Danses Buissonnières 2025

Meggie Cloutier-Hamel + Shirley Gibbs + Glamour Magique + Kluane Peabody + Dahlia Rue Waller

ÉDIFICE WILDER | Espace Vert

 

27 septembre 2025 - 19h

28 septembre 2025 - 16h

29, 30 septembre 2025 - 19h

 

Discussion avec les artistes le 29 septembre

5 jeunes artistes font leurs premiers pas professionnels sur scène, mais ceux-ci les emmènent sur des chemins divergents. Fidèle à ses habitudes, le jury de Danses Buissonnières a commissarié une soirée diversifiée où les perspectives se multiplient et la danse s’exprime en toute liberté. Les trajectoires d’avions en papier, les contraintes engendrées par de longues tresses accrochées à une structure architecturale, le pouvoir séducteur quasi totalitaire de la musique pop, la différence entre danser pour autrui et pour soi, et l’incarnation d’une créature pour échapper au regard imposé à la féminité servent tour à tour d’inspiration pour propulser la recherche chorégraphique. Ces 5 œuvres ont été sélectionnées parmi 30 suite à une audition par un jury composé des artistes Karen Fennell, Nasim Lootij, Lucy M. May, Alexandre Morin et Mukoma-K. «J. Style» Nshinga. Le talent de l’émergence annonce une soirée forte!

Tous les projets ont bénéficié du soutien du Conseil des arts de Montréal et de la Caisse Desjardins de la Culture dans le cadre de notre projet de financement participatif «Donnez un coup de pouce, déplacez une montagne!» sur la plateforme La Ruche, partenaire de Tangente.

Les artistes de Danses Buissonnières ont bénéficié de résidences offertes par Tangente.

L’ordre des pièces peut être modifié sans avis préalable.

1re œuvre

Meggie Cloutier-Hamel

Projet Pilote

Projet Pilote est un solo chorégraphique qui explore le symbolisme des avions en papier. Objets qui ramènent au jeu, ils deviennent des témoins silencieux d’un passage, d’une construction intérieure, d’un lien subtil entre l’élan de l’enfance et la maturité du corps adulte. Équilibre, envol, chute, relance. L’écriture chorégraphique naît de la manipulation de ces oiseaux de papier. À chaque geste, le corps s’adapte, se transforme, guidé tantôt par l’objet, tantôt par l’émotion. Plus qu’un simple jeu d’enfant, Projet Pilote questionne la trace laissée par nos premières explorations, ces gestes fondateurs qui, invisiblement, nous habitent encore et créent notre propre itinéraire en direction de…

10 minutes
Portrait de Meggie Cloutier-Hamel, photo de Gabriel Delisle
Meggie Cloutier-Hamel
Chorégraphie et interprétation
Portrait de Gabrielle Martin
Gabrielle Martin
Composition musicale

Résidence École de danse contemporaine de Montréal

Meggie Cloutier-Hamel se forme d’abord à l’École supérieure de ballet du Québec, puis à l’École de danse contemporaine de Montréal. Elle perfectionne également sa danse en prenant part à des intensifs au Québec et en Europe. Dès la fin de son parcours d’études en 2023, elle travaille en tant qu’interprète en danse avec la compagnie ZemmourBallet, la compagnie Grand Poney ainsi qu’avec les chorégraphes Béatrice Larrivée, Amélie Duguay et Marie Lambin-Gagnon. En tant que chorégraphe émergente, Meggie participe au programme chorégraphique ATLAS – create your dance trails du festival ImPulsTanz, où elle amorce son premier solo, Entre mes yeux et ma tête, qu’elle présente ensuite dans le cadre de la résidence Boomerang – danses partagées, au Festival de danse contemporaine de Sherbrooke et au Festival Vue sur la Relève. Elle crée ensuite son deuxième solo, Projet Pilote. Elle est une artiste qui souhaite créer des ponts entre les arts et démocratiser la danse.

Gabrielle Martin est une interprète et compositrice montréalaise. Elle partage ses activités entre la création pluridisciplinaire, la composition musicale contemporaine, la musique de film/création sonore pour l’image et l’interprétation de la contrebasse en orchestre (Orchestre symphonique de la Côte-Nord, Orchestre Fidelio, et plus).Elle se joint également à des projets de créations et de bien-être, tenant un rôle de soutient créatif, notamment d’assistante à la réalisation auprès de Pascal Lefebvre, ou d’animatrice pour les ateliers de création de l’Espace Transition en partenariat avec l’Orchestre de l’Agora. Elle entretient une vision multidisciplinaire de la pratique artistique, opérant également comme graphiste et gestionnaire de réseaux sociaux.

La création de ce projet s’est envisagée comme une période d’essai, d’où le nom Projet Pilote. Les avions n’ont véritablement atterri en studio qu’après avoir trouvé un titre au processus. Ils sont devenus le cœur de mes explorations, à la fois partenaires de jeu et éléments de scénographie. Je me suis intéressée à leur rôle, à leur architecture, à l’empreinte qu’ils laissent dans notre mémoire collective. J’ai joué à les manipuler: les contrôler du bout des mains, des pieds, ou encore les maintenir en équilibre sur différentes parties de mon corps. Je me suis plongée dans l’innocence et l’émerveillement d’un enfant découvrant un nouvel objet. J’ai cherché à devenir l’avion, à épouser son mouvement. De cette recherche est née une panoplie d’images traversées par des états de corps fluides, fragmentés et suspendus.

Ma collaboration avec la musicienne et compositrice Gabrielle Martin soutient cette proposition. Les ambiances sonores, en résonance avec mes mouvements, mêlent sons concrets, voix, synthétiseurs et instruments acoustiques, tous traités numériquement.

2e œuvre

Shirley Gibbs

Absurdité des origines

Sommes-nous le fruit de nos racines? Ou en sommes-nous l’origine?

Absurdité des origines explore à travers les tresses et le mouvement le sens des origines et la place qu’elles peuvent prendre dans notre identité. Sous forme d’une histoire à propos d’une créature mythologique, l’interprète est attachée par quatre longues tresses, tissées avec des cheveux qui portent en eux des récits — des fragments d’origines, des mémoires du passé et des échos du présent. C’est une œuvre qui entrelace ces histoires, où chaque mouvement mène à un emmêlement reliant des questions profondes sur l’identité, l’appartenance et les héritages visibles ou invisibles que nous portons.

10 minutes
Portrait de Shirley Gibbs
Shirley Gibbs
Chorégraphie et interprétation
Portrait de Channie Tondreau, photo de Mario Desroches
Channie Tondreau
Écriture des paroles
Portrait de Julianne Decerf
Julianne Decerf
Conseils dramaturgiques
Portrait de Yasmine Cloutier-Maalouf
Yasmine Cloutier-Maalouf
Conception coiffure
Portrait de Stéphanie Decourteille
Stéphanie Decourteille
Conseils artistiques
Priscillia Prudenté
Conception du costume
Alexis Garceau
Conception sonore et composition musicale
François Desjardins
Conception sonore et composition musicale
Benjamin Rapp
Conseils artistiques et regard extérieur

Résidence Espace Ouvert

Shirley Gibbs est une artiste pluridisciplinaire franco-afro-américaine d’origine centrafricaine explorant des thèmes tels que les identités sociales, et les vécus et les expériences marginales. Son parcours artistique débute en tant que gymnaste rythmique. Par la suite, elle s’installe en France pour poursuivre des études d’ingénierie, se spécialisant dans l’électricité ainsi que le traitement du son et de l’image. Au fil des années, elle explore différentes approches du mouvement à travers la peinture, le cirque, la danse classique et la danse contemporaine. En 2024, lors de la formation BIG BANG, elle trouve un espace pour explorer et approfondir l’art du mouvement et pour développer plusieurs œuvres multidisciplinaires, dont Absurdité des origines et Révolte Organique.

Mon père est Africain-Américain. C’est un héritage que j’ai toujours eu de la difficulté à accepter parce que c’est un héritage avec beaucoup de souffrance. La partie «Africain» dans «Africain-Américain», le  «Gibbs» dans Shirley, est un lien douloureux, une étiquette sociale sur laquelle est écrite «descendante d’esclave». Un constant rappel de la réalité de l’esclavage et du déracinement d’une terre natale. J’ai souvent évité de dire que j’étais afro-américaine; pourquoi toujours avoir cette étiquette alors qu’on n’est plus Africain? Mais, au fond, la vraie raison était que ça me faisait mal de le dire à voix haute.

Cette pièce est une manière de porter cet héritage avec fierté, d’apprendre à aimer et voir sa beauté. En portant ces longues tresses, j’explore le poids du passé et la manière dont il façonne notre présent. Mais au-delà de l’exploration de ces tensions, j’ai cherché à vivre l’acceptation de soi et l’amour, des manières de réapproprier son identité, malgré les bagages générationnels et les constructions sociales.

3e œuvre

Glamour Magique

Le début des yeux

Vêtu·es de leurs robes de marié·es, le duo Glamour Magique est possédé par un flot de slogans absurdes. «Everything is Sparkle Sparkle», «Où as-tu trouvé ta langue», «Take Your Pills» résonnent en boucle, se propagent comme des ordres incantatoires. Entre morale trouble et rituel déréglé, les corps vacillent, pris dans un engrenage de chair; une danse naît. Ludique, grave, viscérale, chaque geste affronte cette réalité mouvante. Tentant de survivre à ce théâtre de la répétition, les corps se déforment jusqu’à ce que les énoncés s’épuisent ou s’illuminent dans la saturation.

10 minutes
Portrait de Christian Brun del Re
Christian Brun del Re
Chorégraphie et interprétation
Portrait de Rafa Tremblay-van Zuiden
Rafa Tremblay-van Zuiden
Chorégraphie et interprétation

Christian Brun del Re change constamment d’avis. Il se laisse surprendre par la danse, le théâtre physique, le butoh, le modèle vivant, les percussions, la lenteur. Son parcours est une constellation de pratiques et de rencontres en constante métamorphose. Il grandit avec ses multiples allié·e·s: Glamour Magique, le collectif fuit.es, la société mousse, Infinite Parachute and the Grotesque. Ensemble, iels tissent des formes d’art indisciplinées, queers, rituelles et radicales. Christian travaille à partir du corps comme d’un lieu de savoir, de mémoire et de contradiction, explorant la vulnérabilité, l’humour et l’extase. Son parcours est nourri par les gestes, les savoirs et la générosité de celles et ceux qu’il ne pourra jamais assez remercier: des mentors, des ami·es, des inconnu·es. Il cherche des façons de danser qui libèrent plutôt que de performer. En ce moment, il est à la maîtrise indépendante à Concordia et se faufile entre les scènes académiques et expérimentales.

Rafa Tremblay-van Zuiden, c’est une pulsion créatrice en mouvement. Tout ce qu’iel touche devient terrain de jeu: danse, costumes, scénographie DIY, collages, musique… Rafa ne fait jamais les choses à moitié. Quel que soit le médium, iel s’y abandonne entièrement. Son parcours est éclectique: études en biologie, obsession pour les champignons et les oiseaux, puis un détour par le cirque. Aujourd’hui en maîtrise en danse à l’UQAM, Rafa explore la rencontre entre le corps en mouvement et le costume, où le vêtement devient extension, métamorphose et revendication. En parallèle, iel est coordonnateur à la vie étudiante en danse et cofondateur de SYMBIOSE!, un laboratoire de danse, musique expérimentale et installations immersives, né d’une foi profonde dans la force radicale du jeu collectif. Avec Christian Brun del Re, Rafa forme Glamour Magique, un duo d’art performance post-queer-psychomagique vacillant entre le ridicule, l’érotique et le sacré.

En représentation, Glamour Magique a longtemps cultivé la lenteur, le rituel et l’écoute de la matière. Dans notre quotidien, une autre énergie nous habite — ludique, excessive, et ce besoin constant de performer l’un·e pour l’autre. Cette création est née du désir d’ouvrir la scène à une facette plus déchaînée de notre relation. C’est à travers la musique, en créant une quarantaine de mini-hits pop mutants et inclassables, que notre folie tordue a trouvé son expression et a donné naissance au projet. En studio, nous incarnons les personnages surréalistes de ces hits. On se touche, se surprend et se retrouve en postures improbables. L’étrangeté devient matière vivante. Dans un va-et-vient d’imitation, de transformation et de contamination, on compose de courtes phrases qu’on s’enseigne mutuellement.  La création ne se limite pas qu’au studio; chaque instant de notre vie fusionnelle devient un prétexte pour pousser l’imaginaire toujours plus loin.

4e œuvre

Kluane Peabody

CAROUSEL

CAROUSEL se situe dans deux domaines: l’un stylisé, étudié et iconographique; l’autre instinctif, animal et sensoriel. Présentée en solo, cette œuvre dynamique, conflictuelle et intime suit le danseur qui oscille entre le contrôle et le chaos, naviguant dans un paysage changeant entre les domaines hyper stylisé et instinctif. Inspiré par des icônes du cinéma et des musiques fantastiques et surréalistes, CAROUSEL est à la fois une confrontation et une invitation, demandant ce que cela signifie d’être transporté au-delà de la performance et dans l’instinct. La pièce étudie les mécanismes de la transformation et ses conséquences, la dynamique de pouvoir entre le spectateur et le performeur, et s’interroge sur ce qui se passe lorsque l’on est témoin d’une transformation, que ce soit comme une intrusion, un plaisir ou une demande.

10 minutes
Portrait de Kluane Peabody, photo d'Eric Kim
Kluane Peabody
Chorégraphie et interprétation
Hannah Young
Recherche et développement en interprétation, regard extérieur
Emily Gualtieri
Mentorat et regard extérieur

Kluane Peabody (née en 1999) est une interprète et créatrice multidisciplinaire basée à Montréal, originaire de la Colombie-Britannique. Diplômée de Modus Operandi en 2023, elle a été formée par Tiffany Tregarthen, David Raymond, Kate Franklin et Maiko Miyauchi. Durant sa formation, elle a interprété des œuvres de chorégraphes renommés et a reçu la bourse d’excellence du Conseil des arts de la Colombie-Britannique. En 2022, elle rejoint Winter Guests/Alan Lucien Øyen et part en tournée avec la compagnie, où elle est l’une des interprètes de la pièce Story, Story, Die. Parallèlement à la performance, elle développe sa propre démarche artistique, marquée par une approche théâtrale et multidisciplinaire. Sa recherche chorégraphique explore le pouvoir, la tendresse, les mythes et les relations à travers le prisme du corps instinctif. Élevée à Nelson, en Colombie-Britannique, par un artiste et un éducateur passionné par la nature, Kluane entretient une relation profonde avec son environnement qui nourrit son travail créatif.

CAROUSEL est né d’une question: que signifie être vulnérable sur scène? En tant que danseuse et chorégraphe, je suis fascinée par l’espace entre la performance et l’instinct, entre choisir la façon dont je suis perçue et me laisser envahir par quelque chose de subconscient, de sensoriel.

Ce travail est une tentative d’habiter deux parties de moi-même: l’interprète stylisée et soignée et le corps animal qui se trouve en dessous. Inspiré par les icônes de la musique, les films surréalistes et le désordre des sentiments, CAROUSEL est un appel personnel à la présence. Je me déplace à travers des mouvements scéniques, des paysages émotionnels et des états physiques, explorant la tension entre le contrôle et le chaos dans le rythme, l’image et la sensation. Ce solo invite le public à pénétrer dans un monde stratifié, fait de fantaisie, d’intimité et de transformation. Au fond, ce travail est une enquête sur l’identité, explorant ce que signifie la recherche de soi dans un paysage complexe et à multiples facettes.

5e œuvre

Dahlia Rue Waller

Unlovely

10 minutes
Portrait de Dahlia Rue Waller
Dahlia Rue Waller
Chorégraphie et interprétation

Coproduction et résidences

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Prêt de locaux pour les auditions