Programme double - Le Wilder

16. 17. 18 JANVIER 2020 - 19H30

19 JANVIER 2020 - 16H

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AVERTISSEMENT: CE SPECTACLE COMPORTE DES EFFETS STROBOSCOPIQUES

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DISCUSSION AVEC LES ARTISTES LE 17 JAN.

L'ordre des pièces peut être modifié sans avis préalable.
1re œuvre - 45 minutes

Alexandre Morin & Jonathan Goulet

On the Brink

Deux corps exhument un écosystème sculptural rappelant vaguement une nature artificielle. L’espace devient un terrain obscur pour un rituel dystopique. Les interprètes cherchent, scrutent et s’imprègnent des actions dictées par cet univers synthétique; exploration écofuturiste où la déconstruction du site et sa transformation d’un état à un autre transporte le spectateur dans le monde microscopique du son. Les vibrations provoquées par la manipulation des matières brutes déclenchent un tremblement à travers nos corps qui fait se mouvoir nos muscles, nos fluides et nos cellules. Que peut-on exhumer en puisant dans les souvenirs de nos corps au contact de cet étrange paysage?

Cocréation et interprétation Alexandre Morin, Jonathan Goulet

Conception lumière Hugo Dalphond

Dramaturgie Mathieu Leroux

Direction des répétitions Sophie Michaud

Scénographie et conception des costumes Angela Rassenti

Accessoires de scène en céramique Pascale Girardin

Nous sommes interpellés par les rapports qu’entretiennent les humains avec le monde animal. Avec notre dernière pièce Breach, nous avons examiné les mécanismes chorégraphiques des spectacles d’épaulards à SeaWorld et les répercussions de la captivité sur le corps des mammifères marins; avec On the Brink, nous interrogeons la «mise en scène de la nature» par les humains, laquelle ayant pour but de créer une expérience esthétique, par exemple, dans un aquarium ou dans un zoo.

Nous avons été inspirés par la fulgurante initiative du biologiste Jamie Craggs nommé PROJECT CORAL (2012), laquelle vise le développement de nouvelles techniques durables pour la reproduction et la restauration des récifs coralliens.  En réaction à la situation des récifs en voie d’extinction, Craggs a inventé une technique consistant à provoquer artificiellement la reproduction des coraux à travers un système de lumières DEL. En complément, nous nous sommes intéressés aux pieuvres et à leur capacité à se camoufler dans les récifs, une habileté étonnamment transférable à des habitats synthétiques hors de l’océan. Toutes ces sources nourrissent la genèse de On the Brink: une manifestation poétique et abstraite d’une époque entre l’ère cambrienne et un futur proche où les humains visitent des musées pour apprécier une nature devenue artificielle.

Originaire des Laurentides au Québec, Alexandre Morin est diplômé de l’École de danse contemporaine de Montréal en 2013. Alexandre est le lauréat de la bourse Hnatyshyn Fondation pour artiste prometteur en danse contemporaine au Canada (2011). Il a dansé entre autres pour Marie Chouinard, Sylvain Émard, Dominique Porte, Marie Béland, Sébastien Provencher et Fleuve-Espace Danse. En 2016, grâce au soutien du Conseil des arts du Canada, il participe au programme ATLAS, Mapping Future Talents au Festival International ImPulsTanz à Vienne. Son travail a été présenté à Tangente, au OFFTA et au ZH Festival à Montréal. Friand d’explorations multidisciplinaires, Alexandre a également dansé en 2016 dans l’installation Metallica de l’artiste visuel Jimmy Robert au Musée des Beaux-Arts de l’Ontario (Art Gallery of Ontario) et collabore régulièrement avec le compositeur Jonathan Goulet.

Après avoir étudié l’écriture musicale à l’Université de Montréal, Jonathan Goulet fait ses études dans la classe de composition de Michel Gonneville au conservatoire de musique de Montréal où il obtient un prix avec distinction en composition instrumentale. Il poursuit ensuite sa formation en musique mixte auprès de Louis Dufort. Son travail cherche à exploiter l’interinfluence entre différents médiums tels la danse, la vidéo, l’improvisation et la musique électroacoustique. Dernièrement, ses recherches tentent d’approfondir l’interaction entre son et mouvement par l’entremise de dispositifs sonores fabriqués sur mesure qui sont activés par, et interagissent avec, le corps en mouvement. Ses œuvres ont été créées par plusieurs ensembles dont Magnitude 6, l’ensemble Pallade Musica, l’orchestre de la francophonie, et l’ensemble Aka. Il collabore régulièrement avec plusieurs chorégraphes dont Alexandre Morin, Sara Hanley et le collectif Anavolodine.

Angela Rassenti est une conceptrice de costumes et d’accessoires pour la danse, le théâtre et le cirque avec un intérêt particulier pour la création interdisciplinaire. Son enthousiasme pour la collaboration en arts visuels l’a menée à l’obtention d’un diplôme en scénographie à l’École nationale de théâtre du Canada où elle enseigne actuellement la conceptualisation et la fabrication d’accessoires. Elle a travaillé avec une grande variété d’artistes, de chorégraphes et de metteurs en scène surtout à Montréal depuis 2008.

Hugo Dalphond interroge la synergie des corps, de l’espace et de la lumière en élaborant des dispositifs scénographiques initiateurs de rencontres. C’est principalement en faisant cohabiter les spectateurs et les performeurs au sein d’un même lieu et en modulant leur perception de l’espace qu’il fonde des expériences sensorielles alternatives. C’est alors l’occasion de s’engager dans différentes qualités de co-présence et de prendre ainsi conscience de notre rapport à l’autre. Depuis 2015, il aborde également ces questionnements dans le cadre d’un doctorat qui a pour sujet l’installation lumineuse et l’opportunité spatiale qu’elle offre à réfléchir notre sentiment de collectivité. De plus, en parallèle, il collabore en tant qu’éclairagiste et scénographe sur différents projets en théâtre et en danse.

Auteur, comédien, metteur en scène et conseiller dramaturgique, Mathieu Leroux est diplômé de l’École supérieure de théâtre de l’UQAM. Il a fondé et a été à la codirection de deux compagnies théâtrales (Putto Machine et Les Néos); il a été de l’équipe de tournée du Théâtre Sans Fil pendant sept ans. Il est créateur d’un spectacle solo, La naissance de Superman, et d’une pièce de groupe, Scrap (Espace Libre, 2012). Au printemps 2019, il était dramaturg sur le Twist de tanzmainz au Staatstheater de Mainz (Allemagne); il joue en ce moment dans Le sixième sens de Michelle Parent à la salle Fred-Barry. En danse, il travaille en tant que dramaturge aux côtés de Victor Quijada, Helen Simard, Alexandra «Spicey» Landé et Catherine Gaudet. Leroux est détenteur d’une maitrise en littérature française (Université de Montréal, 2011). On lui doit plusieurs publications, notamment son roman Dans la cage (Héliotrope, 2013) et Quelque chose en moi choisit le coup de poing (La Mèche, 2016) — qui rassemble un essai sur la performance de soi et du théâtre autobiographique.

Basée à Montréal, Sophie Michaud est spécialisée dans l’accompagnement du processus de création en danse contemporaine. Depuis près de trente ans, en tant qu’assistante à la chorégraphie, directrice des répétitions et conseillère à la dramaturgie, elle évolue auprès des créateurs émergents et d’artistes établis. À titre de chercheuse, elle s’intéresse au phénomène de la perception chez le regardant en danse et à ses stratégies d’intervention en studio. Détentrice d’un MA (1996), elle a également complété sa scolarité de troisième cycle universitaire en Études et pratiques des arts (UQAM/2018). Mettant à profit son expérience plurielle de la création, en parallèle à ses nombreux engagements artistiques, elle agit comme consultante, formatrice et médiatrice culturelle.

Depuis 1996, Pascale Girardin explore le potentiel de l’argile, à la fois en tant que référent et dispositif dans une pratique sculpturale élargie. Ses installations, performances et sculptures tirent profit de son expérience en métiers d’art, en design et en arts visuels afin d’étudier comment le savoir-faire et la matérialité contribuent à la formation de la pensée. Détentrice d’une maitrise en arts visuels et médiatiques de l’UQAM, Pascale est récipiendaire de plusieurs prix et bourses (Pierre-Pagé, François-Houdé, Conseil des arts et des lettres du Québec et Conseil des arts du Canada). Ses œuvres complémentent l’architecture de nombreux hôtels et restaurant de prestige aux quatre coins du globe. En 2019, elle complète une sculpture monumentale intitulée Contemplation installée au cœur du nouvel hôtel Four Seasons de Montréal.

2de œuvre - 25 minutes

Bettina Szabo

Habitat

Duo entre une interprète et une sculpture de papier. Inspirée par le bernard-l’hermite, l’artiste bouge en cadence avec sa coquille devenue maison. Bettina articule et déploie son histoire d’immigration en maniant éclairages et musique afin de créer un paysage multiforme. Explorant somatiquement en vue de se décoloniser des couches successives de ses identités culturelles, sociales et familiales, elle crée de véritables tableaux vivants. Au fil de la pièce, une négociation avec l’espace limité s’installe. Inévitablement, une dernière migration s’impose afin de laisser «Hermès» derrière et d’adopter une coquille moins physique, plus atmosphérique.

Chorégraphie et interprétation Bettina Szabo

Conception des costumes Alexandra Bachmayer

Composition Ana Dall’Ara-Majek

Art visuel Jacinthe Derasp

Dramaturgie Morena Prats

Spatialisation Thibaut Carpentier

Née en Uruguay, Bettina Szabo est chorégraphe et interprète. Elle est établie à Montréal depuis 2007. Elle a étudié avec Hebe Rosa à Montevideo, avec Rami Be’er en Israël, à l’EDCM et à l’Université Concordia. Elle a été interprète du Ballet de Camara de Montevideo (2004-2007). En 2006, elle fonde le collectif Jeli-Mien qui remporte le Prix de la Relève pour le meilleur spectacle, chorégraphie et interprétation octroyé par le Ministère du Loisir et du Sports d’Uruguay. Elle danse aussi avec la KCDC (2010), Interlope (2013-2014) et Propulse Danse (2017). Elle considère la danse comme un moyen d’expression qui permet une connexion avec le public sans limitation de langues où de classe sociale. Elle s’intéresse aux démarches multidisciplinaires-collaboratives et à la recherche somatique. Elle fonde sa compagnie Petrikor Danse en 2016. Depuis elle a créé les œuvres Noir=+, Sequelles, Cuña et Habitat.

Jacinthe Derasp est une artiste multidisciplinaire basée à Montréal. Elle a fait ses études à l’Université Concordia en Beaux-Arts. Sa pratique artistique consiste en une combinaison de sculptures, d’installations, de médias, d’impressions et de peintures. Elle intéresse à ambiguïté de la perception, l’exploration des matériaux et le potentiel poétique de l’espace.

Ana Dall’Ara-Majek est une compositrice, interprète, artiste sonore et chercheuse résidant à Montréal. Elle se consacre à l’étude de l’interaction entre les pensées instrumentales, électroacoustiques et l’informatique dans la composition musicale. Elle obtient en 2016 un doctorat en composition à l’Université de Montréal, où elle a enseigné aussi plusieurs cours au département des musiques numériques. Ses œuvres sont présentées dans plusieurs festivals internationaux dont certaines sont des commandes de Musiques & Recherches (Belgique), SeaM (Allemagne), Taller Sonoro
(Espagne), Densité 93, Musicalta (France), Distractfold (RU), SAT et Quasar (Canada). Elle a récemment lancé deux albums: Air (Kohlenstoff records) et Nano-Cosmos (Empreintes DIGITALes).

D’abord formée comme comédienne à l’École supérieure de théâtre de l’UQAM, au Conservatoire d’Avignon et à Teatro en Biélorussie, Morena Prats travaille ensuite en tant que dramaturge pour la chorégraphe Bérengère Bodin, le metteur en scène Jérémie Niel et l’artiste visuelle Nadia Schnock. Oscillant entre l’image fixe et le mouvement, sa pratique est axée sur ce que le tableau vivant peut générer sur le plan dramaturgique. Elle se penche sur ces questions dans le projet atomisation dramaturgique, réalisé à L’L à Bruxelles en 2014 et dans ses projets plus récents: cet intervalle, présenté à l’Espace Go en 2017 et au théâtre La
Chapelle en 2020, atlas, réalisé en 2018 dans le cadre d’une maitrise à l’UQAM et bobo et momo, dont la première étape fut présentée au ZH Festival en 2019.