 19H30

19 MARS | 16h

FB

Andréa de Keijzer & Erin Robinsong / Je suis Julio

Facing away from that which is coming

Entrons dans le laboratoire « expressif » d’Andrea et Erin ! Ce duo, interprété par Esther Rousseau-Morin et Nathan Yaffe, nous invite à venir observer la relation entre une action et une réaction. Les règles du jeu sont simples : tour-à-tour, chaque interprète doit faire vivre à l’autre une « expérience » par le toucher, le son, ou même avec l’aide d’objets ou de substances. Ils mettent en place parfois des stratégies étonnantes pour se surprendre et en viennent même à outrepasser les règles préétablies du jeu. Cela passe par l’anticipation, la crainte, l’agonie, la cruauté, la tendresse, la malice, le dégout, ou encore la surprise. C’est une relation corporelle, ponctuée de mouvements, d’images et d’actions, qui se développe à mesure que les artistes sur scène échangent leur rôle dans le jeu. Risquer la confiance et dévoiler son visage, ce sont deux systèmes nerveux qui sont mis à nu. Cela éveillera-t’il le nôtre ?

35 minutes

Chorégraphes Andréa De Keijzer, Erin Robinsong en collaboration avec les interprètes

Production Je suis Julio

Interprètes Nathan Yaffe, Esther Rousseau-Morin

Dramaturge Hanna Sybille Muller

Conception des éclairages Paul Chambers

Andréa de Keijzer est une artiste de la performance, de la photographie et de la vidéo. Née à Mexico, et ayant grandi au Costa Rica et à Toronto, elle vit actuellement à Montréal. Ses plus récents projets sont This, myself, one after another (2015), This ritual is not an accident (2015) et Ozone Tear, Nuclear Thyroid (2013-2015). Son travail a été présenté au MAI, Dance made in Canada, HATCH 2013, Art Spin, Dancemakers, Nuit Blanche Toronto, Festival International du Film sur l’Art, Quartiers Danses, The 3rd Floor Projects, Festival Grado Cero et DanzaFlux. Andréa étudie en ce moment la céramique et a commencé à travailler comme doula.

Erin Robinsong est une poète et une artiste interdisciplinaire avec un intérêt tout particulier pour l’écopoétique et les pratiques somatiques. Ses poèmes ont été publiés dans de nombreux journaux et anthologies comme Regreen: New Canadian Ecological Poetry, Tag: Canadian Poets at Play (publication prochaine), et ont été portés sur scène au &NOW Festival of New Writing, The Conference on Ecopoetics, et bien d’autres. Ces récents travaux de performance sont In Conversation – une entrevue avec un arbre, et This ritual is not an accident aux côtés de la chorégraphe Andréa de Keijzer. Son premier recueil de poésie sera bientôt publié aux éditions BookThug.

Promue en 2007 de l’École de danse contemporaine de Montréal, Esther Rousseau-Morin a par la suite collaboré avec plusieurs chorégraphes dont Séverine Lombardo, Dany Desjardins, Jacques Poulin-Denis, Rosy Simas, Hélène Langevin, Harold Rhéaume, Danièle Desnoyers et Caroline Laurin-Beaucage. Elle collabore actuellement avec Alan Lake, Estelle Clareton, Montréal Danse, Marie Béland, Sylvain Lafortune, Olivier Kemeid, Noam Gagnon et Dana Gingras. De plus, Esther poursuit son développement en participant à plusieurs stages de perfectionnement comme Transformation Danse, Springboard Dance, Bates Dance Festival, ainsi qu’ImPulsTanz à Vienne en Autriche pour lequel elle obtient une bourse du Conseil des Arts du Canada en 2012. En tant qu’enseignante, elle agit pendant 6 années comme assistante aux classes de partenaires de Sylvain Lafortune.

Nathan Yaffe est un artiste en danse et vidéo contemporaines basé à Montréal, qui a collaboré avec des artistes au Canada et aux États-Unis. Ses créations scéniques ont pu être vues à New York, Ottawa, et Montréal. Sa dernière chorégraphie, The Johnsons, a été présentée par Tangente dans le cadre de Danses Buissonnières_Classe 2014. the_johnsons 00:11:56, un film de danse, a été programmé entre autres au festival Cinedans à Amsterdam et au FIFA de Montréal. Son installation vidéo-danse, the_johnsons 00:21:51, a été présentée à Montréal à la Fonderie Darling, au Eastern Bloc et au Monument-National. Nathan Yaffe a reçu sa formation en danse à Purchase College à New York et à Codarts à Rotterdam. En 2007 il s’est retrouvé au Canada, et de là il a travaillé avec artistes dont Peter Boneham (Le Groupe Lab de Danse), Hélène Langevin (Bouge de Là), Katie Ward, Sasha Kleinplatz, Peter Trosztmer, Audrée Juteau, Dorian Nuskind-Oder, Sonya Stefan, et Mollye Maxner. Sa qualité d’interprète lui a valu une nomination pour le prix Helen Hayes de meilleur acteur de soutien pour sa performance dans Occupied Territories (2015) de Mollye Maxner.

Hanna Sybille Müller est une chorégraphe et une danseuse. Elle a étudié à la Rotterdamse Dansacademie et a reçu un diplôme en études des médias à l’Université des Arts de Berlin en 2012. De 2009 à 2013, elle a travaillé comme chercheur au pôle d’excellence de Languages of Emotion à la Freie Universität de Berlin. En tant que chorégraphe, elle a créé de nombreuses oeuvres qui ont été présentées à l’échelle internationale. En tant qu’interprète, elle a collaboré avec Eva Meyer-Keller, Isabelle Schad, deufert&plischke, et s-h-i-f-t-s entre autres. Elle participait dernièrement à l’édition 2016 de la Third Floor Residency à l’Usine C.

Paul Chambers est un concepteur lumière et scénographique résidant à Montréal. Son intérêt et sa collaboration à de nouveaux projets ont toujours stimulé son parcours artistique. Depuis 2007, notamment avec le studio 303, il anime des ateliers pédagogiques destinés aux artistes qui voudraient approfondir leurs connaissances sur la conception lumière. Paul est aussi chargé de cours à l’Université Concordia pour enseigner le cours aspects de production en danse. De 2008 à 2013, Paul assume la direction technique à Tangente. En 2013, Paul et David-Alexandre Chabot (concepteur & pédagogue) inventent CHA, un collectif qui a pour but de créer des œuvres  avec des artistes de différentes disciplines pour partager leurs esthétiques visuelles et leurs méthodes de collaboration. Ses conceptions les plus récents inclus des collaborations avec Public Recordings, 10 Gates Dancing, Audrey Bergeron, Dorian Nuskind-Oder,  Benjamin Kamino, Dany Desjardins, Katie Ward, Susanna Hood, Sasha Kleinplatz, Antonija Livingstone, Adam Kinner, Maria Kefirova & Hanako Hoshimi Caines, Thierry Huard, Parts & Labour Dance, Lara Kramer Dance, & Destins Croisés.

En décembre 2015, nous avons participé à un atelier chorégraphique organisé par Montréal Danse. Durant cette semaine de recherche, et sous la direction de Kathy Casey et Larry Lavender, nous avons travaillé avec les danseurs Nicolas Labelle et Esther Rousseau-Morin. De ce temps de jeu intense a émergé l’idée de Trading power.

Dans ce jeu, deux performeurs chacun à leur tour, donnent à l’autre « une expérience » (cela peut être : effrayer la personne, parfois donner des gestes plus tendres, ou des expériences de mouvements plus abstraits). Chaque technique mise en place pour surprendre ou « faire peur » devient la représentation de la façon dont le pouvoir est partagé ou ne l’est pas, une manière de voir comment le corps est « colonisé », comment il résiste, ou comment il s’attend à recevoir une expérience. À travers le jeu et des actions ludiques, différentes couches de l’histoire humaine émergent, se transforment et sont transmises au public de manière viscérale ou hilarante. Dès lors, les visages des performeurs qui sont dans l’attente nous ont fascinés, tout autant que l’évolution des stratégies utilisées dans ce jeu, que la spontanéité de la rupture des règles du jeu ou l’intensité de l’anticipation de quelque chose que l’on peut voir arriver.

C’est la première fois que nous travaillons sur une pièce avec une seule idée conductrice. Cela signifie qu’il y a une activité qui se répète et évolue. Nos précédentes créations étaient des mélanges complexes d’images, de narration, de mouvements et d’interactions ; en d’autres termes, c’était souvent des pièces artistiquement « maximalistes ». Ici, nous prenons le risque d’aller dans une nouvelle direction, dans un travail chorégraphique plus minimaliste. Bien que nous soyons nerveuses, nous sommes aussi très enthousiastes à l’idée de travailler avec la simplicité, la clarté et avec cette opportunité nous pensons apprendre beaucoup sur nous en tant que créateurs, collaborateurs et sur les techniques de créer une performance. Nous sommes intéressées à voir ce qui émerge lorsque nous une même idée du début à la fin.

Notre processus de création est centré depuis ce temps sur les stratégies et leurs évolutions, l’anticipation, la rupture des règles, la sensation partagée, l’apprentissage de la peur … le jeu comme performance, l’activation du système nerveux aussi bien pour les performeurs que pour le public, les scénari de lutte ou de fuite sans réponse qu’elle soit de l’ordre de la lutte, de la résistance ou de la fuite. Il y a un niveau informel dans le jeu des performeurs, car ils sont libres de réagir naturellement aux expériences mouvantes. Nous envisageons aussi la recherche avec des accessoires que les performeurs pourront utiliser à leur guise pour surprendre l’autre.

Nous continuerons notre recherche à l’été et l’automne 2016. Nous travaillerons avec Hanna Sybille Müller qui sera notre mentor et dramaturge, et ensemble nous déciderons de la distribution de ce travail. Aux côtés des danseurs, nous continuerons de distiller les règles du jeu, l’arche dramaturgique de la pièce et le texte qui accompagnera le travail à sa fin. La structure actuelle de la composition est faite d’une pièce de 30 minutes suivie par un texte de 5 minutes.

À ce moment-ci où nous entrons dans cette phase de travail, voici nos questionnements :

  • À quoi cela ressemblerait si nous nous attribuons l’un à l’autre des pouvoirs ?
  • Qu’est-ce que cela fait de voir des stratégies mises en place évoluer, échouer ou réussir ?
  • Est-ce que ce jeu peut-être utile pour modéliser des problèmes et des dynamiques de pouvoirs à plus large échelle ?
  • De quelle manière sont transmis la nature humaine et ses états à leur niveau le plus fondamental ?
  • Peut-on trouver la liberté dans le cadre de règles ?
  • Quand et comment est-il nécessaire de briser les règles ?
  • Comment les règles du jeu évoluent ?

Nous voyons cette performance comme un laboratoire de l’émotion humaine, de la réaction, de l’instinct, l’ingéniosité, la stratégie, la peur et l’anticipation. Les neurones miroirs du public sont en pleine effervescence dans la mesure où il éprouve de l’empathie tout en étant sur leur siège. Il s’agit d’un jeu conceptuel sur le mouvement, l’émotion et l’expérience du corps, qui ne peut être deux fois le même.

Claudia Chan Tak & Louis-Elyan Martin

Tangente conceptuelle: neo-contemporary duet, pour un requiem intellectuel

Peut-être vous rappelez-vous de leurs précédentes créations sur les thèmes de la nudité et de l’argent dans le monde de la danse contemporaine ? Claudia et Louis-Elyan nous présentent ici le 3e volet de leur trilogie hilarante et corrosive traitant des questions brûlantes du milieu de la danse. Cette fois-ci, ils s’attaquent au sujet ô combien important de l’ « art conceptuel ». En d’autres termes, comment parler beaucoup… pour finalement ne rien dire du tout. Absolument rien ne sera épargné ! Tabous, stéréotypes et quatrième mur seront brisés dans cette satyre du monde merveilleux de l’art « over-intellectualisé ». Diplômés en danse, ces deux artistes à l’humour incisif connaissent d’autant mieux leur sujet qu’elle a aussi étudié en Cyber-arts, et lui en littérature anglaise. Il y aura donc du mouvement, des mots, des métaphores, des produits dérivés, des concepts, de l’émotion, de la poésie, des silences, (de la nudité), solo, des duos. En fait, il y en aura beaucoup… certainement trop !

30 minutes

Co-chorégraphes et interprètes Claudia Chan Tak, Louis-Elyan Martin

Interprète Sébastien Provencher

Concepteur d’éclairages Hugo Dalphond

 

Claudia Chan Tak est une artiste pluridisciplinaire basée à Montréal. Elle gradue de l’Université Concordia en Intermedia/CyberArts, Department of Studio Arts en 2009. Trois ans plus tard, elle reçoit la bourse d’excellence William Douglas pour son baccalauréat en danse contemporaine à l’Université du Québec à Montréal. Elle y termine un mémoire-création récemment dans le cadre de la maîtrise dont le sujet questionne les liens possibles entre genre documentaire, identité culturelle et danse. Sa formation pluridisciplinaire est à l’image de sa pratique qui s’inscrit dans plusieurs domaines artistiques. Ses créations chorégraphiques ont été programmées dans plusieurs festivals, tels que OFFTA, Zone Homa, Art Matters et Edgy Women. Son premier solo autobiographique Moi, petite Malgache-Chinoise a été présenté au MAI (Montréal, arts interculturels) et alliait sur scène la danse contemporaine et le cinéma documentaire. Comme interprète, elle a récemment dansé pour Philippe Dandonneau au Théâtre La Chapelle et pour la Compagnie Les soeurs Schmutt dans l’oeuvre multidisciplinaire Schmuttland présenté par plusieurs Maisons de la Culture.

Louis-Elyan Martin est originaire de France. Il obtient une maîtrise en Histoire et littérature du monde anglophone en 2008. Voulant poursuivre sa passion pour la danse contemporaine, il entame en 2008 une formation en danse contemporaine à l’Université de Concordia, poursuit sa formation à l’École de danse contemporaine de Montréal et en sort diplômé en 2012. En 2011, il s’initie à la technique GaGa durant le summer intensive avec la Batsheva Dance Company à Tel-Aviv, Israël, et développe un intérêt particulier pour cette gestuelle. Tout au long de son développement artistique il se rapproche de la danse théâtre et l’art performatif qu’il affectionne particulièrement. Il danse pour la compagnie O’Vertigo de 2012 à 2015. En 2016, il rejoint la compagnie Destins Croisés, la compagnie Holy body Tattoo et la Factorie d’Alan Lake. En 2017, il rejoint la compagnie le Carré des Lombes et travaille aux côtés de Caroline Laurin Beaucage pour la nouvelle création de Montréal Danse, ainsi qu’avec la compagnie Louise Bédard Danse. Il présente trois co-créations en tant que chorégraphe avec son acolyte Claudia Chan Tak à Tangente, Offta et Zone Homa. Sa première pièce long format ‘IDdouble’ fût présentée dans divers festivals à Montréal, dans les Maisons de la Culture et en France. Sa plus récente pièce ‘Titanomachie’ a été présenté en première à la 5ème salle en 2016.

Sébastien Provencher est diplômé d’un baccalauréat en danse contemporaine à l’Université du Québec à Montréal (UQAM), où il reçoit la bourse William Douglas. Ses créations ont été présentées dans divers festivals et évènements à Montréal tels que Quartiers Danses,  Zone Homa, Vue sur la Relève, Short and Sweet, La petite Scène à Québec, Dance Matters à Toronto et Auteurs de Troubles à Lyon. Ses créations sont orientées autour de questionnements sur la notion du genre, de l’interdisciplinarité et des enjeux sociopolitiques. Sa plus récente création, Children of Chemistry a reçu la bourse Prix Coup de Cœur du Public au festival Quartiers Danses en 2015. En parallèle à sa carrière de chorégraphe,  Sébastien est également interprète pour divers chorégraphes tels que Emmanuel Jouthe, Sasha Kleinplatz, Manon Oligny, Helen Simard, André-Anne Ratthé et George Stamos. Il travaille également au sein de la compagnie Social Growl Dance de Riley Sims à Toronto depuis juillet 2015. S’intéressant particulièrement à l’apport de l’interprète dans le processus créatif, Sébastien multiplie également ses collaborations avec divers chorégraphes émergents de Montréal, dont Philippe Dandonneau, Claudia Chan Tak et Louis-Elyan Martin.

Hugo Dalphond travaille avec le corps, l’espace et la lumière en théâtre, en danse, en photographie et en installation. Il explore les dynamiques et mécanismes d’influence qu’exerce la plasticité scénique sur le corps des performeurs comme sur celui des spectateurs. En danse il collabore notamment avec les chorégraphes Anne Flore de Rochambeau, Liliane Moussa et le collectif For Fauve. Il entame présentement un doctorat en théâtre à l’UQAM qui questionne la relation du spectateur à l’oeuvre par une réorganisation de l’espace. Le doctorat-création s’intéresse à décortiquer le geste créateur transdisciplinaire qui est à l’oeuvre lors de la création d’une installation immersive et performative.

Cette troisième création viendra clôturer notre saga par un dernier volet dans la même veine que les deux précédents où les sujets chauds de la danse contemporaine sont abordés. Nous venons ici mettre le point final aux explorations expérimentales et aux désirs contestataires qui nous animent en tant que jeunes chorégraphes de la relève. Cette fois-ci, ce sont les grands concepts artistiques que nous souhaiterions célébrer dans cette grande messe que nous nommerons « Tangente conceptuelle » !

Être conceptuel, mais qu’est-ce que cela veut dire ? Comment rendre nos créations conceptuellement plus fortes afin de valider leur qualité ? Nous voulons explorer l’art « over-intellectualisé », dont la force conceptuelle ne se matérialise pas toujours sur scène. Au final, le but de cette nouvelle création est de mettre en scène, en mots et en mouvements la meilleure façon de dire plein de choses sans rien dire.

Bien entendu dans cette pièce, comme dans les deux précédentes, nous ne sommes jamais accusateurs. Nous sommes authentiques, mais jamais médisants. Plutôt incisifs, nous nous éloignons un peu de l’ironie pour laisser place davantage à un ton corrosif.

Katie Ward / Compagnie Katie Ward

Human Synthesizer

En manipulant avec espièglerie les objets, substances, mouvements et même interprètes, laissés par les autres chorégraphes de la soirée, Katie rend l’ordinaire extraordinaire… ou au contraire, encore plus banal qu’il ne l’est déjà. L’artiste circule dans l’espace à la manière d’une « navigation spontanée ». En puisant dans son imagination et la nôtre, elle cherche à donner un nouveau sens à des objets, vivants ou non – et au monde qui nous entoure. Chaque geste est spontané et chaque représentation différente. Le mouvement, l’utilisation de l’espace, l’impulsion énergétique et l’imaginaire nous donnent accès à une toute nouvelle perception de notre environnement. Par un processus d’accumulation d’expériences, nous entrons avec elle dans un état d’éveil, de potentielles découvertes…

30 minutes

Chorégraphe et interprète Katie Ward / Compagnie Katie Ward

Concepteur d’éclairages Paul Chambers

Son Michael Feuerstack

Conversations avec Krõõt Juurak, Nienke Terpsma, Pedro Rodrigues Manuel, Konstantina Georgelou, João Da Silva, Suzan Polat, Giorgos Kritharas

Le travail de Katie Ward s’appuie sur des systèmes imaginatifs de navigation à l’aveugle, à la fois investigation des perceptions de l’existence, du devenir et de ce qui est. Les dernières pièces qu’elle a présentées comprennent Infinity Doughnut, pièce de groupe qui traite d’interconnexion; Matière grise, solo relationnel créé en collaboration avec Peter James, qui en est le performeur, et commandé par La 2e Porte à Gauche; ainsi que Reality, duo interprété en compagnie du joueur de thérémine John Tielli. Dans ces trois projets, la connexion des objets situés dans l’espace performatif constitue une manière d’examiner et de développer le réalisme en performance. Infinity Doughnut a bénéficié d’une résidence de création à Dance4 (Royaume-Uni) ainsi qu’à Créteil (France). Quant à Rock Steady (2012), elle a été créée et présentée à Montréal, en France et au Royaume-Uni.  Katie Ward vit et travaille à Montréal, tout en poursuivant une maîtrise en pratiques théâtrales à Arnhem, aux Pays-Bas.

Paul Chambers est un concepteur lumière et scénographique résidant à Montréal. Son intérêt et sa collaboration à de nouveaux projets ont toujours stimulé son parcours artistique. Depuis 2007, notamment avec le studio 303, il anime des ateliers pédagogiques destinés aux artistes qui voudraient approfondir leurs connaissances sur la conception lumière. Paul est aussi chargé de cours à l’Université Concordia pour enseigner le cours aspects de production en danse. De 2008 à 2013, Paul assume la direction technique à Tangente. En 2013, Paul et David-Alexandre Chabot (concepteur & pédagogue) inventent CHA, un collectif qui a pour but de créer des œuvres  avec des artistes de différentes disciplines pour partager leurs esthétiques visuelles et leurs méthodes de collaboration. Ses conceptions les plus récents inclus des collaborations avec Public Recordings, 10 Gates Dancing, Audrey Bergeron, Dorian Nuskind-Oder,  Benjamin Kamino, Dany Desjardins, Katie Ward, Susanna Hood, Sasha Kleinplatz, Antonija Livingstone, Adam Kinner, Maria Kefirova & Hanako Hoshimi Caines, Thierry Huard, Parts & Labour Dance, Lara Kramer Dance, & Destins Croisés.

Michael Feuerstack est un musicien, auteur-compositeur, chanteur et producteur de musique basé à Montréal. En plus d’enregistrer et réaliser des tournées sous son propre nom (et autrefois comme Snailhouse), il joue aussi de la guitare et du steel guitare avec The Luyas et Bell Orchestre, ainsi qu’avec de nombreux autres collaborateurs. Michael fut deux fois lauréat du prix Juno: une fois en 2000 pour Julie Doiron & the Wooden Stars (dont Michael était membre) et une fois en 2008 pour As Seen Through Windows du Bell Orchestre. Michael a mis à profit ses compétences en tant que producteur d’albums pour Paper Scissors, Bent By Elephants et Camille Delean. Michael a également contribué aux compositions et aux conceptions sonores pour le cinéma, la danse et pour des projets multimédias. Il collabore depuis longtemps avec la chorégraphe Katie Ward.

J’assemble des choses qui ne l’étaient pas auparavant. Voilà le travail de la performance : une expérimentation en direct du matériel qui génère de la connaissance, des moments de réalisation et de découverte. Je reste attentive à mon environnement et j’apporte une réponse à ce qui se passe dans le moment présent, et je l’incorpore à ce que je suis en train de faire. Ce qui m’intéresse, c’est la manière dont les détails qui constituent notre environnement se combinent. Je travaille la richesse des matériaux et des formes qui m’entourent. Je refuse de limiter mon approche. Je veux construire quelque chose dans la continuité de ce qui a précédé. Obstinés et délibérés, voire mal élevés, les vecteurs de ma curiosité guident ma manière de naviguer. Être réel demande un abandon à la performance-en-création. Il faut en observer, écouter ce que l’on remarque, y répondre, réagir aux erreurs qui se produisent ou aux coïncidences. Ce processus crée une accumulation de possibilités de surprise et de découverte, nous permettant de nous ajuster constamment et d’aiguiser nos capacités perceptives.