Programme double
Trevoga + Projet Alterdogs
ÉDIFICE WILDER | Espace Orange
11 septembre 2025 - 19h30
12, 13 septembre 2025 - 19h
14 septembre 2025 - 16h
Discussion avec les artistes le 12 septembre
Lancement de saison le jeudi 11 septembre 🥳
Début du cocktail dès 17h, avec des prises de parole des artistes Hoor Malas, Mithra Rabel, Rozenn Lecomte et Ariane Levasseur sur la question du beau, autrement. Comment la danse peut-elle nous faire voir de la beauté là où on ne s’y attend peut-être pas, là où on a été éduqué·e à ne pas en voir, là où il y a fierté?
- Bouchées et verre de bienvenue
- Présentation de la saison par les commissaires
- Surprises
Ouvert à tous·tes sur réservation.
Trevoga (Amsterdam)
11 3 8 7
Une émission de télévision créée par une intelligence artificielle, un rêve inquiétant après une nuit passée sur son téléphone ou peut-être quelque chose d’encore plus étrange, 11 3 8 7 est une performance inspirée par les fantasmes que nous fabriquons en ligne et leur relation contradictoire avec une réalité de plus en plus hostile. 11 3 8 7 éblouit avec ses images léchées, mais sous l’emballage: le vide. Derrière la surface immaculée de ses avatars fictifs se cache une atmosphère troublante presque impossible à définir. Comme lorsqu’on se balade seul·e dans un centre commercial abandonné, la froideur de cette absence manufacturée nous donne des frissons qui nous hantent.
Avec le soutien de NORMA Funds, Performing Art Funds NL, Amsterdam Fund for the Arts
Coproduction de ICK Amsterdam x One Dance Week Bulgaria
Remerciements Suzy Blok, Assen Assenov, Elianna Lilova, Karina Villafan, Sarki Suhail, Dovilė Krutulytė, Anna Van Jaarsveld
Trevoga est un collectif de danse basé à Amsterdam formé par plusieurs danseurs d’Europe de l’Est, anciens étudiants de l’Université des arts d’Amsterdam. Ayant tous grandi dans le contexte sociopolitique nébuleux de la «transition» post-soviétique – entre les impératifs moraux d’une dictature fantomatique et l’hédonisme stupéfiant d’un rêve consumériste naissant – ils sont fascinés pour les chevauchements entre répression et séduction. Pour Trevoga, le corps capitaliste blanc n’est pas un temple; c’est un centre commercial abandonné rempli de reliques consuméristes, de produits chimiques et d’imagerie suggestive. Leurs œuvres explorent les tonalités les plus troublantes derrière la réalité augmentée brillante de la ville, les renvoyant au spectateur sous forme de reflets déformés d’un présent déconcertant. Trevoga est un artiste d’Aerowaves Twenty24. Leur première performance, 11 3 8 7, coproduite par ICK Amsterdam et One Dance Bulgaria, a remporté le prix de la Meilleure œuvre au Amsterdam Fringe Festival et a été mentionnée dans le journal néerlandais NRC comme l’une des 5 performances de danse les plus mémorables de la saison néerlandaise 23/24.
Ensemble, nous cherchons des moyens de créer en dehors des hiérarchies établies entre chorégraphes et danseurs. Plutôt que de soumettre nos corps à des idées désincarnées, nos œuvres façonnent les cadres conceptuels comme des approximations de nos expériences vécues, renversant ainsi le processus chorégraphique.
Cette déconstruction ludique des structures de pouvoir inhérentes au processus chorégraphique soutient les expérimentations audacieuses et indisciplinées du collectif. Même si profondément ancrées dans la danse contemporaine, nos œuvres débordent dans les domaines des beaux-arts et du théâtre physique, tout en rendant hommage à diverses sous-cultures numériques et urbaines. En combinant des approches visuelles et somatiques, nous créons des expériences immersives qui invitent les spectateurs à explorer nos mondes intérieurs chaotiques.
En jouant avec les genres, les registres et les symboles avec une incohérence assumée, Trevoga vise à remettre en question la notion de soi comme un ensemble rigide de conditions dans lesquelles on est né et, au contraire, à célébrer une nature en perpétuelle transformation.
Nous nous voyons ni en dichotomie ni en harmonie, mais toujours comme les deux, ou plutôt aucun: à la fois le symptôme et la cause, la victime et le bourreau, la marionnette et le marionnettiste.
Projet Alterdogs
ALTERMUNDI
Dans un univers en perpétuelle reconfiguration, trois paysages subsistent: désert, village, piste. Les avatars CLAIR et LEO s’y baladent naïvement, des corps dérobés à la virtualité. Possédé·es par les archétypes du nouveau millénaire, iels fredonnent à travers des brèches spatio-temporelles et des torrents liminaux. À cheval / en gestation / face aux pluies d’aiguilles / auscultant cristaux et chars, des mains discrètes façonnent le destin.
avant, c’était comme ça.
maintenant, c’est comme ça.
Ce périple instantané fusionne l’improvisation structurée, la danse et le jeu de rôle dans une performance de worldbuilding en éloge aux errances de l’imaginaire.
Résidences LA SERRE – arts vivants, Département de danse de l’UQAM
Claire Pearl est créatrice et interprète en danse contemporaine, originaire de Tiohtiá:ke/Montréal. Diplômée du Salzburg Experimental Academy of Dance (SEAD) et de l’Université du Québec à Montréal en chorégraphie, elle développe depuis une démarche axée sur la création d’univers singuliers, explorant les relations avec l’espace, la musique et les réalités imaginaires. Elle affine son écriture organique et chaotique à travers de nombreux projets, dont Sink Your Teeth into the Void (2022), flesh > and < dust (2023) et GROOVE ETHER (2023-2024). En 2022, elle cofonde le collectif Projet Alterdogs aux côtés de Léonie Bélanger. Elles développent ensemble une démarche d’improvisation basée sur le concept du worldbuilding provenant de la science-fiction, les amenant à créer un univers singulier nommé ALTERMUNDI. Elles performent un spectacle du même nom au OFFTA en 2024. En tant qu’interprète, Claire collabore notamment avec Sarah Dell’Ava, Morgane Guillou, Noël Vézina, Lila Geneix et Rozenn Lecomte.
Artiste en danse établie à Tiohtià :ke/Mooniyang/Montréal, Léonie Bélanger complète un baccalauréat en danse contemporaine à l’Université du Québec à Montréal (2021) et poursuit depuis un parcours en tant qu’interprète et créatrice. Elle eut entre autres l’opportunité de travailler auprès de Caroline Laurin-Beaucage, Catherine Lavoie-Marcus, Danièle Desnoyers/Le Carré des Lombes, Chélanie Beaudin-Quintin et Alejandro Sajgalik. Léonie gravite autour d’une pratique du corps élargie qui la pousse à explorer des formes de travail collaboratives, interdisciplinaires et numériques. En création, elle cherche à comprendre comment le corps peut faire le pont entre différentes réalités vécues et imaginées. Depuis 2021, elle creuse la notion de corps numérique alors qu’elle poursuit une recherche à l’intersection entre la danse, l’art visuel et l’art numérique avec l’artiste interdisciplinaire Éloi Angers-Roy. Elle présente également L’Absolu est absurde (2022), Égo et cheval : acte 2 (2023), Corps. Route. Ride. (2023) et ALTERMUNDI (2024), des créations hybridant danse, improvisation et science-fiction du collectif Projet Alterdogs, qu’elle porte aux côtés de Claire Pearl.
Arthur Champagne est passionné de son et de musique depuis 16 ans déjà. Après avoir entrepris des études en arts multimédias, Arthur décide de poursuivre sa passion pour le son à l’École nationale de théâtre. Il approfondit alors son goût pour la conception (son et éclairage) en travaillant avec ses mentors, Ludovic Bonnier, Louis Dufort, Nicolas Basque et Guy Simard, et des metteurᐧses en scène en tout genre, allant de Soleil Launière à Denis Marleau. Depuis sa formation, il enchaîne les conceptions sonores en tout genre, passant de la danse (Magnetikae) au théâtre (Nous sommes les enfants du hangover 95, Ne faites pas honte à votre siècle : Immergez, Catastrophe est autres dramaticules) et à la performance (Sheuetam, Le magasin ferme). Il s’intéresse tout particulièrement à la déconstruction des espaces sonores et visuels. Les nouvelles technologies sont toujours vectrices de découvertes dans son travail.
Pénélope Dulude-de Broin est une conceptrice de costumes basée à Tiohtià:ke (Montréal). Elle perçoit le corps comme une sculpture vivante et l’espace comme un personnage en lui-même. Couleurs, jeux de proportions et textures sont au cœur de ses créations. Sa démarche prône l’instinct, l’écoute et l’individualité. En 2023, elle complète sa formation en scénographie à l’École nationale de théâtre du Canada. Depuis, elle travaille en danse contemporaine et en théâtre dans diverses institutions montréalaises. Comme collaboratrice, elle aspire à créer des espaces d’échanges artistiques transdisciplinaires où les pratiques s’entremêlent et s’enrichissent.
Laura Borello-Bellemare (elle) est une artiste du corps et du mouvement. Depuis quelques années, elle prend part à divers projets collaboratifs dansés et interdisciplinaires présentés au Festival Vue sur la Relève, à Vous Êtes Ici, au Festival des Arts Entrelacés et au OFFTA. S’intéressant à la force qu’ont les arts comme outil pour être ensemble, elle cofonde le collectif événementiel très bonne idée. Après avoir pris part au programme BIG BANG en 2020 et 2021, elle complète son baccalauréat en danse à l’Université Concordia en 2025. Elle s’intéresse à la relation entre corps et objets, physique et intime, au banal et à la performance.
Émilie Hamel est une conceptrice d’éclairage émergente originaire de Tiohtià:ke/Mooniyang (Montréal). En 2025, elle obtient un diplôme de l’École supérieure de théâtre de l’UQAM en scénographie. Elle travaille actuellement comme éclairagiste pour des spectacles musicaux. Les pratiques collaboratives en arts vivants représentent l’un de ses plus grands intérêts. Cette curiosité est née de sa participation à la fondation du collectif La Maison D’Ophélie, avec qui elle a signé les performances Faire table (2024) et Ma dernière exposition (2025). Toujours à la recherche de nouvelles opportunités pour expérimenter, sa pratique, sorte de séance d’improvisation multidisciplinaire, mélange également le costume et la vidéo.
Diego Gil est un artiste et un philosophe qui explore la vie des processus esthétiques à travers le prisme de la philosophie du processus. Né à Buenos Aires, Diego a vécu et étudié à Amsterdam (School for New Dance Development – DAS Choreography). Il a obtenu un doctorat du programme interdisciplinaire en sciences humaines de l’Université Concordia, où il travaille comme chorégraphe, interprète et dramaturge indépendant depuis dix ans.
Philippe Dépelteau est chorégraphe, performeur et accompagnateur de projets en arts vivants. Depuis 2019, il développe sa pratique artistique autour du dialogue entre l’écologie et les arts vivants. Comme chorégraphe, il s’intéresse aux expériences à échelle humaine, en créant des terrains de jeu performatifs dans lesquels un imaginaire somatique rencontre une scénographie architecturale. Il accompagne présentement les processus chorégraphiques de Marie Lévêque et du collectif Projet Alterdogs (Claire Pearl et Léonie Bélanger).
Originaire de Montréal/Tiohtià:ke, Fanny Bélanger-Poulin poursuit d’abord des études en arts visuels au Cégep du Vieux-Montréal, dont elle est diplômée en 2017. Elle complète en 2021 un baccalauréat en danse contemporaine, profil pratique artistique, au sein du Département de danse de l’Université du Québec à Montréal, au cours duquel elle aura eu la chance de travailler avec plusieurs créateurᐧrices, dont Frédérick Gravel et Catherine Lavoie-Marcus. Elle se forme par la suite auprès de Stéphanie Decourteille au sein de la formation BIG BANG. Intéressée à l’alliage et au déploiement d’images mouvantes, notamment par le biais de la scénographie, elle s’investit actuellement dans sa pratique en danse et souhaite continuer d’approfondir ses recherches en mouvement en plus d’explorer les possibilités transdisciplinaires que lui amène son travail en arts visuels.
Lila Geneix est une artiste française en danse contemporaine et art multidisciplinaire basée à Tiohtià:ke/Montréal. Diplômée de l’UQAM en danse (2020) et récipiendaire du prix David Kilburn (2022), elle développe une pratique au croisement de l’art visuel, de la performance et de la danse. Son travail s’articule autour de l’image picturale à travers le corps poétique, explorant les thèmes de la mémoire collective et des codes sociaux. Depuis son arrivée au Québec, elle a collaboré notamment avec Sarah Dell’Ava, Emmanuel Jouthe, Katia-Marie Germain, Danièle Desnoyers, Tamara Cubas, et s’est impliquée dans l’archivage de plusieurs processus créatifs. Sa première création, Conjurer la (S)Cène (2021), s’inscrit dans un triptyque sur la notion de «mettre la table». En 2024, elle a co-signé l’œuvre d’art public Éc(h)o : passage du vivant à la station Panama du REM et poursuit ses recherches pour un nouveau projet scénique.
Fascinées par le potentiel de l’imagination comme vecteur de transformation spatiale et physique, nous avons développé de manière intuitive une démarche de worldbuilding, c’est-à-dire de construction d’univers fictifs. Depuis 2022, nos processus créatifs se sont ainsi peu à peu nourris des logiques des jeux de rôles grandeur nature et des jeux vidéo, nous amenant à inviter d’autres joueur·ses (worldbuilders) pour réfléchir et construire l’univers avec nous.
C’est ainsi qu’est né l’ALTERMUNDI, un monde de science-fiction qui se construit au fil d’improvisations collectives multidisciplinaires, devenant un terrain fertile de prises de risques artistiques. À travers des immersions imaginaires, nous puisons dans nos répertoires corporels et sensoriels – nos somathèques – pour faire émerger un vocabulaire hybride où se mêlent à la fois références de notre enfance et culture internet contemporaine. L’ALTERMUNDI se présente donc comme un collage aux allures absurdes où peuvent entre autres cohabiter la Ribouldingue, Les Choristes et les tendances TikTok.